Les enseignants du monde à l'honneur

Chaque jour, dans le monde entier, des millions de femmes et d’hommes – dans une classe, sous une tente, dans un centre ou sous un arbre – s’impliquent dans l’une des interactions humaines les plus intemporelles et les plus fortes : enseigner à un enfant ou un adolescent.

06 octobre 2014 par Mary Burns, Escola Superior de Educação de Paula Frassinetti
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Lecture : 19 minutes
Credit: Albert Gonzalez Farran/UNAMID
“Je n’ai jamais regretté ma décision de devenir enseignant. Je n’ai pas gagné beaucoup d’argent, mais j'ai bien d'autres richesses. Aucune autre profession ne m'apporterait autant de sens et de sentiments. J’ai tant appris dans l’enseignement. J’ai beaucoup grandi en tant que personne.” Dwight Logan, enseignant d’école élémentaire (depuis 1989), Petit Martinique, Grenade
“« J’adore enseigner. J’adore les enfants. J’adore leur avoir enseigné une chose dans laquelle je les vois exceller. Mes élèves sont à présent médecins, inspecteurs sanitaires, avocats, et j’en suis ravie.” VVeronica Laweny, enseignante d’école élémentaire (depuis 1978), Carriacou, Grenade.
“J’enseigne, car je trouve les jeunes fascinants. J’apprends autant d’eux qu'ils apprennent de moi.”Sara Bauman, enseignante au collège (depuis 1976), Maryland, États-Unis.

Chaque jour, dans le monde entier, des millions de femmes et d’hommes – dans une classe, sous une tente, dans un centre ou sous un arbre – s’impliquent dans l’une des interactions humaines les plus intemporelles et les plus fortes : enseigner à un enfant ou un adolescent.

Au cours de leur vie professionnelle, ces enseignants feront davantage qu’instruire leurs élèves ; ils seront mentors, coaches, assistants sociaux, conseillers, confidents, incarneront la discipline et, très souvent, tiendront lieu de parents.

Lorsqu’un enfant grandit, il ou elle se rappelle peut-être un enseignant, avec chaleur ou dédain, ou bien tout sentiment situé entre ces deux extrêmes. À l’exception de ses parents, pour de nombreux enfants, l’enseignant sera le principal adulte qui influencera leur vie.

Pour les enseignants, il en va de même. Bien que de nombreux élèves finiront par se fondre dans la masse avec le temps, d’autres resteront intimement gravés dans leur cœur. Comme le disent clairement les déclarations en introduction à ce message, peu de relations sont aussi fortes et transformatrices, pour les enseignants comme pour les élèves.

Enseigner n’est pas une profession facile



L-R: Kadeem Compton, professeur de maths et physique, Hillsborough Secondary School; Kerwin Noel, Harvey Vale Government School; Dwight Logan, enseignant en école élémentaire; and Veronica Laweny, Kingsbridge Government School, tous de Carriacou et Petit Martinique en Grenade.

Chacun connaît un enseignant, car la plupart en ont eu. Ainsi, l'enseignement est une profession qui, si elle figure parmi les plus connues, reste pourtant souvent incomprise. Quand on est enseignant, chacun sait comment faire votre travail mieux que vous. Dans de nombreux endroits, les opinions concernant les enseignants sont presque manichéennes : les enseignants sont soit des saints se sacrifiant sur l’autel de la qualité pédagogique, soit les architectes égoïstes du déclin de l’éducation.

Comparés aux autres professionnels, les enseignants de la plupart des pays sont payés moins que d’autres à niveau égal d’éducation. Ils sont davantage susceptibles d’être victimes de violences physiques et sexuelles, sont souvent dépréciés et dénigrés dans le discours national sur la qualité de l’éducation, les dépenses publiques, la concurrence économique et la réformes des retraites.

Ils bénéficient de moins de formation initiale et continue que les employés d’autres professions. À part dans quelques endroits du monde (au Mexique, avec son célèbre syndicat des enseignants ; en Finlande, en Corée du Sud et à Singapour, où sont menées des politiques faisant une large place à la voix des enseignants et à leur leadership), les enseignants ont peu de pouvoir et leur participation aux décisions ayant un impact sur leur performance professionnelle et leur bien-être est limitée.

Il n’est pas surprenant que de nombreux pays pauvres – et riches – soient confrontés à une grave pénurie de jeunes ayant choisi cette carrière, et dans de nombreux endroits, les écoles perdent chaque année entre 30 et 50 % de leur personnel enseignant (départs à la retraite et usure).

Il faut mettre l’accent sur un enseignement de qualité tous les jours, pas seulement lors d’une journée

La Journée mondiale des enseignants honore les enseignants du monde entier. Mais si nous désirons véritablement honorer le travail des enseignants dans le monde et renforcer les systèmes éducatifs qui en ont le plus besoin, nous devons aller au-delà de la représentation autour d’un événement annuel que constitue cette journée et nous impliquer dans un engagement tout au long de l’année. Il s’agit de faire de l’enseignement une profession attrayante et d’améliorer le bien-être du personnel enseignant existant. C’est la voie de la qualité pédagogique pour les élèves.

En octobre 2013, j’ai pris un congé sabbatique du Centre de développement de l’éducation pour pouvoir travailler davantage auprès des enseignants. C’est ce que j’ai fait pour l’essentiel de cette année et continue de faire en Équateur, aux États-Unis et à Panama.

Ces dernières semaines, en préparation à la Journée mondiale des enseignants, j’ai discuté avec des enseignants du monde entier. Ce message reflète certains des principaux thèmes qui sont ressortis de ce temps passé dans les écoles et de mes entretiens formels et informels avec des enseignants de plusieurs pays.

Les enseignants sont très motivés dans leur travail

Dans de nombreuses professions, la motivation est le profit. L’enseignement est motivé par la passion et l’altruisme. Lorsque j’ai demandé aux enseignants quelle était la raison pour laquelle ils continuaient d'exercer ce métier, les 200 réponses que j’ai reçues (1) sont remarquablement uniformes et se retrouvent (verbatim) dans les paroles de Fredelyn Eugenio, enseignant à l’école élémentaire de Ilocos Norte, aux Philippines : « J’adore les enfants… et j’adore les aider à apprendre. »

Comme l’explique Gloria Uruguayi, enseignante de lycée à Cuenca, en Équateur : « L’enseignement n’est pas un métier ; c’est une vocation. Il faut le concevoir comme une mission et se concentrer sur l’élève, pas seulement comme esprit, mais comme être humain dans son intégralité. Et il faut se donner à fond pour tous ses élèves. »

«Les élèves sont ma motivation », explique Anne Marie Carey, également enseignante au lycée à County Meath, en Irlande. « J’aime beaucoup les jeunes – ils n'ont pas ce cynisme qui empêche les adultes de prendre des risques. Ceux qui luttent me motivent vraiment. Certains enfants ont besoin auprès des enseignants du soutien qu’ils ne trouvent pas chez eux. J’aime penser que je leur apporte un réconfort, une sécurité et une empathie, qu’ils savent que quelqu’un les respecte et les aime.»

Pour Kerwin Noel, enseignant dans une école élémentaire de Carriacou, à Grenade, « les élèves font que je continue d’enseigner. Quand je me réveille et que je pense aux enfants, je me sens motivé. J’ai envie d’aller à l’école. » Il rit : « Avec les élèves, on ne s’ennuie jamais. »

Les enseignants subissent d’énormes pressions bureaucratiques

Mais comment ce dévouement est-il récompensé ? Exerçant souvent leur métier dans les pires circonstances et avec le minimum de récompense, les enseignants sont traités comme une sous-classe qui doit être gérée et organisée selon une bureaucratie de plus en plus avide de normes. Il s’agit là d’une source infinie de frustration pour les enseignants du monde entier.

Dans de nombreux pays, les enseignants se sentent limités par des pressions croissantes de conformité et de responsabilité. Un des enseignants du Massachusetts m’a dit : « Nous devons remplir tous ces papiers qui sont censés aider les élèves, mais en fait, cela prend tellement de temps que cela empiète sur notre temps auprès des enfants. »

Anne Marie Carey renchérit : « Mon plus gros défi est d’avoir assez de temps pour m’occuper des problèmes (des élèves). En Irlande, notre travail comporte à présent un énorme rôle administratif – des paperasses, des politiques, etc… Parfois, j’ai l’impression que cela compte plus que l’aspect humain du métier d'enseignant, d'être in loco parentis. »

Les enseignants cherchent à s’améliorer

Nombreux sont ceux qui pensent que, pour les enseignants, la formation a peu de valeur, mais ceux que je connais et avec qui j’ai parlé désirent tous une évolution professionnelle de qualité. Comme une majorité d’enseignants du monde entier, ils ne bénéficient d’aucun développement professionnel ou participent à des formations qu'ils considèrent inadéquates.

Pour nombre de ces enseignants, les formations qu’ils appellent de leurs vœux sont centrées sur l’aide aux enfants ayant des besoins spécifiques (un grand thème pour les enseignants de Shillong, en Inde et de Colombie) et la technologie. Les enseignants comme Mae Lani Solino, maîtresse dans une école élémentaire de La Trinidad, aux Philippines, désirent une formation aux technologies, car elle sait que cela peut motiver les élèves dans leur apprentissage.

J’ai été témoin, et très impressionnée, du désir d’apprendre de tant d’enseignants. En 2000, en réponse au séisme en mer de Marmara, j’ai formé des enseignants à l’intégration technologique dans une école reconstruite de Degirmendere, en Turquie. Pendant une semaine, chaque jour à partir de 16 h, après une pleine journée d’enseignement, 30 enseignants ont travaillé à mes côtés jusqu’à minuit (en général moment d’un repas fabuleux qu’ils avaient, d’une façon ou d’une autre, trouvé le temps de préparer).

La sagesse, bien que produit d’années d'expérience, est peu respectée

De plus en plus, les écoles s'adaptent à un taux élevé de rotation et à une pénurie des enseignants en employant de jeunes enseignants pour remplir les classes. Cette évolution vers une main d’œuvre composée d'enseignants jeunes, peu chers et inexpérimentés est souvent justifiée par l’argument selon lequel les enseignants se stabilisent, puis déclinent, au bout de 5 à 7 années d’enseignement. Cette affirmation tient davantage de la notion de « fausse vérité » de Stephen Colbert plutôt que de conclusions sérieuses.

Est-on en train de comparer les enseignants aux lanceurs de base-ball dont la vélocité décline après l’âge de 30 ans ? Croyons-nous que notre efficacité professionnelle décline au bout de 5 ou 7 ans ? Croyons-nous sérieusement que les êtres humains cessent d’apprendre et de s’améliorer une fois parvenus à un certain niveau d'expérience ? Ne voulons-nous pas encourager l’enseignement en tant que carrière plutôt que travail dont on fait l’expérience pendant quelques années seulement ?

J’ai passé une bonne partie de ma vie d’adulte en compagnie d’enseignants. J’ai passé cette année dans des classes. Le meilleur enseignement dont j’ai été témoin est celui des enseignants vétérans, leur virtuosité affinée par la sagesse accumulée de nombreuses années d’expérience. Celle-ci repose sur de nombreuses occasions d'apprentissage, une profonde connaissance des enfants et une réflexion sur ces expériences.

« J’enseigne toujours au bout de 36 ans » déclare avec fierté Veronica Laweny, de Grenade. « J’adore toujours ça après 36 ans. Je le ferais bien pendant encore 36 ans ! » (Yah man!)

Tandis que la demande d’enseignants est en pleine expansion, la profession est de plus en plus déconsidérée

Compte tenu des défis que doivent relever les enseignants, pourquoi un jeune diplômé de lycée ou d’université en Asie, Afrique ou Amérique latine choisirait-il l’enseignement, alors qu’existent tant d’autres professions offrant un meilleur salaire, un plus grand prestige, des horaires réguliers et de multiples voies d'évolution ? Combien de personnes seraient prêtes à s'engager dans l'enseignement malgré la promotion qu'en fait Dwight Logan : « C’est une carrière enrichissante, humainement, pas financièrement. On lutte financièrement, et la famille aussi. » ?

Vous conduire dans une classe

Certaines critiques de nombreux enseignants et de l’enseignement sont légitimes. Cependant, nombre de critiques sont gratuites et proviennent souvent de personnes qui n’ont jamais enseigné. Beaucoup de ces personnes critiques ne voient pas ce manque de connaissance pratique comme un handicap mais plutôt comme une sorte de « halo lumineux » (2) qui leur confère l’illumination exceptionnelle et l’omniscience sur les enseignants et l’enseignement que nous autres n’avons pas.

À ces personnes, je propose un défi simple : aller enseigner dans une école publique, pas un jour seulement, mais une semaine ou un mois.

Préparez les leçons. Instruisez 30, 50 ou 100 enfants ayant 30, 50 ou 100 modes d’apprentissage différents. Essayez de faire en sorte que tous vos élèves maîtrisent les équations du second degré, le subjonctif ou la prononciation des syllabes. Passez vos soirées à noter leur travail, faire des commentaires et revoir la leçon du lendemain (je sais, vous n’êtes censé travailler que six heures par jour).

Enseignez au collège. Enseignez sans moyen technologique ou avec une technologie défaillante. Enseignez sans livre ni matériel pour vous aider à vous préparer ou aider les enfants à apprendre. Trouvez un équilibre entre les différents décrets contradictoires des administrations nationales et régionales du Ministère de l’éducation. Préparez des enfants à un examen qui déterminera leur avenir scolaire et votre emploi. Gérez des relations avec des directeurs d’établissement qui vous disent de faire une chose, mais vous évaluent sur autre chose.

Si vous êtes enseignante dans plusieurs régions du monde, préparez-vous à la possibilité d'être confrontée à des agressions sexuelles de la part de votre directeur (un homme). Vous serez certainement victime de harcèlement sexuel. Si vous êtes enseignante dans un établissement comme le Fatima Jinnah Teachers College de Rawalpindi, au Pakistan, vous irez travailler chaque jour en sachant qu'il y aura sûrement une autre alerte à la bombe sur votre campus, car pour certains hommes, le fait que vous soyez une femme qui enseigne à des jeunes filles est un affront... à Dieu.

Enseignez à des élèves qui ont faim, qui ont été maltraités, détestent l'école et la vie, ne parlent pas la langue de votre enseignement. Si vous en bénéficiez, allez à des séances de formation sans intérêt où quelqu'un vous parle pendant 6 heures, puis vous reproche de ne pas mettre en œuvre ce que vous avez « appris ».

Tentez d’enseigner à l’enfant que vous avez conseillé et aidé et qui soudain vous projette contre un casier, parce que Dieu seul sait ce qu’il s’est passé chez lui hier soir, qu’il est furieux et que vous êtes le seul adulte sur lequel il peut se lâcher qui ne lui fera aucun mal physique. Gérez les rapports avec des parents qui vous insultent et menacent votre travail parce que vous n’avez pas enfreint les règles pour leur enfant.

Enseignez sans salaire… ni savoir quand il tombera enfin, s'il finit par être versé. Oh, et même si vous êtes payé, vous devriez songer à trouver un autre travail (ou deux) parce que vous ne pourrez probablement pas régler toutes vos factures avec votre salaire d'enseignant.

Si vous survivez à cette semaine, vous aurez acquis le bien-fondé vous permettant de critiquer les enseignants avec légitimité – ou vous aurez peut-être gagné en empathie. Si vous réussissez à vous épanouir pendant cette période, vous découvrirez peut-être, modestement, la magie et la signification du métier d’enseignant.

--

À mes enseignants et à tous les enseignants du monde avec lesquels j’ai enseigné et travaillé, merci pour tout ce que vous m’avez appris.

Notes

  1. Merci à Adriana Vilela et Diana Pernitt de l’Organisation des États américains ; à Shylaja Reddy, RMSA-TCA, Shillong, Inde ; à Yvette Tan, EDC Philippines, pour un plus grand accès aux enseignants ; et à une autre grande enseignante - Barbara Parmenter - de ses conseils pour ce message.
  2. Blindness, José Saramago

Lire aussi

je suis tellement intéressé par votre théorie dans ce domaine de l'education mais il y a un aspect que vous n'avez pas touche, sur la motivation dans les pays pauvre. j'aimerais mener cette recherche et savoir si dans des pays pauvre les enseignants sont toujours motivé ? si oui par quoi?
merci mbichristophe@yahoo. fr

The thoughts so ably expressed here touch on aspects of teaching that we love to hear recognized. Bumping into ex students or seeing them on Facebook and having them tell us not just that they loved our class, but actually remembering us and telling us what they learned, gives a deep sense of satisfaction. It is wonderful to look back and say,"I made a positive difference in so many lives."

En réponse à par Katrina Kneebone

Hi Katrina,

Thanks so much for reading and commenting. How wonderful to hear from students and be reminded about what they learned from and with you and the difference you made. That is a real gift. I really treasure the words of students who would come back to see me and thank me for pushing them or demanding more quality--even though at the time they hated me with a passion! :)

Cheers,

Mary

This article has brought out in a nut shell the factors which motivate to be a teacher and also the challenges that the teachers' across the globe are facing. I truly believe and acknowledge that an annual drama of having a one day event for teachers would not improve the condition of teachers or quality of teaching. It is time now that we sincerely think and act to bring in changes at the systemic level.

En réponse à par Shylaja Reddy

Shylaja,

Thank you so much for reading and writing. Are there any examples from the India context that might help get at some of these systemic issues?

Thanks for your help on this article and for being such a great colleague--I miss you and miss working with you--though I don't work as hard now that you are no longer in charge of me! ;-)

Mary

Perhaps in thanking my teachers, I should hold the gratitude for my spelling teachers. My apologies to Diana Pernett and to Gloria Uyaguari for bungling their last names.

Or maybe my Spanish teachers are to blame... :) In any case, mil disculpas and my apologies to both.

Mis más sinceras felicitaciones mi estimada Mary por tan interesante artículo. Usted es la VOZ de muchos maestros que no tienen voz. Además a través de su trabajo podemos tener una información veraz de lo que pasa en muchos lugares pobres del mundo. Sí, mi país es uno de ellos, pero la mayoría de problemas que enfrentamos los docentes, especialmente de las escuelas públicas son de carácter económico. No enfrentamos una violencia tan grande como la que existe en otros lugares, donde hay problemas políticos, económicos y sociales muy graves.
Valoro mucho la oportunidad para expresar muchas opiniones de docentes comprometidos con la niñez y la juventud. Siga con esta digna labor de informar de una manera libre.

En réponse à par Gloria Uyaguar…

For non-Spanish speakers, quick translation of Gloria's message:

My most sincere congratulations, my dear Mary, for such an interesting article. You are the VOICE of many teachers who have no voice. Through your work we can have a true picture of what happens in many poor parts of the world information. Yes, my country is one of these poor countries, but most problems facing teachers here, especially in public schools, are economic in nature. We don’t face the level of violence that exists in other places, where there are serious political, economic and social problems.

I really appreciate the opportunity to express many of the opinions of teachers who are really dedicated to children and youth. Keep up this worthwhile work.

Gloria (espanol): Mis disculpas por no haber respondido antes. Mis disculpas por haber machucado su apellido. Y de nuevo, muchísimas gracias por hablar conmigo para ayudarme con este blog. Usted es un maestro increíble. Sus estudiantes - y Ecuador - son muy afortunados de tener a alguien con tanta maestría y con tanto compromiso.

Un saludo fuerte, Mary

Gloria (English): My apologies for not having responded earlier. My apologies for mis-spelling your name. And again, thanks so much for talking with me for this blog. You are an amazing teacher. Your students--and Ecuador--are so lucky to have someone so skilled and dedicated.

I have been a teacher for almost five years teaching both Kids and Adults at language centres ,colleges and private universities and it is the most beautiful and emotionally satisfying period of my life.It is true that you could be even mocked at by your own young students who are just there to get their diplomas and degrees and it hurts when coupled with the financial struggles you had to go through at same time.Still I have made the best out of it and am grateful for those times I have spent with my students both for the good and bad times.I know I will get back to teaching at least on part time basis some day and I don't know when.Thanks for acknowledging the teachers and their efforts anyway.

Hi Dawit, Thanks so much for reading. Congratulations too on your fine work. can you share a bit about where and what you teach? Anything to add to what I wrote? What is important for people outside of teaching to understand about teaching? ( I would pose that question to everyone)

Best regards,

Mary

After reading I felt compelled to comment. I agree with one of the commentators that you are the voice of those who have no voice. whatever you wrote had been in my heart but I never had the courage to speak up. I did not know that many teachers in different parts of the world have been facing same challenges as teachers in my country face. You are also very much right that every other persona feels that it is his basic right to criticize teachers.
Thank you very much for being on OUR SIDE.

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