Combler l'écart entre filles et garçons en République démocratique du Congo
10 février 2020 par Ines Boumaiza, GPE Secretariat |
Lecture : 3 minutes

En se concentrant sur la réduction des obstacles à l’éducation des filles, le PME soutient le Gouvernement de la République démocratique du Congo dans ses efforts pour accroître les taux d’inscription – et de rétention - des filles dans les écoles primaires.

Avec des ressources naturelles abondantes et un secteur minier florissant, la République démocratique du Congo (RDC) affiche une croissance économique prometteuse. Néanmoins, le pays reste l'un des plus pauvres au monde : selon les dernières estimations de la Banque mondiale, le taux d'extrême pauvreté en RDC était de 73 % en 2018, l'un des plus élevés d'Afrique subsaharienne. Une pauvreté élevée couplée à des inégalités qui entravent l'accès à l'éducation, en particulier pour les filles.

En 2012, seulement 88 filles étaient à l'école primaire pour 100 garçons. Les disparités augmentent aux niveaux supérieurs de l'enseignement, avec seulement 62 filles pour 100 garçons ayant fréquenté le second cycle de l’enseignement secondaire en 2015.
Une élève du premier cycle du secondaire d’un établissement ouvert aux élèves aveugles en RDC. Crédit : PME/Guy Nzazi
Une élève du premier cycle du secondaire d’un établissement ouvert aux élèves aveugles en RDC.
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Les obstacles à l'éducation des filles (qui incluent notamment les mariages précoces, les grossesses chez les adolescentes et les attentes sur le rôle des filles dans les ménages, pour n'en nommer que quelques-uns) sous-tendent ces faibles niveaux de scolarisation des filles.

Tous ces facteurs sont encore aggravés par un manque de sensibilité aux questions liées au genre et un système approprié pour lutter contre les abus sexuels et les grossesses non désirées qui, dans de nombreux cas, limitent davantage la scolarisation des filles.

Surmonter les obstacles à l'éducation des filles

Le financement du PME de 100 millions de dollars en faveur de la RDC qui couvrait la période 2013-2017 visait à lutter contre les inégalités entre les sexes dans deux de ses provinces, notamment le Kasaï-Occidental et l'Équateur.

En mettant l'accent sur la réduction des obstacles à l'éducation des filles, le programme a soutenu l'élaboration d'une stratégie d'éducation des filles et des plans d'action qui l'accompagnent, en consultation avec d'autres partenaires de développement. La forte collaboration entre les ministères et services centraux et provinciaux a amélioré l'impact de ces plans d'action.

La stratégie visait à harmoniser les interventions soutenues par diverses parties prenantes, afin d'accélérer les progrès vers l'égalité des sexes dans l'éducation, tout en contribuant à l'engagement constitutionnel du pays d'éliminer toutes les formes de discrimination fondée sur le sexe.

En outre, le programme a soutenu la construction de 141 latrines séparées et 23 points d'eau dans diverses écoles.

Résultat : plus de filles vont à l'école

En seulement cinq ans, le programme a bénéficié à près de 672 000 écolières au Kasaï-Occidental et 722 000 dans l'Équateur, où l'indice de parité entre les sexes est passé de 0,84 à 0,93 et 0,87, respectivement.

En outre, 31 000 filles de plus en Équateur et 51 000 filles de plus dans le Kasaï-Occidental sont inscrites en première année. L'accès à l'éducation s'est également amélioré dans toutes les écoles soutenues par le programme, permettant à près de 1,5 million de filles et de garçons d'apprendre dans un meilleur environnement scolaire.

S'appuyant sur le succès de ce programme, le deuxième financement de 100 millions de dollars allouée à la RDC pour 2017-2021 vise à poursuivre les efforts visant à accroître la scolarisation et la rétention des filles à l'école.

Le PME a soutenu la révision des manuels de lecture et d’écriture pour les classes des niveaux 1 à 3, afin d'éliminer les références et les stéréotypes sexistes. En plus de cela, le PME a soutenu un atelier sur la promotion d'une stratégie d'éducation des filles et la loi en faveur de la protection de l'enfance portant l'incrimination du mariage précoce dans les deux provinces. Après l'atelier, des plans d'action ont été élaborés et soumis aux gouverneurs.

Le PME a également soutenu une campagne de sensibilisation du public en faveur de l'éducation des filles, par la production et l'impression de supports de communication.

À l'avenir, le programme se concentrera sur des activités de financement pour prévenir la violence basée sur le genre (VBG). Celles-ci comprendront l'élaboration et la mise en œuvre de modules de formation sur la prévention de la VBG pour les enseignants et autres acteurs ; l'élaboration, l'approbation et la signature de codes de conduite pour les enseignants ; et la mise en place d'un mécanisme de règlement des griefs liés aux violences basées sur le genre.

Lire aussi

I personally appreciate the GPE team on accelerating GBV prevention. I concern is how GPE is monitoring the activities at grassroot level. I have asked this suit and positive information is spoken at the high level of the education sector, but there is nothing being done at lower levels and those who are called to at training meetings focal persons are found to be of less enthusiasm in implementing such programs. People have heard the flow of such funds, but how it is utilised is something to worry about. It high time you are encouraged to formulate a mechanism at country level where you involve Public and private sectors, NGO, Law firms, etc and other responsible institutions that can be in charge in the distribution of funds from Central level to a grassroot level (District Education Board Secretary Office) community in order have a meaningful impact.
The current situation is quiet not certain and it's nothing serious is done.

J'apprécie bien l'outil développé; à partir de la carte on peut visualiser et lire des informations.
C'est une très bonne chose que de partager davantage sur la scolarité des enfants avec handicap. la problématique de l'éducation inclusive nous l'impose. Je souhaite avoir un échange plus à propos.

Je suis très intéressé de cet article
Toutefois veuillez nous donner la statistique qui montre la disparité scolaire entre les filles et les garçons

En réponse à par Sophonie Kaswara

Bonjour Sophonie,  voici les données que cite le blog: "En 2012, seulement 88 filles étaient à l'école primaire pour 100 garçons. Les disparités augmentent aux niveaux supérieurs de l'enseignement, avec seulement 62 filles pour 100 garçons ayant fréquenté le second cycle de l’enseignement secondaire en 2015."  qui montrent bien la disparité entre filles et garçons
Chantal. Secrétariat du GPE

Je suis originaire de la RD congo mais je vis au Canada. Merci de l’intérêt que vous portez à l'éducation de nos sœurs et filles. Je viens du Nord-Kivu. Y-a-t'il des informations récentes concernant cette partie du pays à propos de l'éducations des filles ? Merci

En réponse à par Leticia Nyiramutuzo

Bonjour Mme. Le sujet étant assez vaste, nous vous invitons à consulter l’annuaire statistique 2019/20 du pays qui propose des informations parmi les plus récentes en termes de scolarisation des filles dans le Nord-Kivu. Vous y verrez, par exemple, que sur 1 574 602 enfants inscrits au primaire, 759 080 étaient des filles (p.112).

Vous pouvez également consulter ces ressources publiées par certains partenaires dont la Banque mondiale ou l’UNICEF, entre autres.

Cordialement,

Secrétariat du GPE

Comment la communauté peut parvenir à éradiquer la discrimination sur l'éducation de filles face aux enjeux socioéconomiques de la RDC.

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