La Journée internationale des droits des femmes (JIF) célébrée récemment a été l’occasion de se demander ce que font les pays africains pour s’assurer que les investissements dans l’éducation, en particulier pour les filles, créent les conditions d’une paix durable.
Les conflits constituent toujours l’un des défis les plus importants de l’Afrique aujourd'hui. La montée de l'extrémisme et des conflits liés aux ressources naturelles alimente l'instabilité. Cela sape à son tour le processus de développement en Afrique. Et l'éducation, l'un des piliers du progrès, en est gravement affectée.
Les conflits affectent davantage les femmes et les filles
En temps de conflit, l'éducation est très souvent l'un des secteurs les plus affectés. Bien que tout le monde soit touché, les femmes et les filles, qui sont déjà bien marginalisées du fait des normes culturelles et sociales, le sont encore plus que le reste de la population.
Les filles courent 2,5 fois plus de risque de ne pas aller à l'école lorsqu'elles vivent dans des pays touchés par des conflits, et les adolescentes sont près de 90 % plus susceptibles de ne pas fréquenter le secondaire (Rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous, 2018).
Dans un contexte où nos sociétés luttent encore pour restaurer les droits fondamentaux des filles et des femmes, l'éclatement d'un conflit, associé à la marginalisation structurelle des femmes dans les communautés ne peut que devenir un cocktail explosif pour l'avenir de l'Afrique.
Conscients de la nécessité urgente de garantir la continuité de l'éducation dans les situations d'urgence pour les filles et les garçons, les dirigeants et partenaires africains se sont réunis à Addis-Abeba le mois dernier, dans le cadre du 4e Dialogue de haut niveau sur l'égalité des sexes et l'éducation, pour rechercher des solutions durables à ce problème.
Sous le thème « Faire taire les armes à feu pour garantir la sécurité dans les écoles et les résultats d'apprentissage des filles et des femmes et le développement de l'Afrique », les États membres de l'Union africaine (UA), les partenaires au développement et les organisations de la société civile ont saisi l'occasion pour souligner la nécessité de sécuriser les écoles et d'assurer l'accès et la rétention dans les systèmes éducatifs des filles et des jeunes femmes, en particulier dans les contextes de conflit et de fragilité.
La Présidente de l'Éthiopie, S.E Sahle-Work Zewde, a souligné qu’en temps de crise, les écoles sont souvent les premières à fermer et les dernières à rouvrir, quand bien même elles le font.