Recommandations issues de l'atelier sur l'éducation et le changement climatique quant au rôle possible du Japon dans ce domaine

Les jeunes leaders du GPE au Japon ont organisé un atelier sur l'éducation et le changement climatique pour discuter de la manière dont le Japon peut contribuer à l'éducation et l'action climatique dans le monde ; et apprendre des autres pays pour lutter contre le changement climatique par l’éducation. Ce blog présente les principaux points à retenir de cet événement.

06 juin 2024 par Hiyona Otake
|
Lecture : 4 minutes
Des participants discutant pendant l'atelier. Crédit : Hiyona Otake
Des participants discutant pendant l'atelier.
Credit: Hiyona Otake

Au vu des températures records qui ont touché le Japon et d'autres pays en Asie ces dernières semaines, il est manifestement urgent d'agir contre le changement climatique.

Pourtant, au Japon, la question de l'intersectionnalité entre la lutte contre le changement climatique, les catastrophes naturelles, l'égalité des genres et l'éducation n'est pas suffisamment abordée. Nous, les jeunes, ne sommes pas seulement des victimes des catastrophes naturelles. Nous sommes aussi des acteurs de la lutte contre le changement climatique.

Nous devons veiller à être aussi préparés que possible pour faire face aux menaces du changement climatique. C'est la raison pour laquelle, nous, les jeunes leaders du GPE au Japon, avons organisé un atelier interactif en mars 2024, intitulé « Éducation x Changement climatique - intégrer la voix de la jeunesse dans la gouvernance ».

L'atelier s'est tenu à Tokyo, réunissant des jeunes de 18 à 30 ans de tout le Japon ainsi que des parlementaires de la division jeunesse du parti libéral démocratique du Japon.

Des participants à l'atelier « Éducation x Changement climatique - intégrer la voix de la jeunesse dans la gouvernance ». Crédit : Hiyona Otake
Des participants à l'atelier « Éducation x Changement climatique - intégrer la voix de la jeunesse dans la gouvernance ».
Credit:
Hiyona Otake

Pourquoi le Japon devrait jouer un rôle plus important dans le débat sur l'éducation et le changement climatique

J'ai décidé d'organiser cet atelier après avoir assisté à la COP28 à Dubaï où j'ai constaté l'absence du Japon dans le débat sur l'éducation et le changement climatique. J'ai vraiment eu le sentiment qu’ayant connu de nombreuses catastrophes, souvent causées par le changement climatique, mon pays pourrait avoir une position de leader dans les débats autour de cette question dans le monde.

Mais j'ai également compris que les catastrophes naturelles surviennent à un rythme sans précédent dans le monde et le Japon peut aussi apprendre des autres pays afin de contribuer à créer un avenir sûr pour nous tous.

Lors de l'atelier, après une vidéo de Temilade Salami, jeune leader du GPE du Nigéria et fondatrice d'EcoWarriors, et une présentation de Valentine Chepkoech, jeune leader du GPE du Kenya, Kenta Konno a témoigné de l'expérience qu'il a vécu en 2011, alors qu'il était au collège, quand un séisme a touché le Japon.

Il a souligné l'importance de la sensibilisation à la “Bo-sai” (sensibilisation à la réduction des risques de catastrophe) en cas d'urgence. Il a expliqué qu'ayant été régulièrement sensibilisé à la Bo-sai, au même titre que les autres élèves, il était prêt à prendre les bonnes décisions. Il a su agir rapidement pour évacuer les lieux, et sauver non seulement sa vie, mais celle des autres également.

Des participants discutant pendant l'atelier. Crédit : Hiyona Otake
Des participants discutant pendant l'atelier.
Credit:
Hiyona Otake

Comme il est crucial de s'entraider dans les situations d'urgence, il a souligné que la sensibilisation à la Bo-sai ne consistait pas seulement à apprendre à faire face à une catastrophe, mais également à apprendre à faire preuve de compassion envers autrui.

Durant l'atelier, les participants ont également abordé deux questions :

  • Que peut faire le Japon pour contribuer à l'éducation et à la lutte contre le changement climatique dans le monde ?
  • Quel enseignement le Japon peut-il apprendre des autres pays pour s'attaquer au changement climatique grâce à l'éducation ?

Parmi les réponses données par les jeunes :

« Il est important que le Japon continue de miser sur l'interdisciplinarité en offrant une éducation transversale qui porte sur la prévention des catastrophes, les sciences naturelles, etc. Le pays doit également faire connaître son approche au monde entier. »

« Nous devrions regarder de plus près ce que font les municipalités locales en matière d'éducation à l'environnement, et généraliser ces approches. Par exemple, dans ma ville, les élèves cultivent des légumes et du riz dans le respect de l'environnement en coopération avec des agriculteurs et des entreprises de la région. »

« Le Japon ne dispose pas des capacités requises pour diffuser ses connaissances et ses informations en matière de lutte contre le changement climatique, notamment au sujet de sa contribution financière dans ce domaine, malgré ses moyens techniques et son expérience. Pour changer cette situation, nous aimerions que les jeunes aient la possibilité de prendre part à l'éducation environnementale. »

Des participants à l'atelier. Crédit : Hiyona Otake
Des participants à l'atelier.
Credit:
Hiyona Otake

Sensibiliser l'opinion et formuler des recommandations

Comme le résume Marina Takahasi (ancienne jeune leader du GPE, Japon), « l'atelier a été l'occasion pour des personnalités politiques et des jeunes japonais de se pencher sérieusement sur l'impact du changement climatique sur l'éducation, et de réfléchir à ce que l'éducation peut faire dans cette lutte. En traduisant les opinions exprimés lors de l'événement en recommandations politiques et en portant la voix des jeunes jusque dans la sphère politique, nous entendons appuyer la lutte contre le changement climatique et favoriser l'éducation et l'action des jeunes dans ce domaine. »

Le député Yasuhiro Takami, responsable de la division jeunesse, commente : « Tous les ans, le Japon est touché par des catastrophes. Je pensais que c'était négatif pour le pays. Mais j'ai beaucoup appris de nos nombreuses discussions aujourd'hui. Ces épreuves peuvent être utiles si nous décidons de partager nos connaissances avec le reste du monde. »

Le représentant Daisuke Nishino, responsable de la division des politiques et des relations publiques, ajoute : « J'ai réalisé aujourd'hui que les catastrophes se produisent à cause des changements climatiques et ces sinistres réduisent les possibilités en matière d'éducation, ce qui ne fait qu'aggraver les problèmes environnementaux. Nous devons mobiliser le secteur de l'éducation pour mettre fin à cette spirale négative. »

Le représentant Takako Suzuki, directeur de la division jeunesse du LDP, a promis d'inscrire l'éducation comme un élément phare de la proposition du LDP concernant les contre-mesures prévues après le séisme de la péninsule de Noto. C'était l'un des principaux sujets abordés au sein du parti en réponse au séisme qui s'est produit en début d'année.

À la lumière des discussions qui ont animé l'atelier, les jeunes leaders du GPE au Japon ont rédigé une proposition politique qui sera soumise au ministère des Affaires étrangères et au ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie du pays, et à l’Agence de coopération internationale du Japon (JICA).

Des participants discutant pendant l'atelier. Crédit : Hiyona Otake
Des participants discutant pendant l'atelier.
Credit:
Hiyona Otake

La proposition intègre des demandes dont ont convenus les jeunes d'un commun accord durant l'atelier :

  1. Accroître le soutien financier destiné au secteur éducatif, notamment grâce au GPE, pour que l'éducation ne s'arrête pas quand surviennent des catastrophes climatiques.
  2. Accroître le soutien en faveur de l'éducation des filles, lesquelles sont plus susceptibles d'abandonner l'école après une catastrophe climatique.
  3. Diffuser le savoir et l'expérience du Japon sur la réduction des risques de catastrophe grâce au GPE, entre autres plateformes, en particulier l'efficacité de la sensibilisation à la Bo-sai education.
  4. Apporter une contribution intellectuelle à l’échelle mondiale en étant un chef de file du cadre de l'éducation au développement durable et en partageant la façon dont le programme scolaire japonais s'engage auprès des communautés pour sensibiliser les élèves aux réalités de leur environnement local — un aspect crucial de l'éducation pour prévenir toute autre destruction de l'environnement et garantir un développement durable.

Lire aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas divulguée. Tous les champs sont requis

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.

Comments

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.