Mozambique : un meilleur alignement des financements améliore l'efficacité du secteur de l’éducation

Un fonds commun permet à plusieurs partenaires de se réunir et de renforcer le dialogue technique et l'engagement avec le gouvernement du Mozambique, ceci dans le but de garantir à plus d'enfants l'accès à une éducation de qualité.

18 janvier 2022 par Britta Lambertz, GIZ Mozambique, et André Conjuane Utui, Ministry of Education, Mozambique
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Des élèves dans leur salle de classe dans une école au Mozambique. Crédit : GPE/Arnaldo Langa
Des élèves dans leur salle de classe dans une école au Mozambique.
Credit: GPE/Arnaldo Langa

Au Mozambique, le Fonds de soutien au secteur de l'éducation (FASE, du sigle en portugais pour Fundo de Apoio ao Sector da Educação) a été créé en 2002. Depuis lors, il a aidé le ministère de l'Éducation et du Développement humain (MINEDH) à accroître considérablement l'accès à l'éducation, à en améliorer la qualité et à réduire les disparités entre les sexes en matière d’accès à l’éducation dans le pays.

Bien que le financement externe ne représente qu'une petite fraction du budget total de l'éducation dans les pays à faible revenu, il joue néanmoins un rôle essentiel dans le soutien des programmes et des activités en comblant les lacunes des budgets publics.

Les effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 sur l'éducation rendent le financement du secteur encore plus urgent.

La croissance rapide de la population exige un financement toujours plus important pour le secteur de l'éducation. Des mécanismes tels que le FASE, qui achemine environ 90 % des financements externes du secteur de l'éducation, sont la réponse nécessaire : ils alignent de manière plus efficace les fonds externes sur les systèmes nationaux et augmentent l'efficience et l'efficacité.

Cette modalité de financement est intégrée et recensée dans le budget de l'État. Elle comprends également une série d'exigences des partenaires que le secteur de l'éducation doit respecter pour être éligible aux financements. Il existe également des règles en ce qui concerne la passation des marchés, la transparence, les audits et d'autres aspects.1

Le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE), la Banque mondiale, le Canada, la Finlande, la France, l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie, le Portugal et l'UNICEF font partie des huit partenaires de développement qui contribuent actuellement au fonds.

Rationalisation des plans et des financements

Le ministère de l'Éducation et du Développement humain a préparé un nouveau plan sectoriel de l'éducation pour la période 2020-2029. Cela a été l'occasion de mettre en place un accord actualisé entre le ministère et les partenaires du FASE, en déplaçant l'objectif du soutien sectoriel :

  • de la planification et du financement à la réforme et à la mise en œuvre ;
  • de l'amélioration de l'accès à l’éducation à l'amélioration de la qualité de l'enseignement ; et
  • de la seule recherche d’éléments susceptibles de produire des résultats à la production de résultats proprement dite.

Ces améliorations, associées à de nouvelles procédure de reporting financier et de passation des marchés, visent à renforcer la qualité et l'efficacité de l’offre des services d'éducation fournies aux enfants.

Le FASE a été l'agence principale de soutien de la mise en œuvre du plan sectoriel de l'éducation, notamment à travers un financement de 299 millions de dollars de la Banque mondiale et du GPE qui met l'accent sur l'amélioration des résultats d'apprentissage et l'autonomisation des filles au Mozambique.

Au fil des années, le FASE a contribué de manière significative à l'amélioration et au renforcement de la qualité, de l'efficacité et de la pertinence du cycle de politique sectorielle et du système de dialogue.

Parmi les différentes formes de financement externe du secteur de l'éducation, le FASE est une modalité de financement externe visible dans le budget de l'État à laquelle de nombreux partenaires ont souscrit.2 Son alignement sur le système éducatif national garantit que les contributions des bailleurs de fonds participent directement aux objectifs du plan sectoriel.

Les contributions financières sont utilisées de manière transparente et les problèmes liés à l’offre des services éducatifs peuvent être abordés de manière directe et conjointe. En outre, les bailleurs de fonds s'engagent à créer des synergies et à soutenir conjointement les activités prévues dans les plans de travail annuels.

Élaboration des politiques et dialogue entre le ministère de l’éducation et les partenaires

Une approche inclusive permet à tous les acteurs clés, tant la société civile que les bailleurs de fonds, de participer au groupe local des partenaires de l’éducation et aux revues annuelles.

Dans le nouveau protocole d'accord du FASE, les partenaires et le bureau du Secrétaire permanent du ministère de l'Éducation ont défini le processus de mise en œuvre du FASE. Le Groupe de gestion des finances publiques est responsable des aspects techniques du budget et du processus financier, ce qui inclut le suivi du budget du FASE.

Le mécanisme de dialogue du FASE comprend des réunions régulières de coordination conjointe et des groupes de travail. Ces derniers sont constitués des représentants du ministère de l'Éducation, des bailleurs de fonds et de la société civile. Ils apportent des conseils techniques sur les programmes d'éducation clés (au niveau de l'enseignement primaire et secondaire notamment).

Il existe également des groupes de travail spécifiques traitant de questions particulièrement urgentes, telles que la violence sexiste.

Les rapports provenant des écoles, des provinces et des districts sont présentés aux groupes de travail qui jouent un rôle clé dans le développement du secteur en produisant des informations et des rapports sur les différentes composantes du système, garantissant ainsi que toutes les informations pertinentes et les questions de prestation de services sont prises en compte.

Conformément au nouveau protocole d'accord du FASE, une équipe de soutien à la mise en œuvre est en train d'être mise en place. Elle sera composée de consultants dans des domaines spécifiques, afin d'aider à recenser et à surmonter les contraintes de mise en œuvre.

Des visites conjointes annuelles dans des écoles sélectionnées et un mécanisme de partage des leçons et des bonnes pratiques permettent d'obtenir une radiographie de la réalité et de se faire une idée beaucoup plus précise de la mise en œuvre. Toutes ces informations sont ensuite prises en compte dans les processus de planification et de politique nationales.

Utilisation des fonds du FASE

Les fonds du FASE sont initialement transférés au Trésor et au Système national d'information de gestion financière pour être ensuite transférés au compte du secteur de l'éducation. De cette manière, ils complètent le financement national et le budget national.

Les fonds en question sont ensuite acheminés vers les délégations de l'éducation au niveau des provinces et des districts et vers les écoles de tout le pays. Le fait que les partenaires envoient, en temps opportun, des informations sur leur engagement concernant le montant des fonds facilite la planification des activités et des dépenses par le ministère.

Grâce à une meilleure efficacité créée par le FASE, le budget du secteur comporte une proportion de financement externe beaucoup plus importante que les autres secteurs, ce qui permet de maximiser les ressources en réduisant le temps et l'énergie consacrés au processus de gestion. En outre, le FASE a minimisé la duplication des rapports et des audits et a renforcé la capacité à s'adapter rapidement aux nouvelles situations et aux éventuels défis.

En renforçant les systèmes de gestion des finances publiques, en les rendant plus transparents et en ciblant les ressources en fonction des besoins les plus importants, une plus grande partie des fonds mis à disposition par le FASE est dépensée là où cela est le plus nécessaire.

  1. MINEDH, Plano Estratégico da Educação 2020-2029 [Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029], p. 177. Maputo, 2020.
  2. MINEDH, Análise do Sector da Educação (ESA) [Analyse sectorielle de l'éducation], p. 71. Maputo, 2019

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