Je m'appelle Seme Luate Cons, j'ai 22 ans. Je suis un réfugié originaire du Soudan du Sud.

J'ai dû fuir ma ville natale de Yei en 2016 en raison d'un conflit et il m'a fallu trois jours pour atteindre la frontière. Les fonctionnaires du HCR sont venus me chercher et m'ont amené au camp où je vis maintenant.

Je suis venu seul en Ouganda. Je me sentais mal et stressé la plupart du temps parce que séparé de mes frères et sœurs. Cela m’empêchait de rester concentrer pendant les cours à l'école.

J'ai terminé mes études secondaires ici en Ouganda, et je travaille désormais avec l'organisation I CAN South Sudan pour soutenir le bien-être des réfugiés, des personnes déplacées et des rapatriés, en particulier des enfants et des femmes vulnérables.

Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, je voudrais partager mon expérience de scolarisation dans le plus grand camp de réfugiés en Ouganda, en Afrique de l'Est.

Le camp est divisé en unités plus petites appelées zones et dans chaque zone il y a des unités administratives, qui incluent le secteur de l'éducation. Il y a des écoles dans chaque zone, qui vont des centres de développement de la petite enfance et des écoles primaires aux écoles secondaires.

Les écoles du camp de réfugiés de Bidibidi ont été ouvertes en septembre 2016 sous la direction de Windle International et en janvier 2019, Finn Church Aid a pris le relais.

La plupart des écoles sont financées par le HCR et soutenues par des partenaires tels que Finn Church Aid et World Vision.

On dénombre 29 écoles au total dans les 5 zones du camp. 07 d'entre elles sont gérées par le gouvernement ougandais. Les écoles offrent un environnement stable et sûr aux enfants et aux jeunes déplacés comme moi, dans lequel ils peuvent reconstruire des communautés et mener une vie productive et pleine de sens.

Il y a, par exemple, un élève nommé Oryem Paul Olur qui a terminé ses études ici dans le camp et dirige aujourd’hui sa propre entreprise dans ce même camp.

Malgré ce soutien, les apprenants font face à de grands défis :

• Le nombre de salles de classe dans les écoles primaires et secondaires n'est pas suffisant pour accueillir tous les enfants, ce qui entraîne une surpopulation et affecte les performances des apprenants ;
• Le ratio élèves-enseignant est élevé, ce qui rend difficile la capacité pour les enseignants de fournir un soutien à tous les apprenants ;
• Les repas scolaires ne sont pas fournis, ce qui affecte les performances des apprenants. Parfois, les élèves manquent les cours pour aller chercher de la nourriture ;
• Bidibidi n'a pas d'électricité et les apprenants ont donc beaucoup de mal à étudier ou à lire le soir après les cours.

Alors que nous commémorons la Journée mondiale des réfugiés, je plaide pour que chaque enfant, quel que soit son statut, bénéficie d'un environnement d'apprentissage propice.

L'éducation est un droit humain. Les enfants déplacés ont droit à une meilleure éducation.