Fin 2022, le consortium Triple Line, Learn More et Technopolis a évalué la pertinence, la cohérence, l’efficience et l’efficacité de la riposte menée par le GPE face à la COVID-19.
L’équipe chargée de l’évaluation s’est appuyée sur une analyse du portefeuille de financements englobant 66 pays partenaires ainsi que sur des études de cas réalisées au Bangladesh, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Ghana, dans les États fédérés de Micronésie, au Mozambique, au Nicaragua et aux Tonga.
Ce qui a fonctionné durant la conception et la mise en œuvre des financements COVID-19
Pour l’ensemble des partenaires, prendre des mesures face à une crise d’une telle ampleur fut une expérience nouvelle. Le soutien du GPE s’est d’abord traduit par la planification de financements (entre 70 000 et 140 000 dollars, selon la taille du pays) destinés à 87 pays partenaires pour les aider à préparer des plans d’intervention d’urgence et à mettre en place des initiatives visant à répondre aux inégalités en matière d’apprentissage et aux besoins des plus vulnérables.
Ensuite, le GPE a fourni des financements à 66 pays partenaires pour soutenir les efforts d’atténuation et de relèvement, avec des activités liées à l’équité, la qualité des apprentissages ainsi que la résilience et la réouverture du système.
Les requêtes de financement et les délais d’approbation ont été d’une rapidité sans précédent grâce aux processus d’examen rapide des financements et à la délégation du pouvoir d’approbation au Secrétariat plutôt qu’au Conseil du GPE.
Le Secrétariat a alloué d’importantes ressources en personnel pour s’assurer que les bénéficiaires soient accompagnés tout au long du processus, en particulier dans les contextes où la capacité institutionnelle était faible et fragile.
Le GPE a exigé que les requêtes de financement soient mises en rapport avec les plans d’intervention et endossées par les groupes locaux des partenaires de l’éducation, lesquels s’assuraient que les interventions étaient cohérentes et pilotées par les pays. Tous les financements devaient également prévoir des activités destinées aux groupes vulnérables, en particulier les filles.
Même si les financements ne pouvaient pas couvrir l’intégralité des besoins, l’obligation de cibler des enjeux comme la question du genre à un « degré suffisant » a permis de remédier à des problèmes critiques comme la violence sexiste dans le cadre de certains financements. Globalement, le GPE est parvenu à trouver un équilibre entre le respect des prérequis des processus d’examen et le déploiement rapide des financements.
Les processus d’examen consistaient notamment à s’assurer du caractère relativement approprié des moyens technologiques pour accéder aux solutions d’apprentissage. Toutefois, l’évaluation a conclu que les pays à faible revenu ayant un accès limité à la télévision et à la radio, et affichant une connectivité limitée à internet, ont tout de même réussi à piloter à distance les solutions d’apprentissage reposant sur ces technologies.
Dans l’ensemble, les pays à faible revenu ont affecté environ 80 % du budget à des activités d’apprentissage à distance s’appuyant sur des technologies simples, voire aucune technologie.
La flexibilité a été l’un des principaux atouts des financements du GPE, en particulier sachant que les effets de la pandémie évoluaient constamment.
Le GPE a également accepté de procéder à des ajustements tout au long de la mise en œuvre des financements. La plupart concernaient surtout des prolongations de la période de mise en œuvre et des changements de calendrier plutôt que des modifications de la portée ou de la nature des interventions financées.
On ne saurait dire si aucun ajustement n’était nécessaire ou si les pays ont hésité à profiter de la flexibilité du financement. Toutefois, la question se pose : comment s’assurer de la pertinence continue du soutien offert lors de futures situations d’urgence ?