Pour beaucoup, la région Asie-Pacifique symbolise une croissance rapide et la réussite économique, alors qu'il y subsiste de nombreuses difficultés. Si les progrès globaux en termes d’éducation sont impressionnants, le développement n’a pas été uniforme. Par exemple, la Birmanie est encore en train de jeter les bases de son système éducatif.
Le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) accroît son empreinte dans la région pour aider les pays partenaires à renforcer leur système éducatif et à poursuivre l'amélioration de l'éducation pour leurs enfants. Le soutien de tous les bailleurs est donc essentiel pour réaliser l’objectif commun de l’éducation pour tous.
Début août, je me suis rendue au Japon et en Australie, afin de discuter avec nos partenaires de la meilleure façon de collaborer dans le contexte de la prochaine campagne de reconstitution des ressources du GPE. J’ai été impressionnée par l’enthousiasme et l’engagement qui se sont manifestés dans ces deux pays pour investir dans l'éducation dans le monde. Le Japon et l’Australie sont tous deux des partenaires de longue date du GPE, ainsi que des grands défenseurs de l'éducation dans le monde.
Relever les défis spécifiques à la région
J’ai rencontré les représentants du gouvernement, afin de discuter des réussites du GPE dans les deux pays, et j'ai pris contact avec le monde des affaires et la société civile afin d'évoquer les nouvelles opportunités de collaboration avec le Partenariat pour relever les défis spécifiques à la région dans le secteur éducatif.
Le GPE a déjà des programmes établis dans de nombreuses zones de l’Asie-Pacifique. Son objectif est d’aider les pays en développement à traiter les inégalités structurelles en matière d’accès à une éducation de qualité, en particulier entre les populations urbaines et rurales, les populations majoritaires et minoritaires, et entre les filles et les garçons.
Au Cambodge, le financement du GPE aide les enfants issus des milieux défavorisés à bénéficier d’une éducation de la petite enfance – intervention essentielle pour de meilleurs acquis scolaires tout au long de la scolarité de l’enfant. Il s’agit ainsi de construire des écoles maternelles, de créer des programmes préscolaires communautaires et de mettre en place la formation des enseignants. Le Cambodge est à présent en voie de scolariser plus de la moitié des enfants âgés de 3 à 5 ans – soit près de 122 000 élèves – dans des écoles maternelles de sept provinces du pays.
En Papouasie-Nouvelle Guinée, le GPE a soutenu READ PNG, un programme pour favoriser l’apprentissage des compétences en lecture qui finance des bibliothèques en classe, la formation des enseignants et l’introduction d'outils d’évaluation de la lecture afin de mieux suivre les progrès des élèves. Grâce à des programmes tels que READ PNG, des centaines de milliers d’enfants ont désormais acquis les compétences en lecture qui leur sont nécessaires.
Nous entretenons également une relation de longue date avec le Timor-Leste, partenaire du GPE depuis 2005, qui a fait d’importants progrès en termes de taux de scolarisation et de réduction des disparités entre les sexes dans l’éducation de base.
Déploiement du soutien du GPE grâce à des approches innovantes
Au cours des dernières années, le GPE a progressivement accru son soutien à la région Asie-Pacifique. En 2014, nous avons élargi les critères d’éligibilité afin d’inclure huit nouvelles nations des îles du Pacifique. À ce jour, les Kiribati, la Micronésie et les îles Marshall ont tous eu accès à des financements du GPE pour développer et mettre en œuvre de nouveaux plans sectoriels de l’éducation.
Notre approche régionale dans les îles du Pacifique, conçue pour rendre les financements du GPE plus accessibles, reconnaît les difficultés uniques auxquelles sont confrontés ces pays en termes d’isolement, de population de faible densité et de vulnérabilité aux chocs naturels et économiques.
Les nouveaux fonds « à effet de levier » du GPE élargiront le soutien aux pays à faible revenu et de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire, qui comprennent de nouveaux pays éligibles tels que l’Indonésie, les Philippines, le Sri Lanka et l’Inde.
Chaque dollar du Fonds à effet de levier du GPE générera pour l’éducation trois dollars supplémentaires en provenance de sources extérieures, débloquant ainsi des financements ou des ressources accordées à des conditions de faveur auprès des banques de développement multilatérales, des banques de développement régional, des gouvernements bilatéraux et du capital privé.
Nous établissons de nouveaux partenariat – comme notre action aux côtés des fondations privées et de l’industrie mondiale des assurances pour transformer la façon dont les systèmes scolaires font face aux dégâts causés sur les systèmes éducatifs par les catastrophes naturelles.
Grâce au nouveau mécanisme de connaissance et d'innovation du GPE, nous permettons aux pays de déployer des expériences pilotes prometteuses en se concentrant sur des défis particuliers.
La campagne de reconstitution des ressources du GPE 2018 – 2020 : appel à tous les bailleurs pour qu'ils augmentent leur contribution
Il reste encore tant à faire, et le GPE s’est engagé à étendre son soutien à la région Asie-Pacifique. Le gouvernement australien estime que les 140 millions de dollars australiens engagés dans le GPE entre 2015 et 2018 produiront un important retour sur investissement pour la région.
Le temps est clairement venu pour les bailleurs d'augmenter leur aide au GPE afin que celui-ci puisse investir dans la région.
C’est pourquoi le Partenariat lance un appel à tous les pays donateurs pour contribuer à lever 2 milliards de dollars par an pour le fonds du GPE d’ici 2020.
Avec ces fonds, le GPE pourra aider les pays partenaires sur la voie de l'amélioration de la qualité et de l'accès à l'éducation pour près de 870 millions d’enfants et de jeunes.
Pour l’Australie et le Japon, la prochaine campagne de reconstitution des ressources du GPE est l’occasion de relever les défis auxquels la région Asie-Pacifique est confrontée, ainsi que d’identifier et de cibler de nouvelles ressources afin d'être en mesure de les relever.
C'est avec enthousiasme, que le GPE poursuit sa solide collaboration avec le Japon et l’Australie. Avec un soutien renforcé de la part de ces États, du monde des affaires local et des entités philanthropiques, nous pouvons optimiser le retour sur investissement de l’éducation dans la région Asie-Pacifique et dans l’ensemble du monde.
Le risque d’un manque d’investissement dans l’éducation est trop important pour être ignoré.