Au Mozambique, la télévision permet d’assurer la continuité pédagogique pendant la pandémie de COVID-19

Pour soutenir la continuité de l’apprentissage des enfants pendant la période de fermeture des écoles, l'UNICEF, grâce à un financement de L'Éducation sans délai, appuie la diffusion de programmes d’éducation par la télévision et la radio et leur traduction dans les langues locales.

01 juin 2021 par Claudio Fauvrelle, UNICEF Mozambique
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UNICEF Moçambique/2020/Claudio Fauvrelle
Credit: Crédit : UNICEF Moçambique/2020/Claudio Fauvrelle

Ce blog a été précédemment publié sur le site de l'UNICEF (en anglais).

« Nos professeurs nous manquent. Ils étaient vraiment gentils et nous aidaient à résoudre nos exercices. Mais à cause du coronavirus, nous devons nous adapter et apprendre à résoudre nos exercices seuls à la maison », déclarent Alzira Ngomane, 17 ans, et son frère Amilcar Ngomane, 14 ans depuis leur maison dans le quartier d'Albazine, à Maputo.

Depuis la fermeture de leur école en mars 2020, en raison de la pandémie de COVID-19, ils étudient désormais à la maison grâce à Telescola, un programme d’éducation diffusé sur la chaîne nationale TVM.

Alzira Ngomane, 17 ans, et son frère Amilcar Ngomane, 14 ans, étudient depuis leur maison grâce au programme télévisé Telescola depuis la fermeture de leur école en raison de la pandémie de COVID-19. Crédit : UNICEF Mozambique/2020/Claudio Fauvrelle

Alzira Ngomane, 17 ans, et son frère Amilcar Ngomane, 14 ans, étudient depuis leur maison grâce au programme télévisé Telescola depuis la fermeture de leur école en raison de la pandémie de COVID-19.

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Chaque après-midi, pendant 30 minutes, Alzira et Amilcar posent leurs cahiers sur la petite table en bois de leur salon et allument leur télévision pour suivre les cours transmis par la chaîne nationale TVM, tous les jours à partir de 15 heures. Tous deux reconnaissent que ce n'est pas pareil que d'être assis dans une salle de classe avec leurs camarades et, malgré le peu de temps dont ils disposent, ils parviennent à se souvenir de certaines matières et à faire leurs exercices.

Alzira est élève au lycée Eduardo Mondlane et rêve de devenir ingénieure civile. Son école a été fermée en mars 2020 lorsque le gouvernement mozambicain a déclaré l'État d'urgence en raison de la pandémie de coronavirus.

« J'essaie de maintenir une routine à la maison. Je me réveille, j’exécute les tâches ménagères, puis j’étudie en regardant le programme Telescola. Sans ce programme, il serait difficile de comprendre ce que l’on étudie et de résoudre les exercices. Les enseignants qui participent à ce programme répondent bien à mes questions, et j'arrive à faire les devoirs qu'ils donnent et à mieux comprendre ce que j’étudie », déclarait Alzira.

« À l'école, il m’était plus facile d'obtenir des réponses à mes questions car l’enseignant était là en face de nous. À la maison, c'est plus difficile d'étudier et de se concentrer. Mon rêve est d'être architecte parce que j'aime dessiner. Et je sais que j'ai besoin d'aller à l'école pour réaliser mon rêve. Les écoles étant fermées, le programme Telescola m'aide à poursuivre mes études depuis la maison pour que je puisse continuer à travailler pour réaliser mon rêve », affirmait quant à lui Amilcar.

Pour soutenir la continuité pédagogique des enfants pendant la période fermeture des écoles, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), avec un financement du programme L'Éducation sans délai (ECW), soutient Telescola (un programme d'éducation par la télévision) et des programmes d'éducation par la radio, y compris en les traduisant dans les langues locales et en les diffusant sur les radios communautaires. Ainsi par exemple, TVM diffuse environ 1,5 à 2,5 heures du programme Telescola par jour pour assurer la continuité pédagogique des élèves du primaire et du secondaire.

Pendant la pandémie, la fermeture des écoles et les restrictions de mouvements imposées au Mozambique ont entravé l'apprentissage de millions d'enfants. Jusqu'en septembre 2020, le gouvernement n'avait pas encore décidé de la réouverture des établissements d’enseignement primaire et secondaire.

Constância Guiama, 56 ans, enseignante de 2nd cycle - l'une des nombreuses à avoir relevé le défi d'enseigner par le biais du programme Telescola - affirme à cet effet que « cette expérience a été une valeur ajoutée tant pour les enseignants qui participent au tournage que pour ceux qui les accompagnent depuis chez eux. Je fais partie du programme Telescola depuis son lancement en 2005. Alors, lorsque les écoles ont fermé à cause de la pandémie de coronavirus, il était logique de revenir et de soutenir les élèves à travers ce programme ».

Constância Guiama, 56 ans, est enseignante au lycée Francisco Manyanga à Maputo. À cause de la pandémie de COVID-19, elle enseigne aujourd'hui via la télévision, dans le cadre du programme Telescola. Crédit : UNICEF Moçambique/2020/Claudio Fauvrelle

Constância Guiama, 56 ans, est enseignante au lycée Francisco Manyanga à Maputo. À cause de la pandémie de COVID-19, elle enseigne aujourd'hui via la télévision, dans le cadre du programme Telescola.

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Constância utilise également des plateformes en ligne pour aider ses élèves. Une fois par semaine, elle donne des cours en utilisant l'application Zoom, ce qui lui permet d'interagir avec eux. Certains de ses élèves ne peuvent pas participer aux cours en ligne en raison de leur situation financière ne leur permettant pas toujours d'avoir accès à Internet.

« Mes élèves se plaignent de ne pas avoir accès à Internet pour participer à mes appels Zoom ou lire mes explications sur WhatsApp, le programme Telescola permet donc de résoudre ce problème ».

Herika Manhiça, 17 ans, et sa sœur Laurina Manhiça, 12 ans, utilisent également Telescola pour étudier et apprendre depuis chez elles. Elles vivent à Bairro das Mahotas, un quartier de Maputo. Herika est élève au lycée de Laulane et sa sœur en dernière année à l’école Estrela do Oriente. Toutes deux partagent le même rêve de devenir médecins.

« Nos journées sont différentes maintenant, nous devons rester en quarantaine à la maison. Nous devons toujours porter un masque si nous voulons aller dehors et nous laver les mains avec de l'eau et du savon pour nous protéger du coronavirus. Dès le début de la pandémie ici, notre école a fermé et on nous a remis des supports de cours pour que nous puissions étudier à la maison. Il était difficile de faire certains exercices sans soutien car, certaines matières étaient nouvelles. Mais, avec le programme Telescola, c'est plus facile. Grâce à la télévision, nous apprenons tous les jours de nouvelles choses et les enseignants nous apprennent aussi à résoudre des exercices. Nous pensions tous que la pandémie de coronavirus allait passer rapidement et que nous allions vite retourner à l'école, mais malheureusement, ce n'est pas le cas », a déclaré Herika.

Grâce à ce qu'elle a appris à travers le programme Telescola, Herika a décidé de donner des cours à sa jeune sœur et à ses amis depuis sa maison, « J'utilise le portail de ma maison comme tableau. Si je sais lire, je dois apprendre aux autres à lire », conclut-elle.

Grâce à ce qu'elle a appris à travers le programme Telescola, Herika a décidé de donner des cours à sa jeune sœur et à ses amis depuis sa maison, « J'utilise le portail de ma maison comme tableau. Si je sais lire, je dois apprendre aux autres à lire », conclut-elle. Crédit : UNICEF Moçambique/2020/Claudio Fauvrelle

Grâce à ce qu'elle a appris à travers le programme Telescola, Herika a décidé de donner des cours à sa jeune sœur et à ses amis depuis sa maison, « J'utilise le portail de ma maison comme tableau. Si je sais lire, je dois apprendre aux autres à lire », conclut-elle.

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