Perspective des jeunes sur la Conférence panafricaine sur l’éducation
Jeune ambassadrice du GPE du Ghana, Edith Asamani, a participé à la Conférence panafricaine sur l'éducation à Nairobi le mois dernier. Avec une quarantaine d'autres jeunes défenseurs de l'éducation, elle a veillé à ce que la voix des jeunes soit intégrée dans les délibérations et le document final sur le programme d'éducation du continent.
21 mai 2018 par Edith Esinam Asamani
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Lecture : 10 minutes
Conférence panafricaine sur l'éducation. Crédit: UNESCO Africa
De l'enseignement-apprentissage à l'inclusion et l'égalité des sexes, des mécanismes régionaux, continentaux et mondiaux de coordination, de synergies et de financement de l'éducation en Afrique, la Conférence panafricaine de haut niveau sur l'éducation a réuni plus de 600 délégués des 54 pays africains.

Le mois dernier, j’ai participé en tant que jeune ambassadrice du GPE à la Conférence panafricaine de haut niveau sur l’éducation (PACE) organisée par l’Union africaine, l’UNESCO et le Gouvernement du Kenya. Ce rassemblement visait à dresser le bilan et évaluer les progrès de l’alignement des plans, politiques et systèmes, y compris des mécanismes de gestion et de suivi, sur l’ODD 4-Education 2030 et la Stratégie continentale 2016 – 2025 de l’éducation pour l’Afrique (CESA 2016 - 2025).

Deux jours avant la PACE 2018, Plan International, en collaboration avec le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), le Forum des éducatrices africaines (FAWE), USAID et l’UNESCO, a accueilli des jeunes de l’ensemble du continent africain pour un Dialogue de la jeunesse sur l’éducation (#YDE).

Les jeunes formulent des recommandations à l’intention des ministres

Le Dialogue de la jeunesse a été organisé pour faire en sorte que la voix des jeunes soit présente dans les délibérations de la PACE et les discussions sur le programme du continent en matière d'éducation, ainsi que dans le Document ministériel final.

À nous, jeunes, il a offert une plateforme pour partager nos expériences en matière d’éducation et de plaidoyer dans des contextes nationaux divers ; intégrer les idées et les innovations proposées par les jeunes dans le programme africain et mondial en matière d’éducation ; et émettre des recommandations pour un engagement élargi des jeunes dans les réformes et la recherche sectorielles en Afrique.

Nous étions ainsi plus de 40 jeunes venus du Kenya, de la Tanzanie, du Rwanda, du Zimbabwe, du Mali, du Bénin, du Ghana, du Libéria, du Sénégal, du Niger et du Burkina Faso.

Notre attention s’est principalement portée sur l’éducation inclusive, l’égalité entre les sexes et une éducation qui prend en compte la notion de genre ; le financement de l’éducation ; l’inclusion de la jeunesse dans les réformes et le dialogue sectoriels ; l’intégration de l’éducation en situation de conflit et post-conflit, notamment l'éducation des enfants et des jeunes réfugiés ; la mobilisation de la technologie et le renforcement des systèmes d’informations de l’éducation.

Les séances en panels et les discussions en petits groupes ont permis de riches échanges entre les jeunes délégués et les décideurs politiques du secteur au niveau national et continental. En tant que jeunes bénéficiaires des réformes du secteur éducatif, nous avons souligné l’importance de la nécessité d’un engagement systématique des jeunes dans les processus de réformes.

Les jeunes exigent d'être inclus dans les processus de réforme politique

Nous nous sommes emparés du pouvoir que nous avons déjà en tant que partenaires sectoriels pour exiger d'obtenir les sièges qui nous reviennent dans les lieux de responsabilité et de prise de décision en matière d’éducation, en particulier au sein de nos pays respectifs.

En expliquant la raison d’être et l’action du GPE, Victoria Egbetayo du Secrétariat du GPE, a souligné la contribution significative, l’engagement important et le rôle de remise en question des jeunes dans la préparation de la Conférence de financement du GPE à Dakar. Elle a remarqué que la déclaration de solidarité des jeunes est un rappel du rôle essentiel joué par les jeunes pour faire en sorte que l’éducation pour tous devienne une réalité.

En vue du Dialogue de la jeunesse, nous avons décidé d’utiliser la déclaration de solidarité des jeunes de Dakar comme point de départ de notre Protocole des jeunes pour la PACE.

Le message de la jeunesse délivré aux ministres

En conclusion du YDE, nous avons préparé une vidéo et un protocole soulignant ce que nous estimions comme domaines prioritaires pour l’éducation en Afrique. Nous avons pris note du rôle clé que nous pouvons jouer dans la planification sectorielle et la recherche en matière d’éducation sur le continent. Nous avons présenté notre vidéo et notre protocole aux ministres présents lors de la Conférence.

Le Président Uhuru Kenyatta de la République du Kenya, a ouvert officiellement la séance ministérielle de la PACE 2018. Au cours de cette cérémonie, un message clair a été délivré : la qualité de l’éducation est le principal moteur du développement sur le continent, et il est donc essentiel de garantir à tous une éducation de qualité équitable et inclusive, ainsi que des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie.

Le mouvement des jeunes d’Afrique – pourquoi les jeunes Africains se mobilisent et exigent une éducation de qualité

La PACE a joué un rôle clé dans le renforcement des partenariats de l’éducation pour accélérer la coordination, la mise en œuvre et le suivi de l’ODD 4 et de la CESA 2016 – 2025 en Afrique.

En marge de la conférence, aux côtés de quatre autres jeunes, j’ai présenté nos observations sur l’état de l’inclusivité dans l’éducation et de l’égalité des sexes en Afrique lors d’un événement de type TED organisé par FAWE.

Tandis que j’ai parlé du financement et des investissements en faveur de l’égalité des sexes dans le secteur de l’éducation, les autres jeunes ont parlé de l’éducation inclusive, avec un éclairage particulier sur les jeunes et les enfants handicapés, de l’augmentation de la participation des jeunes dans l’Enseignement des Sciences, de la Technologie, de l’Ingénierie et des Mathématiques (STEM), de l’innovation par le mentorat, de l’éducation en situation d’urgence et de post-conflit, ainsi que de la mobilisation des enfants non scolarisés.

Nous avons partagé nos témoignages émouvants de réussites et de tragédies en matière d’éducation : les abus, le suicide, la survie à un génocide, la grossesse précoce et le fait d’être une femme dans le domaine technologique.

Lors de ma participation à deux autres panels, j’ai attiré l’attention sur le leadership de la jeunesse africaine, qui se mobilise et veille à être responsable dans ses propres espaces, grâce au lobbying, au plaidoyer en ligne et aux initiatives de responsabilité sociale, entre autres. La nécessité de la publication annuelle de rapports par les ministères a également été soulignée, afin que ceux-ci soient mis à la disposition des citoyens, et notamment des jeunes, pour que ces derniers puissent suivre les progrès des systèmes éducatifs nationaux (#MakeItPublic). Nécessaire également, le renforcement des capacités des ministères pour que ceux-ci sachent comment impliquer et œuvrer aux côtés des jeunes dans les processus de planification et d'élaboration des politiques sectorielles de l’éducation. Il nous faut désormais veiller à ce que la voix des jeunes soit présente dans les structures nationales de suivi de l'éducation.

Les jeunes sont « entendus » par les ministres

Nombre de nos recommandations ont été reprises dans la Déclaration de Nairobi et l’Appel à l’action pour l’éducation « Créer le lien entre les cadres d’éducation continental et mondial pour l’Afrique que nous voulons ».

Notre engagement total dans la délibération de la conférence s'est ressenti et s’est vu dans les contributions des ministres qui ont suivi. Chacun a fait référence à « ce qu’avait dit la jeunesse ». Nous espérons que le « message de la jeunesse » continuera de résonner dans leur cœur et leur esprit une fois qu’ils seront rentrés dans leur pays.

Les actions, les défis et les recommandations post-conférence

Lorsqu’une conférence est principalement dédiée à l’éducation pour les jeunes, la voix de ces derniers se doit d’être entendue lors de la cérémonie d’ouverture. Nous devons être autour de la table lorsque la discussion commence, tout comme lorsqu'elle finit.

Si nous avons entendu la voix des jeunes handicapés, une plus grande place doit être faite pour souligner les différents types de handicap.

Nous poursuivrons notre plaidoyer en faveur de l’éducation, et, dans l’intérêt de la responsabilité mutuelle, avons commencé à diffuser le protocole des jeunes en ligne. Nous œuvrerons pour que nos activités au sein de chacun de nos pays permettent un monde dans lequel tous les enfants et les jeunes, quel que soit leur sexe, leur statut ou leur couleur, aient accès à une éducation de qualité.

J’ai créé des réseaux nationaux et je poursuivrai avec un Plan Ghana sur la possibilité de s’impliquer directement dans l’équipe de planification sectorielle de l’éducation du pays.

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De prime abord je voudrais féliciter Edith Esinam Asamani pour la pertinence de sa publication. Je pense que la jeunesse doit prendre part de façon concrète à toutes politiques qui décideront de son avenir car c'est la jeunesse seule qui le mieux ces problèmes à résoudre.

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