Tadjikistan : de meilleures méthodes d'enseignement arment mieux les enfants pour l'avenir

<p>Avec le soutien du GPE, le Tadjikistan a lancé une réforme de l'éducation qui conduira à une amélioration de la qualité de l'apprentissage et dotera les élèves des compétences du 21e siècle dont ils ont besoin pour s'épanouir.</p>

Tadjikistan : de meilleures méthodes d'enseignement arment mieux les enfants pour l'avenir

Fourth grade student Pirnazarova Osiya (R) draws a picture in the classroom at School 51 in Kulob. School 51 is a school that has been largely successful in implementing the CBE reform that began in 2015/16 and is now being embraced by all of the development partners and rolled out as part of a system-wide transformation. Kulob, Khatlon Region, Tajikistan. Credit: GPE/Kelley Lynch
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Points clés

  • Au Tadjikistan, le programme d'enseignement axé sur les compétences est mis en œuvre depuis 2015.
  • L’objectif de la réforme est de passer à une approche holistique de l'éducation, centrée sur les élèves, qui favorise le développement de compétences cognitives de haut niveau et de connaissances des matières du 21e siècle.
  • Le GPE contribue à mettre en œuvre l'enseignement axé sur les compétences au Tadjikistan en aidant le gouvernement et les partenaires à entreprendre des changements radicaux qui intègrent cette réforme dans le système éducatif.
Carte du Tadjikistan
Odineave Savbati, teacher at School 51. Kulob, Tajikistan. Credit: GPE/Kelley Lynch
« Grâce à l’enseignement axé sur les compétences, les connaissances de nos élèves à l'école 51 se sont nettement améliorées et nous sommes désormais au niveau des normes nationales. »
Odinaeva Savbati
Enseignante à l’école 51 dans la ville de Kulob

L'école 51 se trouve dans la ville de Kulob, à près de quatre heures de Douchanbé, la capitale du Tadjikistan. Odinaeva Savbati, qui est enseignante dans cette école, est enthousiasmée par l’enseignement axé sur les compétences et par la façon dont celui-ci a permis d’améliorer les résultats scolaires des élèves.

Elle donne un exemple typique de l'approche de l'enseignement axé sur les compétences : les élèves sont répartis en petits groupes et encouragés à s'entraider pour mener à bien une activité. Si certains de ces élèves disposent de meilleures connaissances ou aptitudes pour accomplir la tâche, ils sont alors tenus de l'expliquer au reste des élèves, simulant ainsi la façon dont les enfants s’instruisent mutuellement pendant le jeu.

L'apprentissage devient une activité interactive pour tout le groupe et permet aux élèves qui ont besoin d'être guidés d’atteindre le niveau des autres élèves.

La classe ne suit pas la méthode d'enseignement traditionnelle, où le professeur parle et les élèves se contentent d'écouter, et les élèves sont beaucoup plus engagés et jouent un rôle capital sans même s'en rendre compte. Leur implication crée une meilleure dynamique d'apprentissage.

Odinaeva est enseignante depuis 36 ans, un métier qu’elle a rêvé d’exercer depuis son plus jeune âge, lorsque ses héros étaient ses propres professeurs. Aujourd'hui, elle enseigne en suivant le programme d'enseignement axé sur les compétences qui est mis en œuvre au Tadjikistan depuis 2015.

Odinaeva a été formée à cet enseignement en 2016, et ses méthodes d'enseignement ont considérablement changé depuis.

En quoi l'enseignement axé sur les compétences diffère-t-il de l’enseignement traditionnel et pourquoi est-il important ?

Odinaeva Savbati, Teacher, School 51, Kulob. Credit: GPE/Kelley Lynch
« Grâce à l'enseignement axé sur les compétences, les élèves ne se contentent pas de mémoriser mais ils apprennent à penser par eux-mêmes. La différence entre l'enseignement axé sur les compétences et la méthode d'enseignement traditionnelle repose sur le fait que les élèves étaient plus passifs avec l’ancienne approche. Les seules personnes actives dans la classe étaient les enseignants. Mais grâce à la pédagogie de l'enseignement axé sur les compétences, les élèves se retrouvent au cœur du processus d'apprentissage. »
Odinaeva Savbati
Enseignante à l’école 51 dans la ville de Kulob

Contrairement aux méthodes traditionnelles, l'enseignement axé sur les compétences est centré sur les élèves.

Grâce à cette méthode, Odinaeva est en mesure de répondre aux différents besoins d'apprentissage de ses élèves et de personnaliser leur expérience.

Elle peut, par exemple, diviser les élèves en plusieurs groupes en fonction de leur niveau de compétences et leur attribuer des tâches individualisées dans le but d'amener tout le monde au même niveau.

  • Les élèves Abdulloev Aliakbar (à gauche), Safarov Somon (au milieu), Saidov Jafar (à gauche) et Nosirov Abubakr (au milieu) saluent depuis une fenêtre de l'école 51 à Kulob.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch

  • Des élèves entrent dans l'école 51, à Kulob, au Tadjikistan. L'école 51 est une école qui a réussi à mettre en œuvre la réforme de l'enseignement axé sur les compétences.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch
Odinaeva Savbati, Teacher, School 51, Kulob. Credit: GPE/Kelley Lynch
« Nous donnons des devoirs en fonction du niveau de chaque élève. Les devoirs ne sont pas différents en soi mais c'est le niveau de difficulté qui diffère. »
Odinaeva Savbati
Enseignante à l’école 51 dans la ville de Kulob

Grâce à la pédagogie de l'enseignement axé sur les compétences, les élèves participent activement à leur propre apprentissage.

Odinaeva demande souvent aux élèves de se mettre par deux et un élève transcrit un texte lu par un autre élève, par exemple. Ils vérifient ensuite le texte et changent de rôle.

En apprenant les uns des autres, sous la supervision du professeur, les élèves apprennent plus efficacement.

Haqnazarov Nosirjon, Director, School 51, Kulob. Credit: GPE/Kelley Lynch
« Avec la méthode traditionnelle, les élèves étaient plus réservés et avaient peur de commettre des erreurs. Avec la méthode de l’enseignement axé sur les compétences, lorsque les élèves font une erreur, les enseignants essaient de leur expliquer de manière positive, sans les réprimander. Les enfants n'ont donc pas peur et sont plus à l'aise pour s'exprimer. »
Haqnazarov Nosirjon
Directeur de l’école 51 dans la ville de Kulob

L’enseignement axé sur les compétences aide l'école 51 à améliorer la qualité de l'enseignement dispensé aux élèves tout en accentuant leur motivation à apprendre.

Cette école nous donne un aperçu d'un avenir dans lequel le Tadjikistan se détourne de l'apprentissage traditionnel pour adopter une approche qui permet aux élèves d’acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réussir dans la vie.

Évaluer les leçons apprises

Cependant, toutes les écoles qui ont mis en œuvre la réforme n'ont pas connu le même succès que l'école 51. Un rapport réalisé en 2021 a montré qu’un plus grand nombre de ressources et d'efforts concertés sont nécessaires pour garantir que l’enseignement axé sur les compétences soit complètement intégré dans le système éducatif.

Parmi les enjeux principaux figurent l'absence d'une vision claire au niveau national de l'enseignement axé sur les compétences, le manque de cohérence entre les différents cadres axés sur les compétences et la hiérarchisation fragmentée de certains volets de la réforme.

En 2022, le GPE a aidé le Tadjikistan à élaborer un pacte de partenariat qui fait valoir la détermination du gouvernement et des partenaires à réaliser des changements dans l’ensemble du système pour intégrer complétement l'enseignement axé sur les compétences et avoir d’importantes répercussions sur l'apprentissage.

Le Pacte avait pour objectif d’évaluer, d’identifier et d’établir des priorités pour transformer le système, ainsi que d’aligner les partenaires et les ressources sur les réformes sélectionnées.

Le Pacte a également démontré que le Tadjikistan devait se détourner de l'approche de statu quo pour réussir l‘intégration de l'enseignement axé sur les compétences.

  • Des élèves de CE 2 effectuent un travail de groupe sous le regard vigilant de leur professeure, Boboeva Kurbonbi, à l'école 51 dans la ville de Kulob.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch
  • Pirakov Aliakbar (à gauche) et Hasanova Shukrona (à droite), élèves de quatrième année à l'école 51 de Kulob. L'école 51 est une école qui a réussi à mettre en œuvre la réforme de l'enseignement axé sur les compétences.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch
  • Sharipova Noziya, élève de quatrième année, et les autres camarades de sa classe récitent ensemble un poème dans leur salle de classe à l'école 51 de Kulob.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch
  • Pirnazarova Osiya, élève de quatrième année, dans sa classe à l'école 51 de Kulob.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch

La marche à suivre

Le GPE est prêt à aider le gouvernement du Tadjikistan et les partenaires du développement à établir une vision commune de l'enseignement axé sur les compétences, ainsi que des mécanismes de coordination solides destinés à mettre en œuvre et effectuer le suivi de la réforme.

Le GPE fournira plus de 25 millions de dollars américains pour financer le déploiement général du programme d'enseignement axé sur les compétences dans le pays.

Il s'agira notamment de financer la création d'une feuille de route nationale détaillée pour mettre en œuvre l'enseignement axé sur les compétences, de mettre en place un système de formation professionnelle continue à l’enseignement axé sur les compétences pour les enseignants, et d’élaborer un programme d'études clair pour chaque compétence ainsi que pour le contenu de l'enseignement axé sur les compétences.

Le financement du GPE permettra d’améliorer la connectivité des écoles, d’équiper des salles d’informatique et des laboratoires d’enseignement dans des écoles sélectionnées afin de faciliter le déploiement de l'apprentissage mixte et de mettre l'accent sur les disciplines des STIM.

Par ailleurs, le GPE continuera à jouer un rôle essentiel en rassemblant les partenaires, y compris la société civile, en favorisant l'alignement du soutien des bailleurs de fonds par le biais d'une revue sectorielle conjointe régulière et en effectuant le suivi de la mise en œuvre du pacte.

La mise en œuvre à l’échelle nationale de la réforme de l’enseignement axé sur les compétences est ambitieuse et nécessitera une coordination solide et inclusive, des priorités de financement clairement fondées sur des évaluations rigoureuses et des priorités nationales, ainsi que le leadership du gouvernement du Tadjikistan.

Le GPE est engagé à soutenir le pays pour qu'il entreprenne des changements radicaux qui intègrent cette réforme dans le système éducatif.

Transformer l’éducation