Syrie : les difficultés et l'espoir des enfants pour accéder à l’éducation

<p>Plus de dix ans de conflit en Syrie ont bouleversé les vies et perturbé la scolarisation de millions d’enfants. Des centres d’apprentissage temporaires permettent aux enfants d’acquérir des compétences de base et de bénéficier d’un soutien psychologique.</p>

Syrie : les difficultés et l'espoir des enfants pour accéder à l’éducation

Syria: The hardship and hope of children

Points clés

  • Plus de dix années de conflit en Syrie ont bouleversé la vie et perturbé l’éducation de millions d’enfants.
  • Un financement du GPE de 6,25 millions de dollars, mis en œuvre par Save the Children, a contribué à renforcer les parcours éducatifs des enfants qui n’ont pas été scolarisés en raison des effets dévastateurs du conflit.
  • Les histoires d’Ali, Danyal, Maya, Faiza, Fatima et Nasser montrent comment les espaces d’apprentissage temporaires, mis en place grâce au soutien du GPE, ont donné aux enfants la possibilité d’acquérir des compétences de base et de bénéficier d’un soutien psychologique.

Ce récit a été écrit en collaboration avec Save the Children.

Ali, Danyal, Maya, Faiza, Fatima et Nasser sont des enfants issus de familles déplacées vivant dans des camps informels situés au nord-est de la Syrie. Ils ont été scolarisés pour la première fois en 2022 grâce à l’installation d’un centre d’apprentissage temporaire près de leurs camps. Ils y acquièrent des compétences de base, en lecture et en calcul, et bénéficient de séances de soutien psychologique.

L’octroi d’un financement du GPE d’un montant de 6,25 millions de dollars pour la période 2021-2024, mis en œuvre par Save the Children, a permis de renforcer les parcours éducatifs des enfants non scolarisés en raison des effets dévastateurs de dix années de conflit.

NB : tous les noms figurants dans les récits suivants ont été modifiés afin de protéger les enfants, leurs familles et leurs communautés.

Ali, 14 ans

« Nous offrons un environnement sûr aux enfants et les salles de classes sont équipées. Nous leur avons fourni des cartables. Tout cela procure de la joie et une dose d’espoir aux parents. Au début, nous avions 300 enfants, et grâce à la motivation et l’insistance des parents, nous avons ensuite accueilli 600 enfants, puis 1 200 et maintenant ils sont 2 000. »

Samir
Enseignant de Danyal et Maya au centre d’apprentissage temporaire
Danyal, 13 ans, et sa sœur Maya, 12 ans, vivent dans un camp de déplacés avec leur famille dans le nord-est de la Syrie, et ont subi plusieurs chocs.

Danyal, 13 ans, et sa sœur Maya, 12 ans, vivent dans un camp de déplacés avec leur famille dans le nord-est de la Syrie, et ont subi plusieurs chocs.

Credit: Save the Children
Danyal and Maya

En 2017, leur père a été tué lors d’une attaque aérienne. Six mois plus tard, Maya et sa sœur ont été percutées par une voiture. La sœur de Maya n’a pas survécu. Danyal, quant à lui, a perdu un œil en jouant avec un morceau de métal.

Credit: Save the Children
Maya

Ces tragédies ont lourdement pesé sur Maya en particulier, qui pleurait souvent et s’isolait. Save the Children lui a permis de bénéficier d’un soutien psychologique et d’être scolarisée, ainsi que son frère Danyal, au centre d’apprentissage temporaire situé près du camp.

Credit: Save the Children
Danyal

Ils n’étaient jamais allés à l’école et ont commencé à apprendre à lire et à écrire. Danyal est maintenant en 5e année du primaire, Maya est en 4e année, et les deux bénéficient de séances de soutien psychologique.

Credit: Save the Children
Danyal et Maya

« Quand je suis arrivée à l’école, je n’aimais personne... Après quelques jours d’école, j’ai commencé à aimer mes amis, et mes amis et ma mère me disaient que j’avais beaucoup changée. Je leur disais que c’était grâce à l’enseignante et au directeur de l’école. » Maya, élève de 12 ans.

Credit: Save the Children
Danyal

« Je plante des roses, et quand vous plantez des roses, vous étudiez mieux parce que quand vous voyez des fleurs et des légumes, ça vous détend. » Danyal.

Credit: Save the Children
01 06

Faiza et Fatima, 8 ans

Faiza et Fatima

Faiza et Fatima, des jumelles âgées de 8 ans, ont été déplacées de leur ville d’origine de Deir Ezzor en Syrie, en 2017, en raison du conflit.

Credit: Save the Children
Faiza et Fatima

Elles vivent avec leur mère et six frères et sœurs dans un immeuble abandonné de la banlieue de Raqqa, dans le nord-est de la Syrie, dans un camp de déplacés. Leur père est décédé d’une crise cardiaque lorsqu’elles avaient deux ans.

Credit: Save the Children
Faiza et Fatima

Avant 2022, les jumelles n’étaient jamais allées à l’école et ne savaient ni lire, ni écrire. Save the Children les a inscrites dans un centre d’apprentissage temporaire près de leur camp.

Credit: Save the Children
Faiza et Fatima

« Parfois, quand je ne trouve pas la réponse à un problème, ma sœur m’aide, et parfois, quand elle ne trouve pas les réponses, c’est moi qui l’aide. » Faiza, élève de 8 ans.

Credit: Save the Children
Faiza et Fatima

Maintenant en 2e année du primaire, Faiza et Fatima ont acquis des compétences en lecture, en écriture et en mathématiques.

Credit: Save the Children
Faiza et Fatima

« Quand on va à l’école, on y va avec nos amis et on reste ensemble pour qu’il ne nous arrive rien. Ma mère me demande de leur tenir la main pour qu’ils ne traversent pas la rue, et on reste avec nos amis jusqu'à ce qu’on arrive à l’école. » Fatima, élève de 8 ans.

Credit: Save the Children
01 06

Nasser, 14 ans

Nasser, 14-year-old student

« Quand ils construisaient l’école, je les regardais de ma tente. Je me souviens de chaque étape de la construction du centre. Pendant que je regardais l’ouvrier, j’imaginais me réveiller tous les matins et aller à ce centre avec mes amis. »

Nasser
Élève de 14 ans
Nasser

À l'âge de deux ans, Nasser et sa famille ont été déplacés de Hama en Syrie, lorsque leur maison a été détruite dans un bombardement, et depuis, ils ont été déplacés quatre fois.

Credit: Save the Children
Nasser

Nasser vit avec ses parents et huit frères et sœurs dans une tente installée parmi les ruines d’un immeuble détruit, dans la banlieue de Raqqa dans le nord-est de la Syrie.

Credit: Save the Children
Nasser

Nasser gardait des moutons avec son père jusqu'à ce que lui et ses deux sœurs commencent à aller au centre d’apprentissage temporaire en 2022.

Credit: Save the Children
Nasser

« Quand il est arrivé au centre, Nasser ne savait ni lire, ni écrire, et il était renfermé. Avec le temps, il a commencé à forger des amitiés avec ses camarades du centre. Maintenant, il a appris à lire et à écrire, et c’est un excellent élève en mathématiques. Ses amis et le personnel éducatif l’aiment beaucoup. » Furat, animateur au centre d’apprentissage temporaire.

Credit: Save the Children
Nasser

Le centre est proche de là où habite Nasser. Il aime beaucoup y aller et s’est fait beaucoup d’amis. Il est en 3e année du primaire.

Credit: Save the Children
Nasser

« J'espère devenir médecin plus tard. Je voudrais soigner les enfants et aider les gens à guérir. » Nasser, élève de 14 ans.

Credit: Save the Children
01 06

« Pendant de nombreuses années, des milliers d’enfants vivant dans ce camp ont été privés d’école. Les familles n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école parce que la plus proche est à environ 5 kilomètres d’ici et les transports coûtent très cher. Je me souviens du jour où on a commencé les travaux de construction du centre d’apprentissage temporaire ; les familles et les enfants étaient tellement heureux. Ils venaient tous les jours pour nous demander quand allait ouvrir le centre. »

Ali
Enseignant assistant, centre d’apprentissage temporaire
Bader, Nasser’s father

« Mon fils et l’une de mes filles sont en 3e année du primaire ; et la plus jeune est en 2e année. Ils savent désormais lire et écrire, et l’organisation nous a aidés en distribuant des cartables, des cahiers et des stylos. »

Bader
Père de Nasser

Hassan

« Sans le soutien de Save the Children, je n’aurais pu offrir une éducation à mes enfants et beaucoup de familles dans le camp sont dans la même situation. Il est essentiel que ces centres d’éducation continuent de fonctionner et restent proches du camp. »

Hassan
Père d’Ali
Mahmoud

« J'espère que leur avenir sera meilleur, sans guerre et sans bombardement, et que la situation sera sûre, que nous pourrons retourner chez nous, et que nos écoles et nos universités rouvriront. »

Mahmoud
Frère aîné de Danyal et Maya

Bien que la Syrie ne soit pas un pays partenaire du GPE, elle a pu bénéficier d’un financement grâce à une approbation exceptionnelle du Conseil d’administration du GPE.

Décembre 2024