Les questions relatives à la transformation des systèmes éducatifs dans la pratique, à la manière dont elle se produit et tout ce que cela implique sont au cœur des conversations au sein des pays partenaires du GPE et lors d’échanges entre pays.
Les réponses à ces questions ne coulent pas de source puisque la transformation des systèmes signifie différentes choses pour chaque pays selon son avancement en termes de développement, sa vision de l’éducation, la portée des processus de réforme et les stratégies adoptées.
Néanmoins, les pratiques en place semblent suggérer qu’un ensemble de signaux se manifestent dans les pays dont les systèmes sont en voie de transformation, ce qui indique que des changements sont en cours en termes d’objectifs éducatifs et d’organisation des systèmes.
Dans le but de produire des résultats radicalement différents pour les enfants, il peut s’agir de réformes politiques audacieuses ou de l’introduction de solutions innovantes visant à améliorer la qualité de l’expérience éducative, par le biais, entre autres, d’approches d’apprentissage, de méthodes pédagogiques, de formation des enseignants, de programmes scolaires adaptés et de politiques d’évaluation de l’apprentissage.
Les changements pédagogiques s'accompagnent souvent d'une modification des structures du système éducatif ainsi que des comportements et des capacités d'organisation et de gestion. Ici, les facteurs favorables à la transformation pourraient inclure une combinaison d’éléments tels que le financement, des systèmes de gestion des données et de planification innovants, et le renforcement de la coordination et des capacités à améliorer la performance du système éducatif.
Reconnaître ces signaux peut permettre aux gouvernements et aux partenaires de développement de suivre les progrès réalisés, d’orienter les investissements et de renforcer ou réajuster leur soutien.
Cela peut également permettre aux parties prenantes de mieux définir les leviers en jeu ou d’identifier les éléments manquants pour faire progresser plus rapidement la transformation de l’éducation.
Les signaux de changement et de croissance : des réorientations politiques à la collaboration intersectorielle
1. Une vision claire, des politiques qui évoluent, des dirigeants de haut niveau et des ambassadeurs pour le changement
Au début du parcours de transformation, les dirigeants de haut niveau et les ambassadeurs pour le changement jouent un rôle fondamental dans la formulation d’une vision à long terme pour le secteur de l’éducation de leur pays et dans la mobilisation du soutien des partenaires en faveur de changements en matière de politique et des efforts de réforme.
Au Salvador, le Bureau de la Première dame a apporté un soutien marqué et donné un élan à l’éducation de la petite enfance, qui s’est concrétisé lors de la campagne Crecer Juntos (Grandir Ensemble).
En Sierra Leone la réforme prioritaire sur l’apprentissage des compétences de base, intitulée « politique nationale sur l’inclusion radicale », - ainsi que la levée de l’interdiction faite aux jeunes filles enceintes d’aller à l’école secondaire, ont été entièrement motivées par des personnes influentes au sein du ministère de l’Éducation qui ont servi d’exemple et d’inspiration pour d’autres, notamment le ministre de l’Éducation à l’époque, M. David Sengeh.
2. Des investissements ciblés en faveur de l’équité, de l’inclusion et de l’égalité des genres
Les ajustements faits aux allocations financières ainsi que les investissements ciblés en faveur des objectifs d’équité, d’inclusion et d’égalité des genres (accompagnés du renforcement des systèmes de données et de planification) indiquent que les ressources sont affectées aux élèves et aux écoles qui en ont le plus besoin.
Au Népal, la création d’un indice d’équité permet de soutenir la mise en œuvre du plan de développement sectoriel et sert à orienter les ressources financières en faveur de l’amélioration de l'accès, de la rétention et des résultats d’apprentissage dans les communautés qui accusent le plus grand retard.
Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le Burkina Faso, le Mozambique et le Tchad, démontrent une fois de plus l’importance de consolider les alliances internes et de la coopération intra et interministérielle pour intégrer l’égalité des genres aux politiques et aux plans sectoriels, notamment par le biais de budgets intégrant la notion de genre au sein des ministères des Finances (voir l'initiative internationale « Priorité à l’égalité »).