Ce blog est le premier d'une série de six blogs sur les Systèmes d’information et de gestion de l’éducation, dont le but est de partager les enseignements et stratégies utilisés par les pays pour améliorer leurs systèmes de données. Cette série s’inscrit dans une cohérence avec le programme de la conférence internationale sur les SIGE organisée par l’UNESCO et le GPE en avril 2018 et offre un résumé actualisé des discussions qui ont eu lieu sur le SIGE au sein du partenariat tout au long de l’année passée. Les détails de la conférence sont disponibles ici : Conférence sur les SIGE de l’UNESCO-GPE
De nombreux travaux de recherche ont été menés sur la production et l’utilisation des données statistiques dans le domaine des politiques publiques au sein des pays en développement, et en particulier dans le secteur éducatif. La documentation disponible sur le sujet suggère que les systèmes d’information et de gestion de l’éducation (SIGE) - en tant que systèmes de production et de diffusion des données statistiques de l’éducation – sont trop souvent dépendants de l’aide des bailleurs de fonds extérieurs, et que la demande pour des données de qualité émane bien souvent des organisations internationales et non des gouvernements des pays en développement eux-mêmes.
Les données de l’éducation bénéficient en fait d'importants investissements, à la fois par les gouvernements et plus d’une douzaine d’organisations d’aide multilatérales et bilatérales, notamment le GPE. La Revue du Portefeuille 2018 du GPE indique que 29 des 37 financements pour la mise en œuvre de programmes actifs ou en attente à la fin de l’exercice fiscal 2018 comportaient une composante dédiée au renforcement du SIGE.
Ces investissements représentent souvent d'importantes sommes : une étude de 2017 publiée par la Banque mondiale a montré que le coût moyen des activités de développement et de renforcement d'un SIGE variait de 1 à 7 millions de dollars par projet de la Banque mondiale.
Bien que des millions de dollars soient investis chaque année dans la consolidation des SIGE, de nombreux pays éprouvent encore des difficultés en matière de données, qu'il s’agisse d’un manque de qualité, de la faiblesse des politiques ou de lacunes dans l’architecture du système.
Une équipe de chercheurs de la Banque mondiale a récemment passé en revue les rapports d’évaluation de 20 plans sectoriels de l’éducation de pays d’Afrique subsaharienne partenaires du GPE. L’étude, présentée au cours d’un webinaire du GPE-Banque mondiale en novembre 2018, a révélé que dans la totalité des cas, la collecte, la présentation, l’analyse et l’utilisation des données - en d’autres termes, le SIGE - étaient inefficaces malgré des investissements conséquents.
Diagnostiquer le SIGE afin d’évaluer systématiquement la solidité des systèmes de données de l’éducation
Pour remédier à l’inefficacité de nombreux systèmes de données de l’éducation, il conviendrait d’encourager les pays à effectuer un diagnostic de leur SIGE au moyen d’un bilan systématique complet de ses différentes parties (cadre juridique, architecture des données, processus méthodologique, accessibilité, etc.).
Il existe de nombreuses formes d’outils de diagnostic et d’évaluation, qui sont tous susceptibles de contribuer à l’identification des points forts et des points faibles, ainsi que des goulets d’étranglement, qui entravent le bon fonctionnement du système.
Les outils de diagnostic du SIGE s'articulent généralement autour d’une série de normes reflétant les bonnes pratiques dans différents domaines. Lorsqu‘on les applique selon une méthode comparable, les diagnostics du SIGE peuvent aider les pays à se comparer entre eux et à identifier les bonnes pratiques susceptibles d’être répliquées d’un pays à l’autre, par exemple en ce qui concerne la collecte ou l’utilisation des données.
L’expérience montre que procéder à un diagnostic peut être un bon point de départ pour obtenir un compromis entre les décideurs politiques sur les actions à entreprendre dans le but d’améliorer l’efficacité du SIGE, générer un élan de réformes et définir une priorité dans les activités de renforcement du SIGE, à court et long terme. Les diagnostics du SIGE restent en fait relativement faciles et peu coûteux à mettre en œuvre.