Le changement climatique est une crise mondiale qui nous concerne tous. Cependant, ce sont les personnes déjà vulnérables qui en subissent le plus les conséquences négatives.
D’après l'Africa Policy Research Institute (APRI, l’Institut africain de recherche sur les politiques), les jeunes du continent sont particulièrement touchés. En effet, leur avenir, leur santé, leur bien-être et leurs moyens de subsistance sont menacés par les effets du changement climatique, alors qu'ils sont les moins responsables de leurs causes.
Pourtant, les jeunes ont été en grande partie exclus du débat sur la meilleure manière de remédier à la crise climatique. L'Afrique abrite la population la plus jeune au monde, 70 % des habitants de l'Afrique subsaharienne ayant moins de 30 ans.
Cette caractéristique démographique créée une conjoncture propice à l'accélération de la croissance économique dans les pays africains. Par conséquent, il s’avère important d’investir dans l'autonomisation et l'éducation des jeunes pour préparer la prochaine génération de jeunes leaders.
Cependant, comment collaborer avec les jeunes pour renforcer leur rôle dans l'adaptation au changement climatique et le leadership climatique ? Leurs expériences et leurs idées ont été indispensables pour élaborer et déployer la boîte à outils de CARE, qui a été spécialement conçue pour améliorer la compréhension des jeunes et leur capacité à contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Faire entendre la voix des jeunes dans le processus d’élaboration de la boîte à outils
Lancée en juin 2023 à l’occasion du Forum de la jeunesse sur l'adaptation organisé à Bonn, en Allemagne, par le Global Centre on Adaptation, la boîte à outils pour la jeunesse sur l'adaptation et le leadership a été créée par le Centre pour la justice climatique de CARE (CJC) dans le cadre du Programme de leadership des jeunes du Global Center for Adaptation (GCA) avec le soutien financier de l'Agence norvégienne de coopération au développement.
Il s'agit d'une ressource adaptée aux jeunes, dont le contenu a été élaboré avec l’aide de jeunes issus de huit pays africains (l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe), qui ont participé à un processus de candidature et de sélection axé sur la thématique du changement climatique et coordonné par CARE et le GCA.
La boîte à outils est disponible en trois langues, à savoir l'arabe, l'anglais et le français, étant donné que ces langues sont couramment parlées sur le continent africain.
Cette boîte s’articule autour de huit modules interactifs portant sur les thèmes liés au changement climatique, les compétences non techniques requises pour le leadership climatique, ainsi que les stratégies d'adaptation, de plaidoyer et d’intervention en matière de changement climatique.
Un déploiement mené par des jeunes favorise une meilleure sensibilisation au changement climatique
Le Centre pour la justice climatique de CARE a mis à l’essai une formation des formateurs en ligne avec les représentants de 40 organisations de jeunes dans les huit pays africains impliqués dans l’élaboration du contenu de la boîte à outils (mentionnés ci-dessus).
À la suite du projet pilote, les représentants des jeunes récemment formés ont planifié et mis en œuvre des activités visant à déployer la boîte à outils dans leurs contextes locaux. Le modèle de formation des formateurs a permis de mettre rapidement à l’échelle la boîte à outils de 40 à 900 jeunes.
Au Ghana, le Centre for Green Growth (CGG, Centre pour la croissance verte), qui fait partie du Groupe d'action national des jeunes sur le changement climatique, a organisé des webinaires entre octobre et novembre 2023 en s’appuyant sur le contenu de la boîte à outils. Sur les 50 participants, 14 ont achevé avec succès tous les modules de formation.
En raison de l'intérêt manifeste et du succès de la première série de formations, le CGG a bénéficié d’un soutien financier du programme de leadership des jeunes femmes en matière d'adaptation au changement climatique du Ban Ki-Moon Centre for Global Citizens (CGC, Centre Ban Ki-Moon pour les citoyens du monde) pour organiser de nouvelles séances de formation en 2024, afin d’élargir le programme à un plus grand nombre de participants.
La deuxième série de formations au Ghana a reçu 207 candidatures provenant de 18 pays différents. Sur les 150 participants sélectionnés par le CGG, 60 ont achevé le programme, ce qui signifie que le nombre de candidatures et le taux d’achèvement ont nettement augmenté, grâce à une meilleure publicité en faveur du programme.
Parmi les participants, qui étaient âgés de 18 à 35 ans, figuraient des étudiants, des jeunes chômeurs et des jeunes professionnels.