Tchad : Renforcer l'alphabétisation et les compétences pratiques grâce à l'éducation non formelle

<p>À travers le Projet de renforcement de l'éducation et de l’alphabétisation au Tchad financé par le GPE, le gouvernement et ses partenaires s'efforcent d’élargir l’accès à l’enseignement primaire, d’améliorer les taux d’achèvement, d’augmenter les taux d’alphabétisation, et de réduire les disparités sociales et de genre, en mettant l’accent sur les régions les plus pauvres.</p>

Tchad : Renforcer l'alphabétisation et les compétences pratiques grâce à l'éducation non formelle

Credit: UNESCO/Emily Pinna
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Points clés

  • Plus de la moitié de la population tchadienne ne sait pas lire.
  • Le GPE soutient le Tchad pour renforcer l'éducation et l'alphabétisation, en mettant l'accent sur les régions les plus pauvres.
  • Des milliers d'enfants non scolarisés, de jeunes et de femmes ont pu apprendre à lire et compter, et acquérir des compétences professionnelles grâce aux programmes d'éducation non formelle.
Carte du Tchad

Ce récit a été rédigé en collaboration avec le bureau de l’UNESCO au Tchad.

Véronique, 14 ans, vit dans la ville de Bongor, au sud du Tchad. Elle a suivi un cours d'alphabétisation où elle a appris à lire, écrire et compter dans la langue locale, le massa.

Ces cours font partie d’une initiative du gouvernement tchadien visant à renforcer l'alphabétisation et les compétences pratiques par le biais de l'éducation non formelle.

Aujourd’hui, Véronique est inscrite à un programme de formation professionnelle où elle apprend le tricot et la couture. Elle vend déjà ses sets de table au crochet sur le marché local et elle est fière d'enseigner ses nouvelles compétences à sa famille élargie.

À l'avenir, elle espère ouvrir sa propre boutique et générer un revenu régulier.

  • Véronique, 14 ans, apprend à coudre au Centre d’Éducation de base non formelle pour adolescents, Bongor, Tchad.


    Crédit : UNESCO/Emily Pinna

Véronique fait partie des 32 760 enfants non scolarisés qui ont bénéficié des programmes d’éducation de base non formelle au Tchad, ce qui leur permet d'acquérir des connaissances de base et des compétences pratiques.

Grâce à un financement de 50 millions de dollars du GPE pour la période 2018-2023, et avec l'UNESCO et l'UNICEF en tant qu’agents partenaires, le gouvernement s'attaque à de nombreux problèmes dans le secteur de l’éducation, notamment le fait que 60 % de la population ne sait pas lire.

Renforcer l’éducation

Les défis qui pèsent sur le système éducatif comprennent la forte croissance démographique, le manque de ressources financières, la pauvreté, les conflits, l’insécurité entrainant des déplacements de population et les implications du réchauffement climatique.

Le Tchad a fait de grands progrès en matière de scolarisation primaire entre 1990 et 2014, mais la crise financière a entraîné une chute du taux brut de scolarisation de 100 % en 2014 à 82 % en 2017, avec un taux d'achèvement du cycle primaire de 42 % en 2017.

En outre, les résultats scolaires doivent être améliorés : moins de la moitié de ceux qui terminent le primaire sait lire.

Le financement du GPE soutient le Projet de renforcement de l'éducation et de l’alphabétisation au Tchad (PREAT).

Le gouvernement et ses partenaires s'efforcent d’élargir l’accès à l’enseignement primaire, d’améliorer les taux d’achèvement, d’augmenter les taux d’alphabétisation, et de réduire les disparités sociales et de genre, en mettant l’accent sur les régions les plus pauvres.

Inclure ceux qui sont en dehors du système éducatif formel

Le Tchad insiste également sur l'importance d'atteindre les jeunes non scolarisés ainsi que les adultes qui n'ont jamais appris à lire.

Les programmes de formation dispensés par le ministère de l'Éducation nationale et de la Promotion civique comprennent l'éducation de base non formelle pour les enfants non scolarisés âgés de 9 à 14 ans, l’alphabétisation non formelle des personnes âgées de 15 ans et plus, et la formation aux métiers pour les femmes et les jeunes. L'objectif est d'assurer leur l'insertion socioéconomique.

  • Charles, 15 ans, fréquente le Centre d’Éducation de base non formelle pour adolescents, Bongor, Tchad.


    Crédit : UNESCO/Emily Pinna

  • Charles et ses camarades de classe participe à une séance de mathématiques dans le Centre d’Éducation de base non formelle pour adolescents. Bongor, Tchad.


    Crédit : UNESCO/Emily Pinna

Charles, 15 ans, a participé au programme d'alphabétisation et c'est la première fois qu'il est allé à l'école.

À l'issue du programme, Charles s'est inscrit en formation professionnelle en menuiserie. À l'avenir, il envisage d'ouvrir son propre atelier.

Sur les quelque 33 000 enfants qui ont bénéficié des programmes d’éducation de base non formelle soutenus par le GPE, plus de 740 ont été réinsérés dans le système formel.

Améliorer l’égalité de genre par l’éducation

Esther Minguemadji
« Je ne suis pas allée à l’école donc je ne savais pas lire. Depuis que j’ai commencé avec l’alphabétisation, j’ai reçu de nouvelles connaissances qui m’ont permis de lire, écrire et compter. Je souhaite que les autres femmes viennent apprendre. Cette formation est utile pour nous-mêmes et nos familles ainsi que pour la commercialisation de nos produits. »
Esther Minguemadji
village de Koko, Tchad

La majorité de la population analphabète au Tchad est composée de femmes.

Esther fait partie des 42 260 personnes âgées de 15 ans et plus qui se trouvent en dehors du système éducatif formel et ont participé aux cours d'alphabétisation.

Plus de 80 % des participants aux cours d'alphabétisation financés par le GPE sont des femmes, et la formation aux métiers s'adresse aux femmes.

  • Antoinette, 67 ans, est heureuse d’apprendre et de maitriser l’écriture et le calcul. Bongor, Tchad.


    Crédit : UNESCO/Emily Pinna

  • Antoinette avec d’autres femmes pendant une séance de mathématiques. Bongor, Tchad.


    Crédit : UNESCO/Emily Pinna

  • Antoinette et ses camarades de classe du programme d’alphabétisation et de formation professionnelle. Bongor, Tchad.


    Crédit : UNESCO/Emily Pinna

Antoinette est une veuve de 67 ans qui élève ses quatre petits-enfants à Bongor. Grâce aux programmes d'alphabétisation et de formation professionnelle, elle est désormais capable de lire, d'écrire et de compter en massa, sa langue maternelle.

Elle a ouvert un petit magasin et est capable de communiquer avec son téléphone et d'effectuer des calculs simples. Elle économise ses revenus pour réaliser son rêve d'ouvrir un magasin plus grand au marché central.

Plus de 10 900 femmes ont été formées à des métiers et mènent désormais une vie plus indépendante.

Les formations ont porté sur la transformation du karité, du neré, du manioc et des arachides, l’élevage de chèvres, de moutons et de volaille, la couture, le maraichage, la menuiserie, et la maçonnerie-briqueterie.

Grâce à ces formations, les participantes ont pu augmenter leurs revenus. En plus de subvenir aux besoins de leur foyer, certaines femmes sont désormais en mesure d'envoyer leurs enfants à l'école et de payer les soins médicaux de leur famille.

Les participantes célèbrent également les avantages de savoir lire, écrire et faire des calculs de base : qu'il s'agisse de savoir écrire son propre nom ou de pouvoir suivre des prescriptions médicales, l'alphabétisation a changé leur vie.

  • Des femmes apprenant à lire dans un centre d’alphabétisation, commune de Koumra, Tchad.


    Credit: UNESCO/J.P. Odinakachi

  • Un syndicat des Groupements de femmes ayant reçu la formation qui développent ensemble des activités génératrices de revenus, sources d’autonomisation et d’amélioration de leurs conditions de vie. Commune de Koumra, Tchad.


    Crédit : UNESCO/J.P. Odinakachi

Transformer le système éducatif

Les efforts du Tchad en matière d'éducation non formelle complètent les activités visant à améliorer l'éducation formelle au niveau primaire.

Grâce au financement du GPE, l'UNICEF aide le Tchad à construire davantage de salles de classe, de latrines et d'infrastructures d'approvisionnement en eau dans les écoles primaires.

L'UNESCO contribue à l'amélioration de la supervision et des conditions d'enseignement.

À ce jour, 9 400 des 11 300 enseignants du primaire ont suivi une formation en cours d'emploi afin d'améliorer leurs compétences.

En outre, le Tchad a créé une direction nationale au sein du ministère de l'Éducation nationale et de la Promotion civique pour évaluer et rendre compte des résultats d'apprentissage des élèves dans l'éducation formelle et non formelle. Cela renforcera la planification et la gestion du système éducatif.

Depuis qu'il est devenu un pays partenaire du GPE en 2012, le Tchad a reçu plus de 122 millions de dollars US pour continuer à construire un système éducatif plus robuste.

Le GPE est fier de soutenir les efforts du pays pour offrir une éducation de qualité afin que davantage d'enfants, de jeunes et de femmes puissent s'épanouir et contribuer à leur société.

Mai 2023