Lorsqu’en 2015, les nations du monde ont adopté l’Agenda 2030 pour le Développement durable, réunissant les questions de développement et d’environnement en un seul cadre, l’ODD 4 dédié à l’éducation fut reconnu comme essentiel à la réalisation de tous les autres ODD.
Le mouvement collectif en faveur de l’ODD 4 – Éducation 2030 a produit un élan favorable au renforcement des systèmes éducatifs au cœur d’un climat politique propice à la recherche de l'apprentissage pour tous tout au long de la vie.
L’ODD 4 nécessite de dépasser le statu quo : il appelle les pays à garantir une éduction de qualité pour tous et des opportunités d’apprentissage égales tout au long de la vie, ainsi que des connaissances et compétences pertinentes et efficaces permettant une adaptation flexible pour une bonne intégration dans le monde du travail et la vie sociale et civique.
Le renforcement des systèmes éducatifs et de l’apprentissage
Dépasser le statu quo, c’est-à-dire repenser l’éducation ainsi que l’organisation et l’évaluation des apprentissages, nécessitera de prendre en considération l’ODD 4 à toutes les étapes d’un cycle de planification et de mise en œuvre des politiques nationales en matière d’éducation. Ce cycle est un processus itératif qui recouvre l’analyse systémique à la définition des options politiques, la formulation de stratégies pertinentes et du cadre de résultats et de suivi correspondant.
Pour éviter une planification et un suivi parallèles, il est essentiel que l’ODD 4 soit intégré dans l’élaboration des plans sectoriels de l’éducation (PSE) et de leur plan opérationnel chiffré grâce à une approche progressive centrée sur un dialogue sectoriel inclusif à chaque étape de planification et sur le renforcement des capacités des systèmes nationaux.
Les cycles de planification nationale et les mécanismes de dialogue sectoriel efficaces au niveau du pays présentent des opportunités significatives
Les conclusions d’une étude initiale sur la préparation des pays à l’ODD 4 menée par l’UNESCO pour mieux appréhender les différentes situations de départ en Afrique subsaharienne (ASS), pointaient des opportunités pour l’intégration de l’ODD 4 dans la planification nationale de l'éducation.
Si de nombreux pays avaient entrepris le développement de plans sectoriels de l'éducation, leur permettant, ainsi qu’à leurs partenaires, un temps opportun de réflexion sur la nouvelle vision de l’ODD 4 et des engagements, d’autres intégraient le débat autour de l'ODD 4 dans la politique sectorielle existante et la révision des plans. La plupart des pays ont également rapporté avoir un environnement propice au dialogue politique avec des mécanismes de consultation et/ou coordination efficaces entre les diverses parties prenantes de l'éducation.
Les résultats préliminaires d’une enquête de suivi menée en avril 2018 montrent que la majorité des pays interrogés avaient formulé ou revu leur PSE depuis 2015, citant l’intégration de l’ODD 4 et de la Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique (CESA 2016 - 2025) comme principale raison.
Les résultats de l’enquête pointaient là encore fortement des mécanismes de dialogue renforcés, notamment les groupes locaux des partenaires de l’éducation, comme d’importantes occasions de réflexion sur l’ODD 4.
Les revues sectorielles conjointes - un point d’accès clé pour repenser le cycle politique
Les revues sectorielles conjointes (RSC) figurent parmi les points d’accès et les recommandations pour l’intégration de l’ODD 4 dans les cycles de planification et de mise en œuvre des politiques nationales, et celles-ci se consolident progressivement.
Des RSC efficaces et inclusives comme outils de responsabilité mutuelle sont au cœur de la théorie du changement du GPE. Les revues sectorielles conjointes servent d’instrument clé pour le dialogue politique sur l’ODD 4 en réunissant sur un mode participatif une variété d'acteurs afin d’analyser les causes sous-jacentes des difficultés rencontrées dans le secteur, notamment relatives aux capacités institutionnelles et de mise en œuvre et d’engager la révision des politiques et de la stratégie.
Une étude du GPE sur les revues sectorielles conjointes efficaces identifie une des fonctions essentielles des RSC comme instrument du changement intégré dans un cycle politique. Celles-ci doivent donc être alignées sur les cycles de planification et de budgétisation des ministères sectoriels et servir d’instrument clé pour une planification sectorielle réactive dans le contexte de l’ODD 4, ainsi que d’étape vers une réforme efficace du système.
Utilisées comme plateformes inclusives pour proposer des modifications politiques et des stratégies de mise en œuvre pertinentes, les RSC peuvent contribuer à une réorganisation des priorités et à une re-concentration des actions et des investissements de toutes les parties prenantes de l’éducation autour d'un plan sectoriel unique et d’un cadre de résultats qui reflètent les engagements nationaux envers l’ODD 4.
Le développement des partenariats
La mise en œuvre de l’agenda ODD 4 – Éducation 2030 nécessite l’émergence de nouveaux acteurs et partenariats. Le GPE et l’UNESCO, aux côtés d’organisations partenaires en Afrique subsaharienne actives dans la mise en œuvre des politiques, la planification, la gestion et le financement en matière d’éducation, collaboreront au sein de l’Équipe de travail sur le renforcement des systèmes éducatifs (SYSTeam) du Groupe régional de coordination sur l’ODD 4 (GRC 4).
Une fragilité grandissante, des conflits qui perdurent, un extrêmisme violent et une migration et des déplacements de population croissants ont contribué à la crise alarmante de l’apprentissage qui sévit en Afrique subsaharienne, qui nécessite ainsi une planification sectorielle de l’éducation plus réactive et innovante.
L'équipe de travail poursuivra le travail d’analyse et le développement d’outils en soutien au renforcement des systèmes éducatifs nationaux dans les différents contextes des pays et dans la perspective d’opportunités d'apprentissage tout au long de la vie.