Selon le Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO, si tous les élèves des pays à faible revenu quittaient l'école avec des compétences élémentaires en lecture, 171 millions de personnes pourraient être sorties de la pauvreté. En d'autres termes, s’assurer que ceux qui apprennent à lire, sachent réellement lire, est une mesure fondamentale qui équivaudrait à une réduction de 12 % de la pauvreté mondiale.
Si les enfants vont à l'école, on s'attend généralement à ce qu'ils apprennent à lire. Cependant, la réalité n’est pas tout aussi évidente.
Selon les statistiques mondiales, environ 250 millions d'enfants scolarisés en primaire dans les pays en développement ont du mal à lire même des mots de base, dont 115 millions environ ne maîtrisant pas cette compétence élémentaire bien qu’étant en quatrième année de primaire.
Trop d'enfants n'apprennent pas à lire
Comment cela se fait-il alors que l'éducation est une priorité dans le développement national et international depuis des années ?
L'une des raisons est due à la fois aux politiques nationales et à l'aide internationale à l'éducation des deux dernières décennies, qui se sont surtout concentrées sur l'amélioration de l'accès à l'école primaire et sur les taux d'achèvement des études, avec des progrès plutôt stables. Désormais, il est urgent de relever le défi de la qualité et de s’assurer plutôt que les enfants scolarisés apprennent réellement.
« Nous ne pouvons pas ignorer le fait qu'un quart de milliard d'enfants scolarisés en primaire ont du mal à lire », explique Amapola Alama, spécialiste de programme au Bureau international d'éducation (BIE-UNESCO). « Si nous voulons que l'éducation joue son rôle déterminant en contribuant aux objectifs de développement durable, il est essentiel que les systèmes éducatifs élaborent des programmes pertinents qui guident et soutiennent des pratiques d'enseignement plus efficaces qui, à leur tour, permettront d'améliorer les résultats de l'apprentissage. »
Un projet de trois ans visant à améliorer l’enseignement de la lecture dans trois pays
En 2013, le Bureau international d'éducation (BIE-UNESCO), parrainé par le Partenariat mondial pour l'éducation, a lancé un projet de trois ans intitulé « Améliorer les résultats d'apprentissage en lecture préscolaire : Intégration du curriculum, de l'enseignement, du matériel d'apprentissage et de l'évaluation » dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont des réalités sociales et éducationnelles comparables : le Burkina Faso, le Sénégal et le Niger.
Le projet visait à aider les trois ministères de l’Éducation à améliorer les résultats d'apprentissage en lecture et l'efficience de leurs systèmes éducatifs de base.
Avant la mise en œuvre du projet, les données de 2007-2009 ont montré que le nombre d'élèves fonctionnellement analphabètes après cinq années d'études à l’école primaire était élevé dans ces pays (20 % au Niger, 38 % au Burkina Faso et au Sénégal).
(DESAS 2007 et PASEC 2009). Nombre d’élèves fonctionnellement analphabètes après cinq années à l’école primaire Niger – 20 % Burkina Faso – 38 % Sénégal – 38 %
Le projet a attiré l'attention sur l'importance d'une éducation de qualité en tant que condition essentielle pour que les enfants apprennent à bien lire au cours de la petite enfance. Il a également mis en évidence la corrélation entre l'efficacité des systèmes éducatifs et l'alignement des curricula sur le matériel pédagogique, la formation et l'évaluation.
Le lien crucial entre le curriculum et l'apprentissage de la lecture
Dans chaque pays, les responsables de réformes plus larges de curriculum (également engagés dans les réformes du curriculum de lecture préscolaire) ont mieux compris ces deux facteurs clés de la réussite en éducation.
En soulignant le fait que toutes les unités de chaque ministère de l'Éducation doivent travailler de façon coordonnée et s'assurer que tout le monde comprend ce qui est mobilisé pour enseigner la lecture aux enfants, le projet a jeté les bases du développement de systèmes éducatifs permettant sans cesse des résultats d'apprentissage positifs pour tous.
Un résultat clé a été le rapport 2017 du BIE-UNESCO : Enseignement et apprentissage de la lecture dans un contexte multilingue. Analyses, observations et pistes pour trois pays de l’Afrique subsaharienne (Burkina Faso, Niger Sénégal), (disponible également en Anglais).
Les principales étapes du projet comprennent :
· 2013. Trois fonctionnaires ministériels de chacun des trois pays, dont les réalités éducatives et sociales sont comparables, ont été choisis pour accomplir le programme de diplôme en curriculum du BIE-UNESCO dispensé par l'Université de la Tanzanie ;
· 2014. Une étude diagnostique a débouché sur un rapport intitulé « Enseigner et apprendre la lecture dans un contexte multilingue : analyses, observations et recommandations pour trois pays subsahariens (Burkina Faso, Niger, Sénégal) » (BIE-UNESCO) afin de concevoir des plans d’action pour mettre en œuvre un enseignement efficace en lecture ;.
· 2015. Ainsi, un certain nombre d'activités de renforcement des capacités ont eu lieu avec le soutien du BIE-UNESCO, afin de lancer la production de plusieurs documents de curriculum, y compris une vision nationale sur la lecture, un guide pédagogique, un référentiel, des modules de formation des enseignants;.
· 2016 à 2017. Des ateliers de renforcement des capacités, s'adressant aux concepteurs de curriculum, aux formateurs d'enseignants, aux directeurs d'écoles et aux enseignants sur la façon d'améliorer l'enseignement et l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, ont été organisés afin d'utiliser les nouveaux curricula produits depuis 2015. Lors de la session de clôture au Burkina Faso du 17 au 19 janvier, le BIE-UNESCO et les pays ont présenté les résultats de la mise en œuvre du projet et ont réfléchi sur la manière de garantir leur durabilité au-delà de la durée du projet.
- Enseignement tirés du projet sur la lecture précoce
- Plus d’informations sur le projet sur la lecture précoce.
Pour en savoir plus, veuillez contacter :
Amapola Alama, spécialiste de programmes, éditrice et productrice du rapport, BIE-UNESCO : a.alama@unesco.org
Rebecca Irani, responsable de la communication, BIE-UNESCO : r.irani@unesco.org