Tous les enfants africains méritent d'apprendre et de s'épanouir

Alors que nous nous apprêtons à célébrer la Journée de l’enfant africain, Farida et Massah, jeunes leaders du GPE, nous expliquent pourquoi l’éducation est cruciale pour assurer un avenir meilleur au continent africain et promouvoir l’égalité des chances pour les enfants et les jeunes.

14 juin 2024 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 4 minutes
Des élèves du premier cycle de Banamba sont heureux d'avori reçu leurs nouvelles fournitures scolaires.
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Credit: GPE/Infinitee!

Dans un monde où chaque enfant mérite de s'épanouir, la Journée de l'enfant africain est un rappel poignant des défis et des aspirations des plus jeunes citoyens du continent et un appel à l'action pour faire des droits de l'enfant une réalité dans toute l'Afrique.

Cette journée est l'occasion de réfléchir aux progrès accomplis, de reconnaître les défis qui restent à relever et de renouveler notre engagement pour assurer un avenir meilleur à chaque enfant africain.

Dans cet article de blog, les jeunes leaders du GPE Farida du Kenya et Massah de la Sierra Leone, partagent leurs réflexions, en lien avec les objectifs de l'Année de l'éducation de l'Union africaine et en insistant sur l'importance de l'éducation pour exploiter le potentiel des enfants et des jeunes d'Afrique.

Farida (Kenya)

Farida, jeune leader du GPE

Ayant grandi dans le petit village de Shanzu au Kenya, j'ai souvent entendu dire : « Beaucoup de gens sont allés à l'école. Tu n'es pas différente. Tu es une fille. Tu finiras par te marier. »

À 13 ans, ces mots voulaient me faire comprendre que mon éducation ne valait rien. Que même si je pouvais aller à l'école, cela ne changerait pas grand-chose à mon avenir : je deviendrai l'épouse de quelqu'un. Au lieu de cela, ces mots m'ont poussée à poursuivre mes études sans relâche.

Ma mère m’a extrêmement soutenue. Elle m'a encouragée parce qu'elle-même n'avait pas été instruite et qu'elle souhaitait que j'aie un avenir meilleur. Elle s'est battue pour réunir suffisamment d'argent pour payer mes frais de scolarité. Elle frappait aux portes des politiciens et faisait des petits boulots pour que je puisse avoir des opportunités qu'elle n'a jamais eues, grâce à l'accès à l'éducation !

Elle croit fermement au pouvoir de l'éducation et de l'émancipation pour changer les vies et les communautés, et cela m'a également permis d'avoir un impact sur ma communauté, de contribuer à l'élaboration de politiques et de remettre ouvertement en question les violations des droits des filles et des femmes.

Grâce à mon éducation primaire et secondaire, je poursuis une licence dans le domaine du développement. Aujourd'hui, je suis militante de l'éducation et fondatrice d'Elimu Care, une organisation à but non-lucratif qui lutte pour l'accès et l'inclusion des filles dans l'éducation.

Les difficultés que j'ai rencontrées sont le lot de plus de 18 millions de filles en Afrique qui ne vont pas à l'école. L'Année de l'éducation de l'Union africaine (UA), dont le thème est la mise en place d'un apprentissage inclusif, appelle à l'action. Le marché du travail africain exige des compétences numériques et 230 millions d'emplois en auront besoin d'ici à 2030. Les jeunes, en particulier les filles, ont besoin de ces compétences pour leur avenir.

Malgré les progrès réalisés, les filles sont toujours marginalisées. Les données de l'Institut de statistique de l'UNESCO montrent que 9 millions de filles ne seront jamais scolarisées, contre 6 millions de garçons.

L'Année de l'éducation de l'UA est essentielle pour remédier à cette disparité, car l'éducation permet aux filles de s'émanciper et de développer le potentiel de l'Afrique.

L'agenda stratégique de l'UA souligne la nécessité d'une action coordonnée avec les ministres des Finances et les chefs d'État pour s'attaquer aux politiques fiscales, d'endettement et d'austérité qui déterminent le montant global des budgets afin d'améliorer l'accès à l'éducation et la qualité de l'enseignement.

Des avancées significatives dans ces domaines seront extrêmement bénéfiques pour l'éducation. Selon TaxEd, la suppression des niches fiscales pourrait rapporter 146 milliards de dollars par an, soit suffisamment pour couvrir les frais de 25 millions d'élèves de l'enseignement primaire.

Je vois l'Année de l'éducation de l'UA comme un symbole d'espoir. Elle représente un engagement à transformer l'éducation en Afrique, en veillant à ce que chaque enfant, en particulier les filles, puisse apprendre et s'épanouir.

Massah (Sierra Leone)

Massah, jeune leader du GPE

L'accent étant mis sur les résultats et la quantité de ressources, l'éducation est de plus en plus réduite aux bâtiments en béton, aux tables et aux chaises. On donne la priorité aux chiffres : combien d'enfants sont scolarisés, combien ont obtenu un diplôme, combien d'écoles ont été construites, etc.

Dans les pays à faible revenu, ce phénomène est encore plus frappant, car la majeure partie de notre éducation est encore enracinée dans des connaissances coloniales et capitalistes. Une éducation dépourvue d'authenticité et de créativité n'est qu'une forme de formation, et non une occasion d'apprendre, mise au service de la population. Un tel système d'éducation a échoué par le passé et continue d'échouer.

Pendant longtemps, l'éducation dans les pays africains comme le mien n'a pas mis l'accent sur le type ou la qualité de l'apprentissage qui se déroule dans la salle de classe, mais seulement sur ce qui est visible de l'extérieur, qu'il s'agisse de la structure physique des écoles ou des chiffres qui sont censés mesurer les progrès de l'éducation.

En Sierra Leone, de plus en plus de personnes obtiennent un diplôme d'études secondaires ou universitaires, alors que le chômage ne cesse d'augmenter. Ce phénomène s'étend à d'autres pays africains, comme le remarque le NY Times : « Les jeunes Africains sont mieux éduqués. [...] Jusqu'à un million d'Africains entrent sur le marché du travail chaque mois, mais moins d'un sur quatre obtient un emploi formel, selon la Banque mondiale. »

Ce continent, dont 60 % de la population a moins de 25 ans, devrait se concentrer sur sa stratégie en matière d'éducation et la repenser : passer d'une stratégie axée uniquement sur la construction d'écoles et la fréquentation à une stratégie centrée sur l'encouragement à la résolution de problèmes et à l'innovation chez les élèves.

Une stratégie promouvant une éducation décolonisée qui enseigne aux jeunes notre histoire et nous prépare à l'avenir. Une éducation qui prône la protection de la planète, l'égalité, le développement communautaire et les solutions numériques.

Nous sommes sur la bonne voie en reconnaissant l'importance de l'éducation et en consacrant une année, l'Année de l'éducation de l'UA, à mesurer le chemin parcouru et à élaborer des plans en vue de construire l'avenir que nous souhaitons. Lorsque notre éducation est ancrée dans l'apprentissage et les expériences de ceux qui sont dans la salle de classe, nous améliorons la vie de nombreuses personnes et nous enrichissons les sociétés.

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Alors que nous célébrons la Journée de l'enfant africain, réaffirmons notre volonté de construire un continent où les droits de chaque enfant sont respectés, protégés et réalisés.

Plaidons pour des systèmes éducatifs inclusifs et équitables qui assurent des environnements favorables à l'épanouissement des talents et du potentiel de la jeunesse africaine. Ensemble, nous pouvons faire de cet avenir une réalité.

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