Mariam Mohamed Vall, 32 ans, a toujours voulu devenir enseignante. Excellente élève dans le cycle secondaire, elle a tenté l'examen d'entrée à l'institut de formation des maîtres.
Mais ses difficultés en français l’ont empêchée de réussir. Elle a décidé de faire des études de droit à l’université. Au bout de deux ans d’études universitaires, sa vie a pris une tournure imprévue. « Ma mère vivait dans une zone rurale. Elle est tombée malade et n’a pas voulu venir ici, donc j’ai dû retourner chez elle pour m'occuper d'elle. »
La persistance porte ses fruits
Cependant, chaque année, Mariam retentait l’examen d’entrée pour la formation d’enseignante et échouait.
Après le décès de sa mère, Mariam est revenue en ville, et après 12 ans d'interruption de ses études, elle a décidé de renouer avec son rêve de devenir enseignante. Elle a passé l’examen d’entrée et, cette fois, l’a réussi.
À présent étudiante en troisième et dernière année à l’ENI-NKTT (École normale des Instituteurs de Nouakchott), le plus ancien et le plus grand institut de formation des maîtres de Mauritanie. Ouvert juste après l’indépendance de la Mauritanie en 1962, c’est l’un de seulement quatre instituts de formation pour les enseignants du primaire dans tout le pays.
Après des années de résultats d’apprentissage pas assez élevés, le gouvernement de Mauritanie savait qu’il fallait faire un changement.
Le soutien du GPE à la formation des enseignants
Avec un financement de 12,4 millions de dollars, le GPE œuvre aux côtés du gouvernement mauritanien pour améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles primaires, en particulier an améliorant la qualité de la formation des maitres.
Les interventions comprennent entre autres : la formation des enseignants aux techniques d’évaluation, l’enseignement des langues, la formation des chefs d’établissement à l’accueil des enseignants en formation, et la fourniture aux écoles normales de livres et matériels pédagogiques de référence.
Mariam participe à un programme de formation sur trois qui a été mis à jour. La première année comprend l’étude des langues (le français et l’arabe), les mathématiques et les matières scientifiques, parce que, selon Mohammed Ould Khalil, le directeur de l’ENI-NKTT, « ce sont trois matières qui sont fondamentales à l’enseignement primaire. »
La deuxième année, les étudiants approfondissent ces matières, et d’autres sont ajoutées, comme la religion, l’histoire, la géographie et la pédagogie. Enfin la troisième année, trois autres matières s’ajoutent : l’éducation physique, la technologie et le dessin, et la musique.
De la théorie à la pratique en classe
Maintenant en 3ème année, Mariam enseigne dans la classe de son fils à l’école primaire locale. Épouse et mère de quatre enfants, elle a un emploi du temps bien rempli.
« Je me lève à 5h ou 5h30. Après mes prières, je prépare mes affaires et je réveille mon fils aîné. Je lui prépare le petit-déjeuner et on s’habille pour quitter la maison à 7h. On prend un taxi, car on habite loin. Il va à l’école primaire (École Annexe). Pour nous deux, l’école commence à 8h et finit à 14h. Ensuite, nous prenons le taxi pour rentrer à la maison. Nous déjeunons, et puis je fais une sieste. Quand je me réveille, j’étudie, souvent jusqu’au soir. Avoir une famille ne me dérange pas vraiment. Ils m’aident. Ils comprennent que je suis étudiante et que j’ai besoin d'étudier. »
Regardez les photos ci-dessous pour en savoir plus sur l’histoire de Mariam.