L’impact du COVID-19 et l'éducation à travers le monde
La Chine est le troisième pays au monde en termes de nombre d'étudiants étrangers, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni (UNESCO, 2019). Comme pour la plupart des pays d'Afrique, selon les données disponibles, environ 5 516 ghanéens étudient actuellement en Chine, dont 1 006 bénéficiant de bourses du gouvernement chinois. Le Ghana a été classé premier pays africain pour le nombre d'étudiants envoyés en Chine pendant trois années consécutives.
On ne peut sous-estimer l'impact de l'épidémie du coronavirus sur ces étudiants, en particulier ceux d'Afrique et d'autres pays en développement. Les questions relatives à l’interdiction de voyager, de se rassembler et aux mises en quarantaine ont un impact significatif sur l'éducation à tous les niveaux, tant national qu'international.
Les étudiants qui se trouvent actuellement dans les pays touchés auront un calendrier scolaire altéré et, dans certains cas, pourraient devoir abandonner leurs études jusqu'à ce que le pays hôte soit en mesure de contrôler la propagation de l'épidémie.
Les pays en développement dont les systèmes éducatifs sont moins solides risquent de connaître une baisse du niveau d’éducation à tous les niveaux, tandis que le désir de la plupart des jeunes Africains de poursuivre leurs études à l'étranger sera anéanti.
Le coronavirus au Ghana
Au 18 mars, 7 cas de coronavirus étaient enregistrés au Ghana. Le président s'est adressé à la nation le 15 mars et a ordonné la fermeture de toutes les écoles jusqu'à nouvel ordre. Cette décision a été suivie de réactions mitigées de la part des différentes parties prenantes.
La fermeture du système éducatif est préoccupante non seulement pour tous les enfants, mais aussi pour les étudiants de l'enseignement supérieur, le Ghana accueillant un certain nombre d'étudiants internationaux.
Entre 2007 et 2015, le Ghana a pu augmenter le nombre d'étudiants étrangers sur son territoire de 838 %, passant de 1 899 à 17 821 étudiants (World Education Services, 2019).
Les étudiants internationaux des différents campus universitaires qui ont été fermés sont enjoints de rester dans leurs résidences universitaires respectives jusqu'à nouvel ordre.
L’avenir passe par la technologie
Le remède le plus immédiat pour sauver la situation sera l'adoption de technologies éducatives. Les établissements d'enseignement devraient utiliser des systèmes d'apprentissage en ligne et des mesures plus sophistiquées pour dispenser l'enseignement.
Cours en ligne, webinaires et classes inversées peuvent constituer un bon moyen de maintenir de services éducatifs, aujourd'hui et à l'avenir, lorsque de telles épidémies se produiront à nouveau. Les institutions de formation pourraient avoir recours aux technologies modernes et aux innovations pour offrir un enseignement de qualité à leurs citoyens et à leurs étudiants étrangers.
Diverses plateformes de technologies éducatives sont déjà disponibles pour cela. On peut citer Formative, Flipgrid, InsertLearning et Google Docs entre autres. Ces plateformes devraient être optimisées et devenir une alternative à l'enseignement en présentiel.
Là encore, les établissements d'enseignement supérieur des pays développés doivent être encouragés à conclure des accords de collaboration formel avec leurs homologues dans les pays en développement. Cela permet aux étudiants internationaux d'accéder, depuis leur pays, à un enseignement de qualité dispensé par ces établissements de pointe. Même si cette pratique n'est pas nouvelle, il est important que les universités des pays en développement poursuivent cette politique d’affiliation.
Il est temps que l'éducation adopte une structure, un format et une dimension différents en cette ère de progrès technologique, en particulier pour les pays en développement.
Les établissements d'enseignement devraient se métamorphoser question d'être en même de dispenser un enseignement virtuel de qualité, parallèlement à leur offre de cours en présentiel. Cela permettrait aux apprenants de poursuivre leur apprentissage, même dans des moments difficiles comme ceux que nous connaissons aujourd'hui.