Pendjab, Pakistan : des cours l'après-midi pour soutenir la scolarisation des enfants

<p>Avec le soutien du GPE, le gouvernement du Pendjab a mis en place un programme de plus de 1&nbsp;500 cours l'après-midi dans des écoles primaires, permettant à des milliers d'enfants de poursuivre leurs études et de se rapprocher de leurs rêves. L'initiative fait partie du programme TALEEM, soutenu par un financement du GPE de 50,6 millions de dollars.</p>

Pendjab, Pakistan : des cours l'après-midi pour soutenir la scolarisation des enfants

Mehreen Hashim, 12, attends the afternoon school program for girls at the Government Girl Primary School Nishtar Colony, Lahore, Pakistan.
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Points clés

  • Avec près de 12 millions d’enfants non scolarisés dans la province du Pendjab, le gouvernement est confronté à un énorme défi : assurer à tous les enfants une éducation, notamment au-delà de l’école primaire.
  • Les programmes d'enseignement de l'après-midi, qui font partie du programme TALEEM, sont un moyen d'attirer les enfants dans les écoles.
  • TALEEM est soutenu par un financement du GPE de 50,6 millions de dollars. À ce jour, 1 500 écoles de l’après-midi ont été créées, permettant à plus de 92 000 élèves d’apprendre.
Carte du Pendjab au Pakistan

À l'âge de 10 ans, les perspectives de Dania Nisar en matière d’éducation étaient plutôt sombres : elle avait terminé sa cinquième année, mais son école, l’école primaire publique pour filles de Nishtar Colony dans la ville de Lahore, n’offrait pas de cours au niveau intermédiaire.

Étant donné qu’il n'y avait pas d’école publique du premier cycle de l’enseignement secondaire près de chez elle et que ses parents n'avaient pas les moyens d’assumer les frais de scolarité pour une école privée, Dania a dû se résigner à rester à la maison. Elle aidait son père en cuisinant pour son entreprise de restauration, et sa mère dans ses besognes. Mais elle espérait toujours pouvoir réaliser son rêve de devenir médecin militaire.

« J'ai regardé un feuilleton à la télévision dans lequel certaines des femmes sont devenues médecins militaires. C'est aussi ce que je voudrais faire plus tard. », déclare Dania.

  • Dania en compagnie de sa mère Sobia.
    Crédit : GPE/Sebastian Rich

  • Dania chez elle entourée de sa famille. De gauche à droite : Amna, la sœur aînée de Dania, Dania, son père Muhammad et sa mère Sobia.
    Crédit : GPE/Sebastian Rich

Un an plus tard, Zara Batool, directrice de l'école primaire de Dania, a rendu visite à Dania et sa famille pour les informer qu'un nouveau programme d'enseignement l’après-midi avait été mis en place à l'école et qu’ils devraient y inscrire Dania.

Ce programme s'adresse spécifiquement aux filles, ce qui est important dans la mesure où de nombreuses familles pakistanaises préfèrent que les garçons et les filles soient scolarisés séparément à partir du premier cycle de l’enseignement secondaire.

Zara Batool, headteacher, GGPS Nishtar Colony
« Au début, lorsque nous avons lancé le programme d’enseignement l'après-midi, nous avons impliqué la communauté et nous avons lancé une campagne d'inscription. »
Zara Batool
Directrice de l’école primaire publique pour filles de Nishtar Colony
  • Dania apprend à mesurer avec sa professeure de mathématiques, Sehar Ali, à l’école primaire publique pour filles de Nishtar Colony dans la ville de Lahore.
    Crédit : GPE/Sebastian Rich

Dania a été inscrite au programme et était ravie de reprendre ses études en sixième année.

Une journée typique pour elle se déroule comme suit : elle se lève le matin et aide sa famille à la maison en cuisinant. Elle fait également ses devoirs. L'après-midi, elle va à l'école de 13h45 à 17h00. En sixième année, elle a beaucoup aimé étudier l'informatique mais maintenant qu’elle est en huitième année, sa matière préférée est la science.

Un défi de taille : les enfants non scolarisés

Dania n’est qu’un exemple parmi tant d'autres enfants issus de la province du Pendjab qui n'ont pas accès à l'éducation au-delà de l’enseignement primaire ou qui n'ont pas du tout accès à l'école. En effet, près de 12 millions d'enfants ne sont pas scolarisés au Pendjab, sur un total d’enfants non scolarisés estimé à 26 millions dans l’ensemble du pays.

Le défi est colossal, mais le gouvernement est résolu à intégrer progressivement tous ces enfants dans le système éducatif, dans des cadres conventionnels ou informels, et à leur prodiguer les compétences dont ils ont besoin pour pouvoir bâtir un meilleur avenir pour eux-mêmes et leurs familles.

Le GPE soutient le gouvernement du Pendjab par le biais du programme TALEEM, qui est soutenu par un financement d’un montant de 50,6 millions de dollars américains et a été mis en œuvre en collaboration avec plusieurs départements de l'éducation et avec le soutien de l'UNICEF.

TALEEM est l'acronyme anglais de « Transformation in Access, Learning, Equity and Education Management »

TALEEM est l'acronyme anglais de « Transformation in Access, Learning, Equity and Education Management » (soit la « Transformation en matière d'accès, d'apprentissage, d'équité et de la gestion de l'éducation ») et signifie « éducation » en ourdou.

Mobiliser la communauté pour attirer les enfants dans les écoles

L'un des premiers défis consiste à identifier les enfants qui ne sont pas scolarisés et, dans de nombreux cas, à persuader les parents de laisser leurs filles poursuivre leurs études.

Le programme TALEEM a financé des campagnes de sensibilisation et a engagé des mobilisateurs locaux qui parcourent les quartiers, appellent les parents et les informent des différentes options disponibles pour leurs études, notamment des programmes d’enseignement l'après-midi, comme celui que Dania fréquente, ainsi que les centres non formels.

Les campagnes ont débuté en mars 2023, et les efforts de sensibilisation pour encourager les inscriptions se sont accentués au moins d’août, avant le début de l'année scolaire 2023-2024.

Farooq Rashid, directeur de programme auprès de l’unité chargée du suivi et de la mise en œuvre du programme TALEEM, présente les résultats de la campagne d'inscription. Crédit : TALEEM
Farooq Rashid, directeur de programme auprès de l’unité chargée du suivi et de la mise en œuvre du programme TALEEM, présente les résultats de la campagne d'inscription.
Credit:
TALEEM

Les campagnes comprennent des événements communautaires avec des concours artistiques et des événements culturels, des messages sur les médias sociaux ainsi que des annonces dans les journaux, et font appel aux comités de gestion des écoles.

Les comités, composés de membres éminents de la communauté, d'enseignants et de parents, aident les directeurs d’école, notamment à prendre des décisions budgétaires, à embaucher des enseignants et à réunir des inscriptions.

Zara Batool, headteacher at the GGPS Nishtar Colony
« Nous avons instauré un climat de confiance avec la communauté et le nombre d’inscriptions a augmenté. »
Zara Batool
Directrice de l'école primaire publique pour filles de Nishtar Colony
Mehreem Hashim, 12 ans, est une élève de sixième année. Crédit : GPE/Sebastian Rich

Mehreem Hashim, 12 ans, est une élève de sixième année. Elle suit le programme d’enseignement l'après-midi à l’école primaire publique pour filles de Nishtar Colony. Sa matière préférée est l'ourdou. Plus tard, elle voudrait devenir femme d'affaires et mettre en place un système scolaire pour les individus qui n'ont pas les moyens d’aller à l’école

Credit: GPE/Sebastian Rich
Shaheen Hashim, la mère de Mehreem, se promenait souvent près de l'école. Crédit : GPE/Sebastian Rich

Shaheen Hashim, la mère de Mehreem, se promenait souvent près de l'école. Un jour, elle a vu des gens qui étaient rassemblés devant l’établissement et s'est adressée à la directrice de l‘école. C'est alors qu'elle a appris l'existence du programme d‘enseignement l'après-midi et qu'elle y a inscrit Mehreem, qui n'était plus scolarisée depuis un an.

Credit: GPE/Sebastian Rich
Zara Batool est directrice de l'école primaire publique pour filles de Nishtar Colony depuis trois ans. Crédit : GPE/Sebastian Rich

Zara Batool est directrice de l'école primaire publique pour filles de Nishtar Colony depuis trois ans. Le matin, environ 800 garçons et filles assistent aux cours du cycle primaire (de la maternelle à la cinquième année) et Zara enseigne les sciences à la classe de cinquième année. De 13h45 à 17h00, environ 200 filles suivent les cours de la sixième à la huitième année, et Zara enseigne l'anglais. Elle déclare : « J'adore mon métier. Je suis toujours confrontée à des défis différents. Je n’ai pas le droit d’hésiter. Tous les mois, je communique avec les parents par l'intermédiaire d'un groupe WhatsApp. »

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Usman Sarfraz, 14, is in grade 8 in the afternoon program at the Government Primary School Gulwehra in Lahore. Credit: GPE/Sebastian Rich

Usman Sarfraz, 14 ans, est en huitième année et suit le programme d’enseignement l'après-midi à l'école primaire publique de Gulwehra, dans la ville de Lahore. Sa matière préférée est les mathématiques. Le directeur de l'école a contacté les parents d'Usman pour leur faire connaître le programme. « Ce fut une très belle surprise pour moi de pouvoir continuer mes études. », déclare Usman. Le matin, il aide sa famille et s'occupe du bétail.

Credit: GPE/Sebastian Rich
01 04

Grâce au programme TALEEM, 1 500 écoles de l'après-midi ont été créées dans 14 districts, ce qui a permis à plus de 92 000 élèves (dont 62 % de filles) de bénéficier d’un enseignement.

Le programme d’enseignement l'après-midi a lieu dans les locaux des écoles primaires où les cours de la première à la cinquième année sont dispensés le matin. Ainsi, le programme permet non seulement à de nombreux enfants de poursuivre leur scolarité au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire, mais il permet également d'exploiter au maximum les établissements scolaires existants.

Selon les estimations, le gouvernement aurait besoin de plusieurs décennies et de ressources considérables pour construire suffisamment d'écoles pouvant accueillir tous les enfants non scolarisés.

En janvier 2024, le programme d’enseignement l'après-midi aura permis de réduire de 9,8 % le nombre d'enfants identifiés comme n’étant pas scolarisés en raison du manque d'écoles du premier cycle de l’enseignement secondaire.

Mars 2024