Une fois de plus, l’Afrique subsaharienne affiche les chiffres les plus élevés en matière d'enfants et de jeunes non scolarisés. La région compte ainsi encore plus de la moitié (34 millions) des 64 millions d’enfants en âge de fréquenter le primaire et non scolarisés. L’Asie du Sud affiche le deuxième chiffre le plus élevé en matière d’enfants non scolarisés, soit 12 millions.
Les obstacles auxquels sont confrontées les filles en Afrique subsaharienne
Les filles rencontrent encore des obstacles en matière d’éducation dans la plupart des régions, et particulièrement en Afrique subsaharienne, où quel que soit leur âge, elles risquent davantage que les garçons d'être exclues de l’éducation. Pour cent garçons en âge de fréquenter le primaire et non scolarisés, 123 filles se voient nier leur droit à l'éducation.
Ce déni d’éducation continue d’être lié à la richesse, avec de graves écarts continus en matière de taux de non scolarisation entre les pays les plus riches et les pays plus pauvres du monde. Ces écarts apparaissent au cycle primaire, avec quasiment tous les enfants scolarisés en primaire dans les pays les plus riches du monde, et seulement 80 % dans les pays les plus pauvres. Et ils augmentent avec l’âge : 60 % des jeunes en âge de fréquenter le deuxième cycle du secondaire ne sont pas scolarisés dans les pays les plus pauvres, contre seulement 6 % dans les pays les plus riches.
Simultanément, certains problèmes persistent en matière d’acquis scolaires, un enfant ou adolescent sur six (dont la plupart va en classe) n’atteignant pas le niveau de compétence minimal en lecture et en mathématiques. Le manque d’accès associé aux faibles résultats de l’apprentissage perpétue la non scolarisation.
S’il faut veiller à ce que chaque enfant ait accès à l’école, il y a également un besoin urgent de garantir une éducation de qualité à chaque enfant, avec à l’appui, les meilleures données possibles en matière d’acquis scolaires.
Travailler ensemble à produire des données sur l’accès et l’apprentissage plus nombreuses et de meilleure qualité
Il y a toutefois une bonne nouvelle : les données arrivent enfin avec le travail effectué grâce à l’Alliance mondiale pour la mesure de l’apprentissage (GAML), qui se réunira le mois prochain à Hambourg. Au mois de novembre, les pays, les bailleurs et les partenaires du Groupe de coopération technique GCT) se réuniront à Mexico afin de poursuivre leur examen des indicateurs de l’ODD 4 et de leur état.
L’ISU travaille sans relâche à l’amélioration de l’exactitude de ces données. Par exemple, les estimations actuelles sur le nombre d’enfants non scolarisés comprennent tous les enfants en âge de fréquenter le primaire et non-inscrits à l’école primaire. Dans certains pays, les parents peuvent cependant choisir de maintenir leur enfant pour un an ou deux de plus dans un centre préscolaire, or ces enfants sont actuellement comptabilisés comme non scolarisés. S'il s’agit là d’un problème pour les économies plus développées ayant des systèmes préscolaires robustes, l’ISU étudie l’impact potentiel sur les données et les modifications possibles en termes de méthodologie dans un document analytique à paraître avec le Rapport mondial de suivi sur l’éducation.
L’alarme a été sonnée de nombreuses fois, chaque nouvelle publication des données sur les enfants non scolarisés de ces dernières années confirmant à nouveau un manque d’élan. Si nous ne nous saisissons pas sérieusement du problème pour atteindre cet objectif réaliste, le monde risque d’échouer à l'une de ses promesses les plus essentielles, à savoir offrir un enseignement primaire et secondaire à tous les enfants dans les douze années à venir. Il serait tragique de rater cette échéance et de voir de nouvelles générations d’enfants privés d’une éducation.
Remarques : IAPS = indice ajusté de parité entre les sexes (taux de non scolarisation filles/garçons).