Malheureusement, la majorité des enfants dans les pays partenaires du GPE n'acquièrent pas ces compétences fondamentales.
En 2022, la proportion d'enfants issus des pays à revenu faible et intermédiaire considérés comme « pauvres en apprentissages » (c'est-à-dire qui n'étaient pas capables de lire ni de comprendre un texte de base à l'âge de 10 ans) atteignait 70 %, un chiffre qui a augmenté suite à la fermeture des écoles dues à la pandémie de COVID-19.
C'est pourquoi le GPE, avec près de 50 organismes et pays, a soutenu l'Engagement à l'action en faveur de l'apprentissage fondamental, l'une des sept initiatives mondiales lancées lors du Sommet sur la transformation de l'éducation du Secrétaire général des Nations Unies.
Cet engagement reconnaît que l'apprentissage fondamental dispense les compétences de base nécessaires aux autres apprentissages, connaissances et compétences d’un niveau plus élevé.
Un engagement de longue date
Le GPE soutient l’amélioration de l'apprentissage fondamental depuis longtemps.
Au cours de l'année civile 2022, tous les financements du GPE pour la mise en œuvre de programmes s’efforçaient d’améliorer l'apprentissage, avec un investissement cumulé d’un montant de 336,47 millions de dollars. Sur les 82 financements, 33 étaient destinés à soutenir l'apprentissage fondamental.
Les stratégies et les interventions soutenues par ces financements sont aussi diverses que nos pays partenaires eux-mêmes.
Au Bénin par exemple, les faibles niveaux d’instruction dans les petites classes ont conduit le pays à engager une réforme des programmes scolaires visant à améliorer l'apprentissage fondamental, avec le soutien du GPE et de la Banque mondiale. Pour la période 2019-2023, le programme du GPE cible les écoles primaires publiques et privées du pays qui perçoivent un faible niveau de ressources, en se concentrant sur la première et la deuxième année de scolarité. Grâce à ce soutien, l'équipe nationale a suivi une formation sur la pédagogie explicite et les méthodes d'étayage pour élaborer des plans de cours, des manuels destinés aux enseignants, des modules de formation et des systèmes d’accompagnement personnalisé.
Au Kenya, le financement du GPE soutient des programmes permettant d'améliorer les compétences des élèves en mathématiques en début de scolarité, de renforcer le système d'information et de gestion de l'éducation du pays, ainsi que de mettre en place une évaluation nationale des acquis scolaires pour l'enseignement primaire.
Outre ces investissements au niveau national, le programme de partage de connaissances et d'innovations du GPE (KIX) soutient des solutions et des biens publics mondiaux en rapport avec l'apprentissage fondamental. Un financement mondial octroyé au réseau PAL (People’s Action for Learning), par exemple, a permis de soutenir l'évaluation à l’échelle commune de l'apprentissage précoce et fondamental des mathématiques dans 11 pays partenaires.
Au Nigéria, en Zambie et en Côte d’Ivoire, une initiative du KIX, mise en œuvre par le MIT (Massachussetts Institute of Technology) et le J-PAL (Abdul Latif Jamil Poverty Action Lab), soutient la recherche dans le domaine de la méthodologie de l'enseignement au bon niveau.
Il est important de noter que ce soutien porte ses fruits. Au Lesotho, le ministère de l'Éducation et de la Formation s'est appuyé sur les données d'un projet du KIX qui montrait que seulement 17 % des élèves de troisième année avaient acquis les compétences requises en lecture et que moins de 10 % d'entre eux possédaient les compétences requises en calcul. Par conséquent, le pays met en place de nouveaux modèles, notamment l'enseignement au bon niveau et la pédagogie structurée, pour garantir que les enfants acquièrent des compétences fondamentales en lecture, écriture et calcul. À la fin de l'année 2022, le ministère a prévu d'intégrer les résultats du projet dans une stratégie nationale globale visant à assurer la continuité de l'apprentissage.
De nouvelles opportunités pour accélérer les progrès
Dans le cadre de l'approche du plan stratégique GPE 2025, les pays partenaires s'engagent dans un processus de dialogue inclusif pour identifier une réforme prioritaire pour transformer leurs systèmes éducatifs.
Ces réformes sont codifiées dans des pactes de partenariat, qui précisent comment le pays entend travailler avec les autres intervenants pour mettre en œuvre la réforme identifiée.
Au cours de l'année 2022, 13 pays ont finalisé ou conclu un pacte de partenariat. Il n'est pas surprenant de constater que sur ces 13 pactes, 12 ont accordé la priorité à l'amélioration des résultats scolaires. De plus, certains pays ont mis explicitement l'accent sur l'apprentissage fondamental.
Dans son pacte de partenariat, la Sierra Leone par exemple, a accordé la priorité aux « fondements de l'apprentissage pour tous » pour garantir que tous les élèves acquièrent les compétences fondamentales (c'est-à-dire lire couramment en ayant une bonne compréhension, acquérir des compétences fondamentales en mathématiques et développer des compétences socio-émotionnelles solides) avant la fin de la quatrième année de scolarité. Pour illustrer cet engagement, le pays a également organisé le tout premier échange sur l'apprentissage fondamental à Freetown en février, qui a débouché sur une déclaration ministérielle visant à promouvoir l'apprentissage fondamental dans les huit pays africains participants.
Le pacte de partenariat de Zanzibar (Tanzanie) quant à lui, se concentre sur « l'amélioration des compétences fondamentales au niveau de l'éducation de base », notamment le déploiement d’un programme scolaire axé sur les compétences, ainsi que la gestion et la formation des enseignants, pour permettre d’améliorer les résultats dans les domaines de la lecture, l’écriture, l’arithmétique et la créativité durant les premières années de scolarité.