Principales conclusions de l’évaluation indépendante du fonds à effet multiplicateur du GPE

Le fonds à effet multiplicateur du GPE est un outil de financement innovant qui permet au GPE d'apporter des financements plus nombreux et de manière plus rapide au secteur de l'éducation. Une évaluation indépendante du fonds s'est concentrée sur 27 pays partenaires ayant reçu des financements entre 2018 et 2022.

23 juin 2023 par Booyoung Ko, GPE Secretariat, Gauri Khanduja, GPE Secretariat, Anne Guison Dowdy , GPE Secretariat, et Nidhi Khattri, GPE Secretariat
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Des enfants participant à une activité sportive à l'école Cristobal Colon à Guatemala City au Guatemala. Crédit : Maria Fleischmann / Banque mondiale
Des enfants participant à une activité sportive à l'école Cristobal Colon à Guatemala City au Guatemala.
Credit: Maria Fleischmann / Banque mondiale

Le fonds à effet multiplicateur du GPE est un mécanisme de financement innovant lancé en 2018. Il encourage les gouvernements et les cofinanceurs des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire à investir davantage et mieux dans l’éducation.

Depuis son lancement, le fonds à effet multiplicateur du GPE a octroyé 480 millions de dollars à 40 pays partenaires et permis débloqué plus de 2 milliards de dollars de cofinancement des partenaires.

En 2021, à la demande du Conseil d’administration du GPE, une évaluation indépendante du fonds à effet multiplicateur a été réalisée par Mathematica et Results for Development pour éclairer l’approche relative au fonds à effet multiplicateur dans le cadre du modèle opérationnel GPE 2025.

L'évaluation a examiné l’additionnalité financière, l’additionnalité en termes de valeur ajoutée et les processus de financement. Elle s’est concentrée sur les 27 pays partenaires qui, en juillet 2022, avaient obtenu des financements au titre du fonds à effet multiplicateur.

Dans le contexte du GPE, l’additionnalité financière signifie la capacité à débloquer des cofinancements nouveaux et additionnels. « Nouveaux et additionnels » ici supposent que les fonds externes levés en faveur de l’éducation n’auraient pu être mobilisés ou du moins aussi rapidement sans le financement du fonds à effet multiplicateur.

Dans le cadre de l’évaluation, l’additionnalité en termes de valeur fait référence à l’alignement des pays aux priorités du GPE, à l’harmonisation des cofinancements, à l’amélioration des dialogues sectoriels et à la priorité donnée à l’inclusion et à l’égalité des genres.

Les parties prenantes de 10 pays partenaires, parmi les 27 évalués, ont été interrogées : le Bhoutan, Djibouti, El Salvador, le Guatemala, le Kenya, le Malawi, la Mongolie, le Nigéria (l’État de Kaduna), le Rwanda et le Sénégal. Parmi elles figurent des responsables gouvernementaux, des cofinanceurs, des agences de coordination, des agents partenaires, d’autres membres du groupe local des partenaires de l'éducation et le Secrétariat du GPE. Voici les conclusions principales de l’évaluation.

Le fonds à effet multiplicateur permet-il de mobiliser plus de fonds en faveur de l’éducation et plus rapidement ?

D’un point de vue financier, le fonds à effet multiplicateur est une réussite puisqu’il a permis de débloquer 300 millions de dollars et de générer 1,5 milliards de dollars de cofinancement alloués aux 27 pays partenaires sujets de l’étude. L’absence de contrefactuel ne permet pas de déterminer si la totalité des 1,5 milliards de dollars est attribuable au fonds à effet multiplicateur, cependant.

Presque la moitié du cofinancement aurait probablement pu être mobilisée sans le fonds à effet multiplicateur. Toutefois, il a certainement influé sur le volume de cofinancement qui a été débloqué.

La Banque mondiale est le cofinanceur et l’agent partenaire le plus régulier des financements alloués dans le cadre du fonds à effet multiplicateur. Dans l’échantillon de 27 pays partenaires étudiés, la Banque mondiale est l’agent partenaire de 19 financements du fonds à effet multiplicateur dont les 16 pour lesquels elle était le cofinanceur principal. Au total, la Banque mondiale a fourni 70 % de ces cofinancements du fonds à effet multiplicateur.

Les pays partenaires considèrent le fonds à effet multiplicateur comme un instrument très pertinent. Les cofinanceurs et les pays partenaires apprécient sa capacité à catalyser les financements, à combler les déficits financiers et à étendre la portée des activités programmatiques.

Le ratio moyen de cofinancement par rapport au financement du fonds à effet multiplicateur pour l'ensemble de l’échantillon de 27 pays partenaires est de 4,7 : 1, ce qui est nettement supérieur au ratio minimum d’appariement des allocations de ce type qui est de 3 : 1 pour la plupart des bailleurs de fonds et de 1 : 1 pour les fondations et le secteur privé.

A first grade student at the Nyamachaki Primary School, Nyeri County. Kenya. Credit: GPE/Kelley Lynch
Un élève dans sa salle de classe à l'école primaire de Nyamachaki dans le comté de Nyeri au Kenya.
Credit:
GPE/Kelley Lynch

Quels sont les avantages non financiers du fonds à effet multiplicateur pour les pays ?

Les financements et cofinancements au titre du fonds à effet multiplicateur du GPE s’alignent sur les priorités des plans sectoriels de l’éducation ou des pactes de partenariat.

Les processus du fonds à effet multiplicateur ont aussi permis de renforcer l’engagement et d’intensifier les dialogues au sein des groupes locaux des partenaires de l’éducation. L’intensification des dialogues dans le cadre du fonds à effet multiplicateur a notamment permis de mettre l’accent sur l’égalité des genres et l’équité.

« C'est la première fois que nous travaillons aussi étroitement avec d'autres partenaires donateurs. Ce programme ne fera que renforcer nos liens de collaboration. C'est une très bonne occasion pour nous de comprendre les activités des autres bailleurs de fonds. »

Cofinanceur

« Même les non-cofinanceurs tels que la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et l’UNICEF se sont réunis pour discuter des résultats et des activités du projet. L'exercice du fonds à effet multiplicateur a vraiment catalysé une meilleure discussion et une meilleure coordination, ce qui ne se serait probablement pas produit à ce point [sans le fonds à effet multiplicateur]. »

Agent partenaire

Les processus de financement au titre du fonds à effet multiplicateur sont-ils efficaces ?

Bien que les processus soient efficaces et souples et permettent de déployer les financements sans problème en réduisant les risques de retard et les dépassements de coûts, le processus d’obtention d’un financement au titre du fonds à effet multiplicateur s'avère onéreux lors des phases initiales, notamment dû à l’exigence de démontrer l’additionnalité financière.

Cette condition posée par le GPE exige que les pays démontrent ou justifient que le financement additionnel en faveur de l’éducation n’aurait pas été mobilisé ou ne l’aurait pas été aussi rapidement sans l’incitation du fonds à effet multiplicateur du GPE.

Il est possible que le processus devienne d’autant plus lourd que le GPE 2025 exige maintenant de réaliser une analyse des facteurs favorables et un examen par le Groupe consultatif technique indépendant.

Le modèle opérationnel GPE 2025 exige que les pays faisant une demande de financement au titre du fonds à effet multiplicateur réalisent une analyse des facteurs favorables pour déterminer les conditions qui doivent être réunies pour permettre, ou du moins accroître les chances d’une mise en œuvre réussie de la réforme clé de leur système éducatif.

L’analyse des facteurs favorables a pour but d'éclairer la conception du programme du fonds à effet multiplicateur. Le processus comprend l’auto-évaluation de quatre facteurs favorables par le pays, suivie de l’examen de l’analyse par un groupe consultatif technique indépendant.

Cependant, il est trop tôt pour en être certain, puisque le nouveau modèle n’en était qu’au stade initial de sa mise en œuvre lorsque l’évaluation a été réalisée, et des modifications des processus du modèle opérationnel du GPE sont en cours.

La marche à suivre

Le rapport d’évaluation recommande de diversifier les sources de cofinancement du fonds à effet multiplicateur et d’inclure davantage de types et sources de financements et potentiellement plus de fonds. Pour cela, le rapport suggère de fournir des incitations meilleures ou plus nombreuses pour attirer de nouveaux cofinanceurs.

Cela signifie de revoir les critères d’additionnalité financière afin de permettre aux nouveaux cofinanceurs de démontrer plus facilement l’additionnalité, et d’ajuster le ratio de cofinancement en fonction du contexte du pays.

L’évaluation recommande aussi de trouver des moyens d’améliorer le processus de sélection de l’agent partenaire. Le but consiste à diversifier les sources d’agents partenaires des financements du fonds à effet multiplicateur et de réduire le risque de fragmentation des financements du GPE, surtout lorsque le fonds à effet multiplicateur peut être combiné avec un autre financement du GPE.

Les évaluateurs proposent également d’alléger le processus de financement pour les pays recevant des montants d’allocations plus faibles, et d’aligner ces recommandations sur les efforts en cours du Secrétariat pour adapter le modèle opérationnel selon les enseignements tirés des pays pilotes.

Ces recommandations comprennent la rationalisation de l’analyse des facteurs favorables et du processus d’examen du groupe consultatif technique indépendant.

Parmi les recommandations relatives aux processus, il est conseillé aussi de clarifier les exigences et le niveau d'effort requis pour parvenir à des accords de partenariat et faciliter l'accès au financement pour la transformation du système, et de mettre en place un mécanisme permettant de suivre les flux de cofinancements.

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