Pouvoirs publics, organisations philanthropiques, milieux universitaires et secteur privé : il y a trois semaines, tout l'éventail des acteurs du développement international était réuni à Washington, DC à l’occasion des Assemblées annuelles et Réunions de printemps du groupe de la Banque mondiale et du FMI.
La crise mondiale des apprentissages figurait en bonne place à l’ordre du jour, aux côtés d’autres sujets comme l’ampleur de l’inflation et ses effets sur le ralentissement de la croissance mondiale, ou encore l’impact du changement climatique sur le recul des progrès vers l'élimination de la pauvreté.
Le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, a exposé les répercussions catastrophiques de la pandémie de COVID-19 sur l’éducation et sur la pauvreté des apprentissages : dans les pays à revenu faible et intermédiaire, le nombre d’enfants incapables de lire et comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans a augmenté d’un tiers entre 2019 et 2022, pour atteindre une proportion estimée à 70 %.
Les principales menaces pesant sur l’éducation concernent les enfants qui sont exposés à la fois aux risques dus à la COVID-19, au changement climatique et aux conflits.
De nombreuses questions ont été examinées, du rôle des technologies de l’éducation à l’importance que revêt la qualité de la formation du personnel enseignant, en passant par la nécessité, pour les systèmes éducatifs, de doter les jeunes des qualifications requises sur le marché du travail, aujourd’hui et à l’avenir — y compris les compétences numériques et « vertes ».
Tous ces points sont importants, mais la question incontournable est celle du financement.
Le fait est que nous savons déjà dans bien des cas ce qu’il faudrait faire, mais que nous n’avons pas les ressources financières nécessaires. Selon l’UNESCO, le déficit de financements pour l’éducation pourrait être de 200 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale.