« Y a-t-il des minorités ethniques qui parlent des langues différentes dans votre pays ? », me souffla à l'oreille l'interprète tandis que je me retournais vers le garçon de 13 ans qui m'avait posé sa question en vietnamien. « Oui, il y en a », ai-je répondu, tout en réfléchissant à mon propre pays, le Venezuela, où nous avons une minorité de populations autochtones qui parlent d'autres langues que l'espagnol.
Il m'a posé cette question après m'avoir décrit les difficultés que rencontrent certains de ses camarades de classe qui parlent une autre langue que le vietnamien à la maison. C'est une difficulté à laquelle sont confrontés de nombreux pays multiculturels et multiethniques, et qui est particulièrement importante au Viet Nam, où vivent 54 groupes ethniques parlant 90 langues et de multiples dialectes.
Les défis de l'éducation pour les minorités ethniques
Outre un faible taux d’enfants non-scolarisés, le Viet Nam affiche un taux élevé d'achèvement du primaire, un excellent indice de parité entre les sexes et de faibles ratios élèves-enseignants. Toutefois, un trop grand nombre d'enfants issus des minorités ethniques ne bénéficient pas du soutien dont ils auraient besoin pour progresser au sein du système éducatif.
L'accès à l'éducation et l'achèvement des études sont particulièrement difficiles pour les minorités ethniques, et les possibilités limitées de croissance et de développement qui en découlent pour elles ont créé des foyers de pauvreté et des disparités en matière de capital humain.
En 2016, les minorités ethniques représentaient 14 % de la population vietnamienne, mais 73 % des habitants les plus pauvres.
L'un des principaux obstacles à l'éducation des minorités ethniques est que l’enseignement dans les petites classes ne se fait pas dans leur langue maternelle, mais en vietnamien, la langue d'enseignement utilisée dans tout le pays.