Avec plus de 280 cas confirmés, le Rwanda, comme bien d’autres pays, fait face à des risques élevés de transmission des infections de COVID-19. Pour réduire ce risque, le gouvernement y a pris des mesures rapides en mettant sur pied un groupe de travail national sur le coronavirus chargé de coordonner la réponse du pays, et en instaurant des mesures de confinement à l’échelle nationale, entre autres.
À la suite de cette mesure de confinement à l’échelle nationale, près de 3,6 millions d’élèves ne sont plus scolarisés. Une situation qui menace d’annihiler les acquis en termes d’apprentissage consolidés jusque-là, avec de potentielles conséquences graves à court, moyen et long terme sur le développement et le capital humain du pays.
Les fermetures d’écoles perturbent l’apprentissage des enfants et présentent un risque d’abandon scolaire plus élevé pour les plus vulnérables, notamment les filles et les enfants des ménages pauvres, qui sont moins susceptibles de retourner à l’école après la crise. De plus, les enseignants peuvent être contraints de quitter la profession pour se trouver un autre emploi.
La réponse rapide du PME
Moins d'une semaine après la soumission par le Rwanda d’une demande pour le financement d'urgence COVID-19 du PME, le pays a reçu 10 millions de dollars pour garantir aux élèves de poursuivre leur apprentissage pendant le confinement et soutenir la préparation du pays à rouvrir les écoles une fois le virus maitrisé.
Excellente initiative car les modalités d'accompagnement des apprenants ne sont efficaces que si les variables contextuelles sont prises en compte. C'est le seul moyen d'aller dans le sens de l’équité et de la justice sociale. Ci dessous quelques conseils que j'ai élaboré pour aider les parents à suivre leurs enfants dans le cadre du dispositif " Apprendre à la maison"!
Je suis parent, j’accompagne mon enfant à apprendre efficacement à la maison !
Les élèves des classes d'examens et autres apprenants des écoles de formation professionnelles reprennent les cours le 02 juin prochain après la suspension du 14 mars 2020. La communauté éducative appuyée par des services de l'Etat, se mobilise pour un retour réussi.
Pour toutes les classes intermédiaires, le dispositif ” Apprendre à la maison‟ continuera de leur offrir des services via le canal éducation de la RTS, les ressources numériques pour tous sur le site du MEN, Google class room avec le SIMEN, les bibliothèques virtuelles. Sur cette même lancée, la salle des Profs du Groupe Futur media, les émissions radios, la télé école…, sont d'autres opportunités offertes aux élèves pour continuer à apprendre chez eux suite aux dernières mesures du Président de la république. Cette nouvelle situation interpelle davantage les parents. Les enjeux sont énormes car, il s'agit :
1. de continuer officiellement les apprentissages à la maison via le numérique ;
2. de faire de sorte que le principe de l'équité et de l'accessibilité du savoir soit une réalité.
Il faut le rappeler, la finalité du programme stratégique du Ministère de l’Education nationale est d'offrir une éducation de qualité et que les plus grand nombre d’élèves puissent avoir le minimum de compétences requises dans les classes où ils sont.
Dès lors, les parents et tuteurs (ou devrais-je dire l'ensemble des adultes) qui sont dans le cadre familial doivent particulièrement renforcer leur rôle d'encadreurs, qui va se faire différemment, selon que l'on est en milieu urbain ou rural, selon qu’on est parent instruit ou non ou selon le dessein parental. N’hésitez pas donc, chers amis-es, à conseiller les parents dans le voisinage immédiat ne serait-ce que sur les horaires de diffusion des émissions cités plus haut.
Voici quelques conseils utiles...
revisiter les feuilles d'évaluation et les notifications du conseil de classes, les cahiers d'exercices etc. de vos enfants ;
aider les enfants à aménager leur coin ou espace /École dans la maison ;
négocier avec eux un agenda de travail à afficher (incluant des demi-journées sans classes) à afficher en lien avec les programmes fournis par les MEN et les privés ;
identifier les émissions préférées de vos enfants et faire coïncider les heures de pause à ces moments privilégiés avec de petites gâteries pour leur faire plaisir (crème glaces; beignets. Corbeille de mangues. des jujubes... ;
prévoir des moments de révisions à votre retour à ma maison ou selon votre disponibilité si vs êtes femme au foyer ou parent retraité ;
revisiter votre répertoire des personnels enseignants : chefs d’établissements ou est inscrit votre élève, professeur principal surveillant général, inspecteur etc... pour demander conseils et s'informer des dernières nouvelles venant du MEN ;
repérer les enseignants du coin pour s'informer de leurs activités bénévoles via WhatsApp ;
aider vos enfants à identifier ou à partager les difficultés de la leçon du jour et la nature de la difficulté et en parler en famille, avec des connaissances évoluant dans le milieu scolaire ;
amenez-les à faire les exercices proposés et les corriger en groupe;
faites des retours sur les cours précédant ;
posez régulièrement des questions pour évaluer leur niveau d'intérêt par rapport au cours, ce qui les plait, ce qu’il faut améliorer et le pourquoi ;
participez activement au dispositif de soutien en lisant avec vos enfants des contes, des œuvres au programme... ;
faites les participer à la dictée du village diffusée en direct par les radios ;
faites des symboles en famille consistant à leur faire parler les langues du programme pulaar, sérère, anglais, français, arabe, latin ;
appréciez positivement et régulièrement les efforts fournis pour renforcer leur goût à l’apprendre ;
En résumé, aidons nos enfants à ne pas rompre leurs habitudes scolaires solidement installées depuis octobre 2019. En effet, s'il y a rupture, certains d’entre eux risquent de désapprendre et ce sera le début d'une démotivation, laquelle est généralement déclencheur du processus d'abandon. Nous étions des enseignants encadreurs depuis mi-mars dans nos foyers, restons le pour les mois à venir sans oublier la pratique routinière des gestes qui sauvent avec engagement et tendresse…. C’est un filet protecteur que nous devons ériger pour leur résilience. Le jeu en vaut la chandelle!
N’oublions pas que nos parents même non instruits, avaient leur façon de fouetter notre orgueil pour nous accompagner :
On nous permettait de rester assis pendant des heures pour réciter les leçons….. répéter et répéter……
On nous encourageait avec les moyens du boor….waw goor, waw coumba, ay mo neke docteur, enseignant ma yobouma makka…..( bravo, continue,,,,, demain tu vas réussir et pouvoir me payer le billet de la Mecque)……
A 12h ou en cas d’absence d’enseignants, arrivés à la maison, il y avait toujours un morceau de pain offert (avec une sauce huile venant de la marmite sur le feu) ou une pièce de monnaie
A 17 heures-18 heures PM, il yavait toujours un bol de riz pour le fameux ndioganal
Pour toutes les sorties de nos parents, il y avait un cerithieu/Mbakouss (cadeau)
Et cette litanie presque quotidienne….. doumou nit kou bakh daya m diome (un enfant doit avoir des valeurs…. De courage, de volonté …. Pour aider ses parents…. Ne suit pas trop les enfants des riches, ils ont tout…..)
En réponse à Excellente initiative car… par Aminata
Merci beaucoup pour ce commentaire détaillé et ces conseils à tous les parents !
Very informative. However, more is needed for children in ECD Programmes.