Avec des ressources naturelles abondantes et un secteur minier florissant, la République démocratique du Congo (RDC) affiche une croissance économique prometteuse. Néanmoins, le pays reste l'un des plus pauvres au monde : selon les dernières estimations de la Banque mondiale, le taux d'extrême pauvreté en RDC était de 73 % en 2018, l'un des plus élevés d'Afrique subsaharienne. Une pauvreté élevée couplée à des inégalités qui entravent l'accès à l'éducation, en particulier pour les filles.
En se concentrant sur la réduction des obstacles à l’éducation des filles, le PME soutient le Gouvernement de la République démocratique du Congo dans ses efforts pour accroître les taux d’inscription – et de rétention - des filles dans les écoles primaires.
Les obstacles à l'éducation des filles (qui incluent notamment les mariages précoces, les grossesses chez les adolescentes et les attentes sur le rôle des filles dans les ménages, pour n'en nommer que quelques-uns) sous-tendent ces faibles niveaux de scolarisation des filles.
Tous ces facteurs sont encore aggravés par un manque de sensibilité aux questions liées au genre et un système approprié pour lutter contre les abus sexuels et les grossesses non désirées qui, dans de nombreux cas, limitent davantage la scolarisation des filles.
Surmonter les obstacles à l'éducation des filles
Le financement du PME de 100 millions de dollars en faveur de la RDC qui couvrait la période 2013-2017 visait à lutter contre les inégalités entre les sexes dans deux de ses provinces, notamment le Kasaï-Occidental et l'Équateur.
En mettant l'accent sur la réduction des obstacles à l'éducation des filles, le programme a soutenu l'élaboration d'une stratégie d'éducation des filles et des plans d'action qui l'accompagnent, en consultation avec d'autres partenaires de développement. La forte collaboration entre les ministères et services centraux et provinciaux a amélioré l'impact de ces plans d'action.
La stratégie visait à harmoniser les interventions soutenues par diverses parties prenantes, afin d'accélérer les progrès vers l'égalité des sexes dans l'éducation, tout en contribuant à l'engagement constitutionnel du pays d'éliminer toutes les formes de discrimination fondée sur le sexe.
En outre, le programme a soutenu la construction de 141 latrines séparées et 23 points d'eau dans diverses écoles.
Résultat : plus de filles vont à l'école
En seulement cinq ans, le programme a bénéficié à près de 672 000 écolières au Kasaï-Occidental et 722 000 dans l'Équateur, où l'indice de parité entre les sexes est passé de 0,84 à 0,93 et 0,87, respectivement.
En outre, 31 000 filles de plus en Équateur et 51 000 filles de plus dans le Kasaï-Occidental sont inscrites en première année. L'accès à l'éducation s'est également amélioré dans toutes les écoles soutenues par le programme, permettant à près de 1,5 million de filles et de garçons d'apprendre dans un meilleur environnement scolaire.
S'appuyant sur le succès de ce programme, le deuxième financement de 100 millions de dollars allouée à la RDC pour 2017-2021 vise à poursuivre les efforts visant à accroître la scolarisation et la rétention des filles à l'école.
Le PME a soutenu la révision des manuels de lecture et d’écriture pour les classes des niveaux 1 à 3, afin d'éliminer les références et les stéréotypes sexistes. En plus de cela, le PME a soutenu un atelier sur la promotion d'une stratégie d'éducation des filles et la loi en faveur de la protection de l'enfance portant l'incrimination du mariage précoce dans les deux provinces. Après l'atelier, des plans d'action ont été élaborés et soumis aux gouverneurs.
Le PME a également soutenu une campagne de sensibilisation du public en faveur de l'éducation des filles, par la production et l'impression de supports de communication.
À l'avenir, le programme se concentrera sur des activités de financement pour prévenir la violence basée sur le genre (VBG). Celles-ci comprendront l'élaboration et la mise en œuvre de modules de formation sur la prévention de la VBG pour les enseignants et autres acteurs ; l'élaboration, l'approbation et la signature de codes de conduite pour les enseignants ; et la mise en place d'un mécanisme de règlement des griefs liés aux violences basées sur le genre.