Cet article a été initialement publié sur le site Web de l’UNICEF (en anglais).
Freetown – Evette Regnant est assise sur des tapis soigneusement alignés sur le sol d’un centre d’éducation de la petite enfance (EPE) nouvellement construit à Taiama, dans le Sud de la Sierra Leone, et qui compte deux salles de classe. Elle est entourée de joyeux élèves du préscolaire chantant : « Il faut toujours se laver les mains avec du savon avant de manger et après être allé aux toilettes »
Evette est enseignante en EPE depuis plus de deux ans. Elle enseigne les compétences élémentaires et s’occupe d’enfants âgés de deux à cinq ans au centre d’EPE de l’école primaire catholique de Taiama.
« Je suis éducatrice et j’ai suivi une formation en EPE. J’enseigne à mes élèves l’alphabet, le calcul et les sons, ainsi que des comptines et des poèmes. On chante et on danse pour améliorer leur développement cognitif et socio-émotionnel », rapporte Evette tout en dansant avec les enfants dans sa nouvelle salle de classe.
En Sierra Leone, les établissements préscolaires qui préparent les enfants à l’école sont plutôt rares. Seuls 25 % des 3-5 ans sont scolarisés dans le préscolaire. Cela veut dire que 75 % des enfants passent à côté d’occasions cruciales qui pourraient façonner leur développement cognitif, socio-émotionnel et physique ainsi que leur future réussite.
Dans le système public, il n’y a que 1 262 établissements préscolaires contre 6 701 écoles primaires. La plupart des 3-5 ans restent à la maison ou accompagnent leurs parents au travail, car ils n’ont souvent ni les moyens de payer les frais de scolarité ni le coût de l’uniforme, des repas et des fournitures scolaires de base.
De plus, le pays connaît une pénurie d’enseignants formés et qualifiés en EPE, ce qui limite sa capacité à gérer efficacement l'éducation préscolaire et à bien préparer les enfants à opérer la transition vers le primaire.