Un nouvel outil pour renforcer l’efficacité des groupes locaux des partenaires de l’éducation

Les groupes locaux des partenaires de l’éducation sont désormais en mesure d'évaluer leur fonctionnement et d'identifier les domaines à améliorer à l'aide d'un outil d'auto-évaluation basé sur le retours des utilisateurs des pays partenaires.

02 février 2022 par Stefania Sechi, GPE Secretariat, Carmela Salzano, GPE Secretariat, et Janne Kjaersgaard Perrier, GPE Secretariat
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Lecture : 4 minutes
Un enseignant corrigeant des devoirs dans une école de Runoga au Rwanda en juillet 2021. Crédit : GPE
Un enseignant corrigeant des devoirs dans une école de Runoga au Rwanda en juillet 2021.
Credit: GPE

En quoi les auto-évaluations peuvent-elles être utiles aux groupes locaux des partenaires de l’éducation ?

L'un des objectifs fondamentaux de l'action du GPE est de soutenir un dialogue sectoriel inclusif fondé sur des données probantes, susceptible d'accélérer la transformation des systèmes éducatifs nationaux.

Le leadership du gouvernement et l'engagement actif des partenaires de développement, des organisations de la société civile, des enseignants, de la philanthropie et du secteur privé sont encouragés par le biais des forums des groupes locaux des partenaires de l’éducation ou de leur mécanisme de coordination équivalent.

Jusqu'à récemment, il était difficile de comprendre le fonctionnement de ces mécanismes. Les groupes locaux des partenaires de l’éducation consacrent rarement du temps à réfléchir à leur gouvernance et à leurs modalités de travail ou à leur contribution aux résultats. Les informations sur leur contribution au dialogue politique, à la coordination et aux dynamiques de partenariat vers les objectifs nationaux en matière d'éducation sont donc rares.

Étant donné la complexité des facteurs qui influencent la façon dont les partenaires et les gouvernements travaillent les uns avec les autres, l'Évaluation indépendante récapitulative du GPE - 2020 a recommandé une approche plus systématique visant à identifier les forces et les difficultés des groupes locaux des partenaires de l’éducation.

Les enseignements d'une telle approche pourraient permettre un continuum de travail, allant du renouvellement des mandats et des ambitions des groupes locaux des partenaires de l’éducation aux améliorations pratiques résultant des examens périodiques des questions de gouvernance et d'organisation, notamment le renforcement du leadership et des capacités de collaboration :

« L’efficacité stratégique des groupes locaux des partenaires de l’éducation est étroitement liée à l’examen qu’ils font de leurs propres performances en tant que plateforme multipartite. C'est le seul principe commun à tous les groupes efficaces. »

L’engagement du GPE

L'Outil de renforcement des groupes locaux des partenaires de l’éducation a été élaboré dans ce but - comme un soutien aux parties prenantes de l'éducation dans la création d'un espace où les partenaires peuvent identifier la valeur ajoutée du groupe, et la mesure dans laquelle cette valeur peut être davantage exploitée.

Cet outil permet également de déceler les difficultés en termes de capacité et de ressources.

Les discussions permettent finalement de proposer des options et des accords sur les moyens d'améliorer l'efficacité du groupe de coordination, qu'il s'agisse des aspects de sa valeur stratégique ou de ses capacités d'organisation et de collaboration.

Les trois dimensions de l’efficacité d’un groupe local des partenaires de l’éducation
Les trois dimensions de l’efficacité d’un groupe local des partenaires de l’éducation.

L'outil est basé sur les Principes pour des groupes locaux des partenaires de l'éducation efficaces et s'inscrit dans le nouveau plan stratégique 2025 du GPE, qui reconnaît la coordination sectorielle comme un facteur essentiel à la transformation du système.

Grâce à la mise en œuvre d'un partenariat efficace du GPE, l'outil a été suivi par les parties prenantes des pays partenaires du GPE sur une période de six mois, de fin 2019 à mi-2020.

Et si la pandémie de COVID-19 a inévitablement perturbé les activités et contraint de nombreux pays à se concentrer sur des groupes de travail intersectoriels et multipartites sur la COVID-19, l'engagement du Burundi, du Cabo Verde, du Cameroun, de la Guinée, du Guyana, du Mozambique, du Niger, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Rwanda, de Sao Tomé, du Sénégal, du Tchad et du Yémen montre une volonté d'établir des mécanismes de coordination sectorielle fonctionnels.

Les commentaires recueillis au cours de la période pilote ont servi à élaborer une version révisée, simplifiée et modulaire de l'outil ainsi qu'un guide d'utilisation.

Les différents usages de l'outil

Les participants au projet pilote s'étaient portés volontaires pour tester l'outil, et leurs motivations étaient diverses :

Mozambique

Le Mozambique s'engage dans une nouvelle stratégie décennale, ainsi que dans la révision de son modèle de coopération entre le ministère de l'Éducation, les partenaires et les organisations de la société civile - y compris le ministère et les partenaires internationaux [sur la base d’un protocole d'accord], ce qui rend le moment idéal pour mener une évaluation, en s'appuyant sur l'outil, dans le cadre de ce processus plus large.

Tchad

L'outil nous a beaucoup aidés et tombait à point nommé puisque nous avions déjà l'intention de réaliser une évaluation au Tchad pour renforcer la collaboration entre les partenaires. Nous voulions que ce soit l'occasion d'entendre la voix des parties prenantes qui ne prennent pas forcément part aux réunions.

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Lorsque l'opportunité de réaliser une évaluation s'est présentée, elle s'est inscrite dans un cheminement logique pour le groupe local des partenaires de l’éducation en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Après avoir travaillé avec succès sur la gestion et l'inclusion des partenaires, il était temps de renforcer la collaboration interne de notre groupe.

Sénégal

La coordination sectorielle au Sénégal est complexe et difficile car elle implique quatre ministères et se veut inclusive avec tous les partenaires internationaux et nationaux concernés. L'outil donne à réfléchir, et nous voulons l'utiliser avec l'objectif d'améliorer la pertinence et la qualité du dialogue sectoriel et autour d'un programme commun pour réaliser des gains d'efficacité.

Cameroun

L'exercice d'auto-évaluation a été l'occasion d'avoir un dialogue ciblé - facilité par le système de notation - sur ce que nous faisons bien, sur ce que nous faisons moins bien ; et de recenser les possibilités d'améliorer notre travail en tant que groupe au Cameroun ; nous n'avions rien à perdre à l’expérimenter.

Guinée

En Guinée, nous nous efforçons de dynamiser les groupes de travail thématiques au sein des groupes locaux des partenaires de l’éducation et de stimuler le dialogue sectoriel entre les trois ministères en charge de l'éducation. Un nouveau secrétariat technique a été créé spécialement à cet effet. L'outil d'auto-évaluation peut nous préparer à ce processus.

Guyana

Le groupe local des partenaires de l’éducation au Guyana est nouveau et constitué d’un bon groupe de base. Nous aimerions utiliser le contenu de l'outil comme une ressource pour explorer les différentes possibilités sur la façon d'évoluer et d'élargir notre groupe.

Les nombreuses façons dont l'outil a été utilisé démontrent qu’il s’adapte aux différentes situations des pays. Les utilisateurs ont travaillé de manière coordonnée avec les évolutions du secteur, notamment en redynamisant le dialogue menant à une analyse sectorielle de l'éducation et à l'élaboration d'un nouveau plan.

En outre, l'outil renforce le rôle du groupe local des partenaires de l’éducation dans le cadre des mécanismes de soutien à la mise en œuvre des priorités partagées, ou bien il informe le processus de mise en œuvre des revues sectorielles conjointes.

L'outil a également servi à établir ou réviser les termes de référence ou le protocole d'accord de leurs groupes et/ou les cadres de coopération des partenaires. Il a également parfois simplement été utilisé comme exercice d'apprentissage dans des groupes plus ou moins importants.

Établir un groupe local des partenaires de l’éducation efficace nécessite une compréhension mutuelle du type de résultats réalisables en fonction des domaines où il peut apporter le plus de valeur ajoutée et mettre en place les conditions clés pour l’obtention de ces résultats.

Quelques informations sur l'outil

  • L'outil n'est pas une « solution miracle » pour surmonter d'un coup les problèmes de coordination. Mais, il peut contribuer à faciliter une discussion ciblée sur l'identification des principaux obstacles et des solutions potentielles.
  • L' outil répond aux besoins des groupes locaux des partenaires de l’éducation « là où ils se trouvent », en étant pertinent aussi bien pour les groupes locaux émergents ou bien établis.
  • Il offre de multiples possibilités, allant d'une simple évaluation à une évaluation plus complète, et propose un exercice collectif et/ou un exercice anonyme.
  • L'outil se présente sous la forme de trois documents succincts portant sur différents domaines prioritaires et est prêt à être utilisé dans différents contextes (et adapté pour une utilisation en ligne).
  • Une équipe de travail engagée est essentielle pour mener à bien une évaluation, tout comme les investissements dans des mesures de suivi choisies.

Le GPE encourage des examens réguliers de l'efficacité pour un partenariat efficace ainsi qu’un apprentissage et des ajustements continus, afin d'optimiser le dialogue sectoriel et l'action coordonnée. Cet outil est une des ressources qui le permet.

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