Notre principal objectif est de dispenser une éducation gratuite et de qualité à tous les enfants. Or, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure se heurtent à des défis sans précédent pour atteindre cet objectif.
Ces pays ont besoin d’une croissance économique, d'une hausse des recettes fiscales et d'un cadre réglementaire favorable pour pouvoir financer et dispenser un enseignement de qualité.
Dans ce contexte, les écoles privées peu coûteuses apparaissent comme une double solution, dans la mesure où elles contribuent au développement du capital humain et soutiennent le produit intérieur brut d'un pays grâce aux paiements des impôts.
Au Ghana, le secteur non étatique abordable, qui comprend les écoles privées peu coûteuses, les écoles confessionnelles et les écoles à but non lucratif, devrait représenter près de 30 % du taux de scolarisation total d'ici 2025 (OPPORTUNITY EduFinance, 2022). Cette tendance ne se cantonne pas au Ghana dès lors que le secteur se développe rapidement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Néanmoins, la plupart de ces écoles restent informelles. Dans l'État de Lagos, au Nigéria par exemple, 75 % des quelques 20 000 écoles privées peu coûteuses n'étaient pas enregistrées en 2021, tandis que dans l'État de Jharkhand, en Inde, plus de 80 % d'entre elles n'étaient pas enregistrées (UNESCO, 2021).
Les défiés liés à l'enregistrement et à la catégorisation
Dans la plupart des pays, lorsqu'une école souhaite se faire enregistrer auprès du gouvernement, elle doit se classer dans la catégorie des entreprises à but lucratif ou dans celle des associations caritatives (à but non lucratif).
Le processus de demande du statut d'association caritative est soumis à des exigences strictes, étant donné que celui-ci permet de bénéficier d'exonérations fiscales. Par conséquent, la majeure partie des propriétaires indépendants qui créent des écoles communautaires s’enregistrent en tant qu'entreprises à but lucratif.
C’est le cas même lorsque les écoles fonctionnent à perte, étant donné que leur principale motivation est de gagner suffisamment d'argent pour rester ouvertes et continuer à servir leurs communautés.
En fonctionnant comme des entités à but lucratif, ces écoles deviennent partie intégrante de l'économie d'un pays, puisqu’elles génèrent des perspectives d'emploi et des recettes fiscales tout en soutenant les objectifs du gouvernement en matière d'éducation en améliorant l'accès. Ceci a permis d’atteindre des taux de scolarisation dans l'éducation de base avoisinant les 100 % dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne (UIS, 2022).