Chaque année, 12 millions de filles sont privées de leur droit à l’éducation à cause de mariages et de grossesses précoces, se retrouvant ainsi piégées dans des cycles de pauvreté et d’inégalité. J’étais l’une d’entre elles.
Mon histoire est le récit bouleversant des difficultés que nombre de jeunes filles traversent lorsqu’elles sont forcées à se marier. Très jeune, j’ai perdu ma mère à cause du conflit en République démocratique du Congo et j’ai été confiée à mon oncle.
La tragédie a frappé lorsque mon oncle m’a forcée à épouser un homme de 45 ans – un parfait étranger pour moi – en échange d’une dot qui le soulagerait de ses problèmes financiers.
Ce mariage a brisé mes espoirs d’un avenir meilleur et m’a privée de mon enfance et de mes rêves. À 15 ans, j’ai accouché, avec de nombreuses complications en raison de mon jeune âge.
Après avoir vécu dans le camp de refugiés Kyaka II, j’ai eu la chance d’être réinstallée au Suède à travers le processus de réinstallation du HCR. En Suède, j’ai pu reprendre mon éducation et je me suis inscrite dans un programme professionnel pour poursuivre un diplôme de cuisine.
À côté de mes études, je continue à défendre les droits des filles refugiées d’accéder à l’éducation , que ça soit dans les systèmes formels ou dans des contextes informels pour qu’elles puissent continuer à apprendre n’importe leurs circonstances.
Mon expérience vécue est un rappel brutal du besoin urgent de lutter contre cette pratique néfaste du mariage précoce et de protéger les droits des jeunes filles dans les communautés marginalisées.
Les filles déplacées sont particulièrement vulnérables. Elles sont confrontées à des risques accrus de mariage forcé et de maternité précoce en raison des difficultés économiques, des possibilités limitées et des normes culturelles qui font du mariage une priorité aux dépens de leurs droits et de leur avenir.
L’éducation est essentielle pour résoudre ces deux problèmes. En effet, l’absence de scolarisation est à la fois une cause et une conséquence de ces pratiques préjudiciables.
Les filles qui sont retirées de l’école sont plus susceptibles de devenir des épouses enfants, et celles qui sont forcées à se marier font face à des obstacles les empêchant de poursuivre leurs études.
Le mariage forcé des enfants est une violation grave qui prive les jeunes filles de leur éducation, de leur autonomie et de leur enfance, tout en perpétuant des normes de genre néfastes.
De plus, cette pratique conduit souvent à des grossesses précoces qui entraînent de graves risques pour leur santé, notamment des complications et une mortalité maternelle plus élevée, tandis que leurs enfants sont plus susceptibles de connaître des problèmes de développement – autant de cycles de pauvreté qui se perpétuent.
Dans les situations de déplacement telles que les camps de réfugiés, l’absence d’éducation, de soins de santé et de services de protection exacerbe ces risques.
Laisser un commentaire
Votre adresse email ne sera pas divulguée. Tous les champs sont requis