Cet article a été précédemment publié sur le site de l'UNICEF.
Uzumba, Zimbabwe – Revêtue d’une blouse blanche de laboratoire par-dessus son uniforme scolaire, Loreen Matsukunya manie les béchers et les éprouvettes pour tester l’acidité et l’alcalinité de différentes solutions à l’école secondaire de Magunje, située dans une région rurale du Nord-Est du Zimbabwe.
Le nouveau laboratoire, construit grâce aux fonds complémentaires décaissés au titre de la subvention pour l’amélioration des écoles, fait renaître son rêve d’enfant de poursuivre une carrière scientifique.
« Après mes études, je veux être biologiste », déclare la jeune fille de 16 ans. « J’avais abandonné pendant un certain temps. Cette perspective semblait impossible pour quelqu’un qui étudie dans une école rurale aussi pauvre. »
C’est en 2020, après s’être inscrite en première année, que Loreen avait renoncé à son rêve. L’école ne disposant pas de laboratoire, la direction encourageait les élèves à s’engager dans une filière artistique ou commerciale.
Malgré tout, Loreen avait choisi les quelques cours touchant aux STIM que l’école pouvait dispenser, même s’ils étaient plus théoriques que pratiques, ce qui ne répondait pas vraiment à ses aspirations. À un niveau avancé, l’école ne proposait pas de combinaisons de matières qui pouvaient lui permettre de prétendre à un diplôme universitaire dans une filière relative aux sciences, aux technologies, à l‘ingénierie et aux mathématiques (STIM).
« J’avais perdu tout espoir. Je savais que mon rêve ne se réaliserait pas. C’était cruel », rapporte Loreen, qui trouve les travaux pratiques en sciences utiles pour se préparer aux examens de niveau régulier prévus à la fin de l’année.
Comme pour mettre ce passé douloureux derrière elle, Loreen oriente la conversation vers un présent et un avenir plus prometteurs.
« Restons concentrées. Les résultats sont prêts », souffle-t-elle à sa camarade chargée de noter l’évolution de l’expérience dans un carnet. Tongai Musariri, directeur du département des sciences, vient vérifier et confirmer que l’expérience a été bien faite. Les deux élèves se tapent dans la main.
M. Musariri explique que l’école, qui se trouve à environ 80 kilomètres au nord-est de la capitale Harare, envisage désormais d’introduire les sciences au niveau avancé en 2024, misant sur des élèves passionnés comme Loreen.
« Nous ne pouvons pas continuer à priver ces enfants de leurs rêves en nous limitant aux filières artistiques et commerciales, alors que nous sommes désormais équipés d’un laboratoire de sciences. De plus, en intégrant des matières scientifiques au niveau avancé ici, nous allons soulager les rares écoles qui dispensent des cours de STIM dans notre district », continue M. Musariri, précisant que les élèves qui fréquentent son école viennent parfois de villages situés à 20 kilomètres de là.