Lorsque j’ai débarqué d'un petit vol du PAM à Bossangoa, à une heure de Bangui la capitale, le paysage avait complètement changé : j’étais face à une vaste zone vide servant d'aéroport, avec des routes poussiéreuses nous menant à la ville de Bossangoa.
En m’approchant d'une des écoles, mon impression a de nouveau changé. Debout devant une salle de classe maternelle construite sous une tente, j'ai entendu des enfants qui chantaient fort en français. Lorsque je suis entrée, j'ai vu des enfants chanter et danser dans un espace joliment décoré, équipé de jouets éducatifs, comme ce que j'ai l'habitude de voir dans mon pays.
Le soutien du PME : plus de salles de classe, un meilleur enseignement
Un des enseignants m'a dit qu'il avait été spécialement formé sur la façon de créer un environnement d'apprentissage favorable pour les jeunes enfants. De toute évidence, il mettait en pratique ce qu'il avait appris ! Il posait des questions aux enfants de manière proactive. Lorsqu'ils répondaient, il approuvait les réponses en tapant des mains, puis tous les autres enfants faisaient de même.
En République centrafricaine, classée avant-dernière sur l'indice de développement humain des Nations unies, le succès de cette classe maternelle est une lueur d'espoir. C'est également la première expérience d'éducation préscolaire après la détérioration du tissu social, la destruction du système de prestation de services sociaux et le déplacement de plus de 25 % de la population du pays en raison de la grande crise sécuritaire de 2013.
Les pays voisins de la RCA accueillent plus de 600 000 réfugiés et presque le même nombre de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays. Selon le HCR, 12 400 rapatriés centrafricains ont bénéficié d'une aide en 2019, et ce nombre devrait doubler en 2020.