Où sont les filles les plus marginalisées en cette Journée internationale de la femme ? Pas à l’école
Le nouvel eAtlas de l’UNESCO des inégalités entre les sexes dans l'éducation montre les disparités entre les sexes
07 mars 2016 par Silvia Montoya, UNESCO Institute for Statistics
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Lecture : 6 minutes
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La Journée internationale de la femme est l'occasion d'un flot de communiqués et de graphiques montrant les avancées et les écueils de la réduction de l'inégalité des sexes dans pratiquement tous les domaines - du nombre de femmes élues à des fonctions officielles au taux d’alphabétisation dans les pays en développement.   

La discussion est toujours utile, mais je suis sûre que nous préférerions tous voir des actes. Il est donc essentiel de se concentrer sur l’origine des inégalités et le moyen direct de s’y attaquer.

La réponse est dans l’éducation. Sans éducation, nous ne changerons jamais ni la mentalité ni les conditions qui forcent une fille à se marier ou qui laissent une femme sans aucune compétence pour gagner décemment sa vie, quel que soit son âge.

Le nouvel eAtlas montre que trop de filles sont encore laissées pour compte

Cette semaine en particulier, regardons les choses en face. Le nouvel eAtlas de l’UNESCO des inégalités entre les sexes dans l'éducation montre les disparités entre les sexes, de l'enseignement primaire à l'enseignement supérieur grâce aux données les plus récentes de l'Institut de la statistique de l'UNESCO. Avec plus de 100 cartes et graphiques interactifs, l’eAtlas illustre les parcours éducatifs des filles et des garçons dans plus de 200 pays et territoires.  

UNESCO eAtlas of Gender Equality in Education
De manière plus frappante, l’eAtlas montre que, si la tendance actuelle se poursuit, près de 16 millions de filles âgées de 6 à 11 ans n’auront jamais la chance d'apprendre à lire ou à écrire en primaire, comparé à près de 8 millions de garçons.*

Malgré tous les efforts et progrès accomplis ces 20 dernières années, dans le monde entier, les filles ont deux fois plus de risques que les garçons de rester totalement exclues de l’éducation. Et la situation s’aggrave encore davantage lorsqu'on quitte les moyennes mondiales pour se concentrer sur trois régions : l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et de l’Ouest et les États arabes.

En Afrique subsaharienne, plus de 30 millions d’enfants âgés de 6 à 11 ans sont non scolarisés. Certains de ces enfants commenceront leur scolarisation à un âge plus avancé, mais nombreux sont ceux qui en resteront totalement exclus, notamment les filles, confrontées aux plus gros obstacles. Au sein de ce groupe marginalisé, 9,5 millions de filles ne mettront jamais les pieds dans une salle de classe, comparé à 5 millions de garçons, selon les prévisions de l’ISU.

La disparité entre les sexes est encore plus grande en Asie du Sud et de l’Ouest, où 80 % des filles non scolarisées ne le seront jamais, comparé à 16 % des garçons non scolarisés. Près de 4 millions de filles de toute la région resteront exclues de l'éducation, comparé à près de 1 millions de garçons.

Dans les États arabes, les filles forment la majeure partie des millions d’enfants exclus de l’école, bien que les estimations précises soient impossibles à produire, avec la guerre qui fait rage en Syrie.

L’éducation des filles est essentielle au développement durable

Nous ne parviendrons jamais à atteindre les Objectifs de développement durable sans mettre fin à la discrimination et à la pauvreté qui entravent la vie des filles et des femmes d'une génération à l'autre. Chaque objectif, de l’élimination de la faim et de la pauvreté à la lutte contre les changements climatiques, s’appuie sur la nécessité d’une éducation équitable et de qualité pour tous.

Ainsi, plutôt que de célébrer la Journée internationale de la femme à coup de slogans et de hashtags, regardons les statistiques en face et utilisons-les pour mener chaque fille à l’école, lui donner une chance d’apprentissage et le moyen de s’émanciper.

Note positive, les données montrent clairement que les filles qui parviennent à commencer l'école primaire et à passer dans le secondaire ont tendance à poursuivre leurs études, emplies d’espoir et déterminées à améliorer leur vie et celle de leurs proches.   

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*L’ISU produit des données annuelles sur le nombre d'enfants non scolarisés et des estimations quant à leur possibilité de commencer l’école plus tard. Il importe de noter que le nombre de filles et de garçons qui resteront exclus de l’éducation peut varier considérablement d'une année à l'autre du fait des fluctuations des estimations démographiques. Les estimations de ce blog sont basées sur les données les plus récentes (pour l’année scolaire terminée en 2013).

Vous pouvez aisément insérer et partager les cartes et graphiques de l’eAtlas de l’UNESCO des inégalités entre les sexes dans l’éducation, automatiquement mis à jour avec les données les plus récentes disponibles. Copiez simplement le code d’intégration ou partagez-les sur les réseaux sociaux. 

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My Name is Herbert Chikazhe from Mashonaland Central province in Zimbabwe. There are so many girls in my area who are out of school,Girls are less offered the chance for education here due to many reasons,cultural bileives that men are responsible for providing food for the family ,girls are given less attention or none at all.Girls can only get married when they turn 18years,the areas are remote.How can we join and start awareness educating parents,guaidians,elders on this issue.its a critical issue which needs action.Here sexually transmitted disease are spread due to prostition girls without education,having nothing to do because they have no qualifications nothing to do.Men will take advantage of that.

I am also in Zimbabwe and work for Plan International. Indeed Herbert many girls are left behind as they don't enrol for school at all or do not complete school. We however lack quantitative data of how many girls are out.
Intervening for girls' education should be multi leveled. Raising the agency of girls themselves to be aware and motivated to be in school is important. Dymistifying cultural and religious beliefs that puts barriers for girls through positive engagement with appropriate leaders is key. Community mobilisation for education for parents and guardians cannot be over emphasised. Above this, targeted education funding that allows for near and appropriate infrastructural developments at school can accommodate more girls. Coming and being in school should not be a burden. Appropriate and gender equality teaching methods are called for.
Everyone should be involved to ensure girls' education is a reality. #BecauseIAmAGirl

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