L’impact du Programme d’Analyse des Systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) sur les politiques éducatives

Découvrez comment le PASEC s’efforce de soutenir les systèmes nationaux d’évaluation des apprentissages et la valeur ajoutée de son approche pour améliorer l’éducation en Afrique.

23 janvier 2025 par Hilaire Hounkpodoté, Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), et Adama Bologo, Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN)
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Lecture : 4 minutes
Léandre Benon, enseignant, et son élève Mariam au tableau à l'école primaire d'Akoitchaou, située près de Kandi, au nord du Bénin. Crédit : GPE/Chantal Rigaud

Léandre Benon, enseignant, et son élève Mariam au tableau à l'école primaire d'Akoitchaou, située près de Kandi, au nord du Bénin.

Credit: GPE/Chantal Rigaud

Ce blog fait partie d'une série initiée dans le cadre du forum “Apprendre pour demain" qui se déroule du 28 au 30 janvier 2025 à Dakar, au Sénégal.

La Conférence des Ministres de l'Éducation des États et Gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) joue un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité de l’éducation dans ses États membres, notamment grâce au Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs (PASEC) créé depuis 1991.

Ce programme vise à mesurer les performances des systèmes éducatifs, soutenir le développement des capacités internes dans les pays et promouvoir la recherche en vue d’impacter les politiques éducatives.

Le PASEC évalue périodiquement les compétences des élèves, notamment en lecture et en mathématiques, pour identifier les facteurs d’efficacité et d’équité dans les systèmes éducatifs. Le programme a mené des évaluations internationales, telles que PASEC2014 (10 pays) et PASEC2019 (14 pays), qui permettent de comparer les performances éducatives.

Le cycle PASEC2024 qui concerne 21 pays d’Afrique subsaharienne, dont 20 sont des pays partenaires du GPE, inclut des pays francophones, lusophones et anglophones avec comme contenu :

  • L’évaluation des compétences des élèves en début et fin de scolarité primaire, et au collège ;
  • Une enquête auprès des enseignants incluant les contenus enseignés (en lecture et mathématiques) et la didactique de ces disciplines afin de formuler des recommandations en termes de formation initiale et continue ;
  • Une enquête auprès des directeurs d’écoles, des parents et des enseignants pour enrichir les analyses.

En outre, le PASEC propose un accompagnement sur mesure pour renforcer les capacités des pays dans l’évaluation des apprentissages et la mise en place de dispositifs nationaux d’évaluation.

Le rôle du PASEC dans le soutien des politiques éducatives

  • Le PASEC, un programme précieux pour améliorer l’éducation en Afrique :
    L’éducation inclusive et de qualité nécessite des évaluations des apprentissages régulières pour orienter les politiques et plans d’action. Le PASEC fournit des données comparables et standardisées qui aident les décideurs à identifier les lacunes et réaliser des réformes pertinentes. Ces évaluations favorisent une culture d’amélioration continue sur le continent tout en étant adaptées aux contextes culturels et linguistiques des pays participants. C’est dans cet esprit d’échange de connaissances et d’amélioration continue que la CONFEMEN-PASEC, avec le soutien de la fondation Gates, a décidé d’organiser un Forum réunissant les 21 pays participant au PASEC2024 ainsi que des experts et partenaires mondiaux pour discuter de la problématique de l’amélioration de l’apprentissage sur le continent (voir le blog d’introduction du Forum dans cette série).
  • Le PASEC, une démarche contextualisée et co-construite avec les pays participants :
    Les données recueillies par le PASEC permettent aux gouvernements de mieux cibler leurs priorités et de concentrer leurs ressources sur des interventions efficaces. Elles révèlent des disparités dans les performances éducatives, incitant à des initiatives collaboratives visant à combler ces écarts. De plus, ces évaluations favorisent le développement de politiques éducatives adaptées aux besoins locaux et ancrées dans des données probantes.

Le rôle du PASEC dans les dispositifs nationaux d’évaluations des apprentissages

L’évaluation des apprentissages constitue un outil stratégique pour améliorer la qualité de l’éducation.

Dans le cadre de son plan stratégique 2022-2026, la CONFEMEN vise à renforcer les dispositifs ou systèmes nationaux d’évaluation (DNE/SNE), permettant aux pays de piloter efficacement leurs systèmes éducatifs et de prendre des décisions basées sur les résultats.

L’appui du PASEC inclut des diagnostics, l’élaboration de stratégies pour créer ou améliorer les dispositifs nationaux d’évaluation, et le développement de plans d’action adaptés.

Cet accompagnement répond aux recommandations des ateliers des décideurs organisés par la CONFEMEN en mai 2014 et juin 2023 et fait aussi suite au mémorandum issu de la 51ème session ministérielle de la CONFEMEN où les ministres se sont engagés entre autres à :

  • Faciliter la mise en place d’un système national d’évaluation ayant un ancrage institutionnel adapté et convenablement doté en personnels et en moyens ; et
  • À développer, articuler et valoriser ces dispositifs nationaux par des actions concertées de formation.

Les diagnostics effectués par la CONFEMEN en partenariat avec les gouvernements aident à identifier les lacunes existantes dans la gestion et le suivi des performances scolaires, proposant des solutions spécifiques et un accompagnement technique.

Les formations dispensées aux équipes nationales permettent d’outiller les acteurs locaux avec les compétences nécessaires pour conduire des évaluations de manière autonome.

L’appui de la CONFEMEN aux pays pour une meilleure utilisation des résultats des évaluations

Plusieurs études y compris une étude de la CONFEMEN en 2019 ont révélé une faible exploitation des résultats des évaluations, liée à une culture limitée de l’évaluation.

Pour remédier à cela, un nouveau programme de la CONFEMEN, le PACTE (Programme d’Appui au Changement et à la Transformation de l’Éducation) renforce le soutien aux pays par des projets pilotes afin que les décisions prises dans le cadre l’éducation soient basées sur les résultats des évaluations.

La CONFEMEN préconise l’élaboration de plans d’action pour diffuser et exploiter les résultats d’évaluations. Un premier exercice sur huit pays, financé par l’Agence française de développement (AFD), a permis d’améliorer la communication des résultats de l’évaluation PASEC2019 au niveau décentralisé dans chaque pays et a mené suite à l’établissement de feuilles de route assorties de dispositifs de suivi permettant de mettre en pratique ces résultats.

Pour maximiser l’impact des évaluations, la CONFEMEN recommande aux pays de/d’ :

  • Mener le plaidoyer pour la mobilisation des ressources financières en vue du financement de la diffusion et l’exploitation des résultats de l’évaluation PASEC2024 ;
  • Rendre systématique l’exploitation des résultats dans la participation des pays aux cycles d’évaluation ;
  • Améliorer la visibilité du processus de l’évaluation PASEC et la diffusion et l’exploitation de ses résultats auprès des acteurs de terrain et des partenaires au niveau national par la mise en place d’une dynamique de communication ;
  • Mener le plaidoyer pour une mise à jour annuelle de la base de données des écoles permettant de faire une évaluation des apprentissages robuste.

Pour ce faire le PASEC recommande que le processus de dynamisation des dispositifs nationaux d’évaluation dans les pays se poursuivent et que les évaluations puissent continuer à être des outils d’aide à la décision pour impacter positivement les politiques et pratiques éducatives.

Pour y arriver, le PASEC avec l’appui des différents partenaires, mise sur un renforcement des capacités des acteurs sous plusieurs formes :

  • des regroupements internationaux de formation sur les différentes étapes de mise en œuvre de l’évaluation ;
  • des formations ciblées et spécifiques (tels que l’élaboration des instruments d’enquête, la collecte de données, l’échantillonnage, la saisie des données, le nettoyage des données, l’analyse des données, et l’exploitation des bases de données et rédaction du rapport) ;
  • l’utilisation et le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues des résultats des évaluations par l’élaboration d’une feuille de route cohérente avec les documents de politique sectorielle.

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