Cette semaine, le Partenariat mondial pour l'éducation lance le deuxième appel à propositions dans le cadre de son nouveau fonds pour la société civile – L’éducation à voix haute, administré par Oxfam IBIS. Ce fonds vise à soutenir l'engagement de la société civile dans la planification, le dialogue et le suivi du secteur de l'éducation, renforcer la transparence, l’obligation des gouvernements à rendre des comptes en matière d'éducation, et créer un environnement plus solide pour le plaidoyer de la société civile aux niveaux mondial et national.
Ce nouvel appel à propositions est ouvert du 9 décembre 2019 au 31 janvier 2020 pour les candidatures visant à appuyer le plaidoyer au niveau transnational.
Le financement de L’éducation à voix haute pour le plaidoyer au niveau transnational promet d'ouvrir la voie à un plaidoyer, une éthique de responsabilisation et un engagement meilleurs et plus efficaces en matière d'éducation, en réunissant des acteurs nationaux et mondiaux.
Le succès de ce nouveau fonds figure en tête de notre liste de souhaits pour la nouvelle année : il a le potentiel de déclencher une campagne en faveur de l'équité en matière d'apprentissage en ce 21e siècle - une campagne qui rétablirait les responsabilités gouvernementales et intergouvernementales en ce qui concerne le droit à l'éducation ; et inspire les citoyens, partout dans le monde, à travailler à la réalisation de leur droit d'apprendre.
Pourquoi devrions-nous mieux considérer le plaidoyer ?
Le PME a une longue histoire d'engagement auprès de la société civile dans les efforts visant à renforcer les systèmes éducatifs nationaux, à s'assurer qu'ils sont correctement financés et axés sur l'équité en matière d'apprentissage et sur les besoins des populations les plus marginales et vulnérables (Mundy, 2012). Des représentants de la société civile - du nord et du sud, des ONG et des organisations d'enseignants - jouent un rôle important au sein du Conseil d'administration et du comité de gouvernance du PME au niveau mondial, ainsi que dans la planification sectorielle, les revues sectorielles conjointes et le dialogue, soutenus par le PME au niveau national.
Entre 2009 et 2018, le PME est devenu un leader en termes de financement des coalitions de la société civile pour l'éducation dans plus de 60 pays, à travers le Fonds de la société civile pour l'éducation (en anglais), un programme géré par la Campagne mondiale pour l'éducation. Il a également financé de nouvelles approches visant à impliquer davantage la société civile dans les processus de prise de décision, par le biais d'une initiative pilote menée conjointement avec l'Internationale de l'Education et l'UNESCO sur l'engagement des organisations d'enseignants dans le dialogue sectoriel ; et à travers de nouvelles initiatives sur les enfants non scolarisés et les bulletins scolaires baptisées Les données doivent parler cofinancés par l'UNICEF et la Fondation Hewlett.
Les voix des citoyens doivent être entendues
Malgré le fort engagement de la société civile auprès du PME et d'autres acteurs internationaux, beaucoup reste encore à faire. Comme le soulignent des organisations comme Civicus et Afrobaromètre, l'espace civique dans de nombreuses régions du monde tant à se fermer, les gouvernements restreignant les libertés fondamentales de parole et d'association.
Les technologies de l'information - qui peuvent soutenir un engagement rapide et large des citoyens dans le suivi et la responsabilisation - peuvent également être facilement détournées, ce qui entraîne une déformation des avis des citoyens sur la politique nationale. Face aux limites d’expressions auxquels font face les citoyens et aux défis mondiaux de plus en plus importants, il n'est pas surprenant de voir une vague croissante d'agitation civique et de protestations citoyennes à travers le monde.
La charte et la stratégie du PME expriment l'idéal de « responsabilité mutuelle », et la participation de la société civile au dialogue sur les politiques nationales d’éducation constitue un élément central du modèle opérationnel du PME. Pourtant, les récentes évaluations au niveau des pays et les rapports sur les résultats du PME nous indiquent que, bien que les membres de la société civile soient de plus en plus impliqués dans la planification sectorielle de l'éducation et les processus des revues sectorielles conjointes au niveau national, le dialogue et le suivi sectoriels sont trop souvent inefficaces. Les plans d'éducation ne sont pas mis en œuvre de manière adéquate et les gouvernements ne sont pas tenus responsables de veiller à ce que tous les enfants jouissent de leur droit d’apprendre.
Il en résulte que près de 75 ans après le premier engagement des Nations Unies en faveur de l'éducation universelle, de nombreux enfants sont scolarisés mais n'apprennent pas. De même, le nombre d'adultes sans compétence en littératie fondamentale reste malheureusement élevé.
C’est pourquoi le soutien de L’Education à voix haute au plaidoyer transnational est si important. Des expériences nationales innovantes en matière de responsabilité sociale, telles que le réseau PAL, aident les citoyens à suivre les résultats scolaires à l’échelle nationale. Ce qui distingue L’Education à voix haute, c'est qu'il cherche à garantir que non seulement les gouvernements soient plus responsables devant leurs citoyens, mais également que les agendas politiques au niveau mondial et régional répondent également plus efficacement aux défis et réalités des personnes vivant au niveau des communautés.