La pandémie a mis au premier plan des problèmes de société dont les défenseurs de l'éducation se préoccupent depuis des décennies. La fragmentation des économies, les inégalités croissantes, les discriminations et les exclusions persistantes, les insuffisances continuelles des financements et le populisme autoritaire croissant dans le monde entier ont façonné le contexte dans lequel la politique de l'éducation a été menée au cours des 50 dernières années.
Cette histoire met en lumière les mécanismes qui ont contribué à faire progresser la situation malgré les défis considérables et met en avant de nouvelles possibilités de mobilisation et de réalisation du droit à l'éducation.
Un demi-siècle d'histoire : le mouvement pour la défense de l'éducation
Dans la période immédiate d’après-guerre, à l'époque de la décolonisation et de la construction de la nation post-impériale dans le monde entier, l'éducation est apparue comme un droit humain et une priorité de développement. Au cours des années 1960 et 1970, l'accent a été mis sur l'inclusion et l'alphabétisation, les populations cherchant des moyens d'échapper à la pauvreté, de rejoindre l'économie moderne et de participer au processus politique.
La Conférence mondiale de Jomtien sur l'éducation pour tous (EPT) en 1990 a été un moment décisif lorsque rendre l’accès à l'éducation de base universel est devenu un objectif de politique publique mondial et que le mouvement « Éducation pour tous » a commencé à prendre forme. L'activisme civique pour le droit à l'éducation s'est développé et la volonté politique s'est accélérée.
Les organisations de la société civile (OSC) et les agences internationales ont uni leurs efforts pour aider les gouvernements nationaux à développer l’éducation dans de nombreux pays. Le financement international s'est accru pour soutenir ces efforts, malgré les appels à l'austérité et à la privatisation lancés par les opposants.
Au début du siècle, l'éducation était l'un des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). À l’aube du nouveau millénaire, une vague de soutien de la part d'organisations civiques, d'associations d'enseignants et du public a permis aux Nations Unies, aux gouvernements, aux entreprises et aux philanthropes de prendre conscience que l'éducation était une priorité absolue qui concernait chaque individu dans le monde.