Comme l'ont montré Colin Bangay et d'autres intervenants dans cette série de blogs, nous sommes déjà confrontés à des phénomènes météorologiques extrêmes plus intenses et à l'effondrement de la biodiversité.
Comme l'a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies lors du dernier sommet sur la biodiversité, « Sans nature, nous n'avons rien ». Cette crise est directement liée au réchauffement de la planète provoqué par des décennies de pollution mortelle causée par les gaz à effet de serre.
Les pays à faible revenu ou les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure subissent de manière disproportionnée les conséquences de l'exploitation non durable des ressources naturelles de la planète, bien souvent au nom du « développement », par les pays industrialisés à revenu élevé.
D’après des données récentes de l'Institut de statistique de l'UNESCO (ISU) et le Rapport mondial de suivi sur l'éducation de 2016, nous sommes désormais confrontés à l’éventualité de perdre les acquis scolaires des 50 dernières années.
Cela est en grande partie dû au fait que les pays ont été contraints d’assumer les coûts des phénomènes météorologiques extrêmes, de reconstruire les écoles qui ont été détruites ou de simplement essayer de rattraper le temps d'apprentissage perdu plutôt que de faire des investissements destinés à améliorer le système qui profitent aux enfants les plus démunis ainsi qu’aux plus marginalisés.
Les incidences socio-économiques de l'urgence planétaire qui provient du changement climatique, la pollution causée par les gaz à effet de serre et l'effondrement de la biodiversité ne sont pas des menaces futures, mais celles-ci sont d’ores et déjà d’actualité.
Transformer les évaluations pour donner aux élèves les moyens d'agir contre le changement climatique
Il est nécessaire de transformer les systèmes d’éducation pour tenir compte de cette réalité, et les systèmes d'évaluation jouent un rôle primordial pour façonner et soutenir cette transformation.
Comme tous les enseignants et les professionnels de l'éducation le savent, ce que nous évaluons dans nos écoles, à la fois de manière informelle par le biais des évaluations en classe et de manière formelle lors des examens de fin d'année ou de fin de période, a d’importantes répercussions sur le contenu et la manière d’enseigner en classe.
Par conséquent, nous devons nous assurer que nous évaluons ce qui compte, et rien ne compte plus que de garantir que les enfants et les jeunes comprennent les causes de la menace existentielle qui pèse sur la planète, et que les évaluations comprennent des mesures concrètes et des solutions innovantes à ces problèmes.
Les derniers travaux innovants sur l'évaluation ont porté sur les besoins des enfants et des jeunes qui ne profitent pas des méthodes d’éducation traditionnelles. Ces méthodes s’appuient souvent sur des programmes scolaires inadaptés au contexte ou des systèmes d'évaluation surchargés.
Peu de pays à faible revenu ont institutionnalisé des systèmes d'évaluation standardisés pour suivre les acquis scolaires dans le temps. Même lorsque des données sur l'apprentissage des élèves sont recueillies, celles-ci sont souvent sous-exploitées à cause des capacités limitées et des problèmes de ressources.
Ces dernières années, les experts se sont employés à mettre au point des moyens fiables d’évaluer certaines compétences et aptitudes, telles que la créativité, la curiosité, la résolution de problèmes et la capacité à travailler en collaboration avec leurs homologues.
Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) 2025 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dirigé par le Conseil australien de la recherche en éducation1, sera fortement axé sur les sciences et évaluera notamment la capacité des élèves à « apprécier la manière dont les connaissances sont développées et à éviter l'utilisation incorrecte des connaissances, comme le déni du changement climatique ou le mouvement antivaccins ».
Développer et soutenir ces compétences dans le domaine de la pensée critique et de la résolution de problèmes permettront aux enfants et aux jeunes de trouver leurs propres solutions et d’exiger des changements dans les interventions et les politiques du gouvernement qui seront essentiels pour réparer les dommages causés et éviter les pires conséquences de la crise.