Grâce à un financement du Partenariat mondial pour l'éducation, l'UNICEF aide le gouvernement du Baloutchistan à garantir que les élèves ont accès à une éducation de qualité.
District de Lasbela, Baloutchistan : tenant un crayon entre ses petits doigts, Ume Asma, 8 ans, écrit méticuleusement dans son cahier et son visage s'illumine lorsqu'elle parvient à résoudre un problème mathématique.
Il y a à peine quelques mois, cette élève de troisième année avait du mal à suivre ses cours, surtout de mathématiques.
« J'adore faire des calculs. Ce qui me plaît le plus, c'est quand notre enseignant nous fait jouer au jeu de calcul en classe. Je donne toujours la bonne réponse et remporte une étoile sur ma main. »
Le jeu de calcul est l'une des nombreuses activités interactives qui ont été mises en place il y a quelques mois au collège pour filles de Khaskheli Jamaat à Uthal, une petite ville située dans le district de Lasbela, au Baloutchistan.
Ces activités font partie des réformes adoptées dans le cadre du programme de supervision et de mentorat scolaires, financé par le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) et mis en œuvre par le ministère de l'éducation du gouvernement du Baloutchistan avec l’aide de l'UNICEF.
Le programme encourage l'apprentissage actif afin d'améliorer les expériences en classe et la compréhension des concepts théoriques par les élèves. Ce programme vise à identifier les matières difficiles, à former et à encadrer les enseignants, et à combler les lacunes d'apprentissage qui subsistent dans l'enseignement primaire.
Le programme a été mis en place pour répondre aux préoccupations de plus en plus vives à l’égard des mauvais résultats d’apprentissage des élèves de l'école primaire, dont bon nombre d’entre eux rencontraient des difficultés scolaires car ils ne disposaient pas d’un niveau de compétences de base suffisant.
Dans une province où les normes culturelles empêchent souvent les filles d’accéder à l'éducation, les mauvais résultats scolaires n'incitent guère les parents à scolariser leurs filles et entraînent un taux d'abandon scolaire élevé.
Au cœur de ce programme se trouvent les superviseurs académiques qui reçoivent une formation complète pour évaluer les enseignants à l’aide d’indicateurs spécifiques.
Ils se rendent régulièrement dans les écoles pour observer les méthodes d'enseignement, offrir un service de mentorat et fournir des commentaires en vue d'améliorer le processus d'enseignement et d'apprentissage dans les salles de classe.
La superviseuse académique responsable de l'école d'Ume Asma est Nargis Ali. Munie d’une tablette à la main, Nargis salue l'enseignante, Samreen Hakeem, avant de rejoindre la classe d'Ume Asma.
Assise par terre avec les élèves, elle observe en silence Samreen qui explique des problèmes de mathématiques. Pendant toute la durée du cours, Nargis prend des notes qu'elle enregistre ensuite dans un outil en ligne d'observation en classe pour évaluer la performance de l'enseignante.
Nargis Ali, superviseuse académique, se connecte à l'application en ligne sur sa tablette pour évaluer les performances de Samreen, enseignante au collège pour filles de Khaskheli Jamaat à Uthal, dans le district de Lasbela, au Baloutchistan.
Cet outil en ligne a été spécialement conçu pour le programme et aide les superviseurs académiques à évaluer les performances des enseignants selon les meilleures pratiques d’enseignement en matière de planification du cours, d’application du cours et de gestion de la classe.
Les observations sont enregistrées dans le tableau de bord en ligne qui est mis à la disposition des administrateurs du district et des fonctionnaires du ministère de l'éducation du gouvernement du Baloutchistan, à des fins de supervision et d'amélioration constante.
Après avoir enregistré ses observations dans l'application en ligne, Nargis se retrouve avec Samreen pour discuter du cours. Elle fait des commentaires détaillés sur les principaux axes à améliorer dans les méthodes d'enseignement de Samreen, d’après ses observations.
Samreen, à son tour, partage les problèmes qu’elle rencontre dans sa salle de classe, et Nargis lui propose des solutions pratiques pour y remédier.
« Chaque enfant mérite une éducation de qualité, mais de nombreux enseignants ont du mal à enseigner efficacement sans encadrement approprié, en particulier dans les zones rurales reculées. Je suis fière de pouvoir les aider à améliorer la qualité des apprentissages en classe. »
Dans le cadre de ses fonctions, Nargis se rend à l'école une fois par mois pour observer les enseignants en situation de classe et organiser des séances de développement professionnel pour les enseignants.
Ces séances permettent de partager efficacement les connaissances et offrent aux enseignants un mentorat précieux pour améliorer leurs pratiques d'enseignement.
Samreen Hakeem, enseignante, discute du plan de ses cours pour le mois avec Nargis Ali, superviseuse académique au collège pour filles de Khaskheli Jamaat à Uthal, dans le district de Lasbela, au Baloutchistan.
Au début, de nombreux enseignants se sont sentis intimidés et craignaient d'être observés, pensant qu'ils étaient montrés du doigt pour leurs mauvaises performances.
Cependant, Nargis s'est efforcée d'apaiser ces craintes en soulignant que le processus de supervision était destiné à les aider plutôt qu’à les critiquer.
Grâce à une communication ouverte et à des remarques constructives, elle les a rassurés en leur expliquant que l'objectif de ce programme était d'améliorer les méthodes d'enseignement et de créer pour leurs élèves un environnement plus propice à l'apprentissage.
Des progrès considérables ont été observés depuis la mise en place du programme. Les enseignants dispensent désormais leurs cours de manière plus structurée, planifient plus en détails leurs leçons et utilisent des exemples pratiques pour expliquer les concepts théoriques.
Le programme a également permis d'établir une relation professionnelle entre les superviseurs académiques et les enseignants afin d'améliorer les résultats scolaires des élèves.
« Les élèves ont davantage confiance en eux et nous avons reçu un retour positif de la part des parents. Au départ, les parents craignaient que l'apprentissage actif ne détourne leur attention du programme scolaire, mais ils se sont vite rendu compte de ses effets positifs sur l'apprentissage de leurs enfants. »
Ume Asma participe à une activité en classe avec l'aide de Samreen, enseignante au collège pour filles de Khaskheli Jamaat à Uthal, dans le district de Lasbela, au Baloutchistan.
Le programme de supervision et de mentorat scolaires est actuellement mis en œuvre simultanément dans 15 districts du Baloutchistan et s’étend à environ 360 écoles primaires.
Jusqu'à présent, plus de 500 enseignants ont été encadrés par 100 superviseurs académiques dans le but d'améliorer le processus d'enseignement et d'apprentissage dans leurs salles de classe.
Des plans sont en cours pour étendre le programme pour qu’à terme, plus de 4 000 enseignants aient bénéficié d'un mentorat dans 1 500 écoles primaires de 22 districts de la province.
« Ce programme permet d’améliorer la qualité de l'enseignement dans nos écoles. En offrant un mentorat continu aux enseignants et en mettant en place des méthodes d'apprentissage interactif, nous assistons à une véritable transformation, à la fois au niveau de l'efficacité de l'enseignement et de la participation des élèves. Nous tenons à remercier le GPE et l'UNICEF pour tous les efforts qu’ils ont déployés pour garantir que les enfants issus des zones reculées du Baloutchistan reçoivent l’éducation de qualité dont ils ont besoin pour réussir. »
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