Le 15 mars, plus de 1,4 million d’élèves dans 2 233 villes et cités de 128 pays ont raté les cours pour manifester et exiger des actions contre le changement climatique.

Greta Thunberg, l’élève suédoise de 16 ans qui a lancé une protestation « solitaire » en août dernier devant le Parlement suédois, a désormais généré un mouvement mondial appelé FridaysForFuture. Pour elle, personne n’est trop petit pour faire bouger les choses.

Dans un Tedx Talk assez inspirant, Greta explique : « la crise du climat est déjà résolue. Nous avons toutes les données et toutes les solutions. Il nous suffit juste de nous réveiller et de changer. » Et c’est vrai.

Il n’y a pas de planète B

Voir quelques-unes des meilleures banderoles et pancartes des marches des jeunes pour le climat.

L’éducation peut jouer un rôle dans la protection de l’environnement et l’atténuation des conséquences du changement climatique, ainsi que l’adaptation à ces dernières. Cela a été identifié il y'a déjà longtemps, lors de la Conférence des Nations unies sur l’Environnement et le Développement à Rio de Janeiro en 1992.

Ce sommet qui s'inscrit dans le cadre d’Action 21, a adopté une déclaration qui stipule : « L'éducation revêt une importance critique pour ce qui est de promouvoir un développement durable et d'améliorer la capacité des individus à s'attaquer aux problèmes d'environnement et de développement. L'éducation de base constitue le fondement de toute éducation en matière d'environnement et de développement, mais cette dernière doit être incorporée en tant qu'élément essentiel de l'instruction ».

L’éducation relative au changement climatique fait partie du programme Éducation au Développement durable (EDD) de l’UNESCO. En 2014, l’UNESCO a lancé le Programme d’action global (PAG) pour l’EDD, qui vise à donner à l’éducation sur le changement climatique une place plus centrale et visible dans l’action internationale face au changement climatique.

Le rapport de l'UNESCO intitulé Pas juste des paroles en l’air : mettre en pratique l’éducation sur le changement climatique, publié en 2015, est de loin le rapport le plus stratégique sur le changement climatique et l’éducation.

Mais, les efforts permettant d’appliquer ses recommandations sont lents. Un document d’orientation du Rapport mondial de suivi de l’éducation, Les manuels scolaires ouvrent la voie au développement durable, constatait qu’en 2016, seulement 30 % des manuels scolaires mentionnaient le problème du changement climatique.

Ce même document recommandait que les manuels scolaires soient étudiés et révisés dès la réforme des programmes scolaires, afin de correspondre aux besoins du nouveau programme de développement durable. Dans le cas de l’environnement et du changement climatique, il est nécessaire de s’efforcer à améliorer les manuels scolaires, afin que ceux-ci reflètent avec une exactitude scientifique les défis à relever au niveau mondial et national, et mentionnent précisément les rôles et les responsabilités individuelles.

Il y'a quelques années, le professeur Alison Anderson de la Brookings Institute écrivait un blog à ce sujet sur les liens entre l’éducation et la durabilité écologique. Ses déclarations sont toujours d’actualité, comme le montre cette infographie sur les liens entre l’éducation et l’écologie.

Les pays en développement agissent

Lentement mais sûrement, les pays partenaires du GPE modifient leurs programmes scolaires. Lors de l’élaboration de nouveaux manuels scolaires, certains d’entre eux veillent à ce que ces manuels sensibilisent les élèves aux notions de durabilité écologique, d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ce dernier.

Le Centre national de développement des Programmes scolaires de l’Ouganda collabore avec le Service du Changement climatique du Ministère de l’Eau et de l’Environnement à l’élaboration de matériels pédagogiques destinés aux manuels scolaires du primaire et du secondaire. Le changement climatique et le développement durable font déjà partie de toutes les matières des programmes du primaire et du secondaire. Avec l’aide du Partenariat des Nations unies pour l’Apprentissage sur le changement climatique, ils ont pu développer une série de matériels de lecture destinés aux élèves de la 4^e à la 7^e année axés sur la protection de l’environnement.

Les nouveaux programmes scolaires au Soudan du Sud, développés avec l’aide du GPE, ont pour objectif clé de former des citoyens écologiquement responsables. Le cadre des programmes scolaires fournit davantage de détails sur les attentes en stipulant que les élèves doivent :

• s’engager dans des formes durables de développement
• être conscients de la fragilité de l’environnement et de l’importance de la durabilité écologique pour la vie et la prospérité
• apprécier la nécessité que chacun œuvre collectivement à la préservation de l’environnement pour le bien commun et les générations futures.

Dans ses programmes et ses manuels scolaires, le Kenya fait la promotion de la préservation et de la conservation de l’environnement, et notamment du bien-être animal, pour un développement durable.

Tandis que le mouvement de protestation de Greta grandit et recueille le soutien des dirigeants du monde entier, les pays se doivent d’accélérer les réformes de leurs programmes et manuels scolaires, afin que les enfants d’aujourd’hui puissent faire partie des solutions de demain pour sauver notre planète.