L’alignement consiste à recourir aux institutions, aux ressources humaines, aux procédures et aux outils du pays partenaire pour la mise en œuvre de l’aide. Il s’agit d’aligner l’aide sur les politiques, stratégies et plans sectoriels nationaux, mais aussi sur les institutions et systèmes publics.
L’alignement constitue ainsi une occasion unique de renforcer ces institutions et ces systèmes.
Une telle opportunité s’accompagne naturellement de risques qui doivent être gérés. En Guinée, le fonds commun est cantonné dans le budget national [il n’est pas complètement combiné au financement national], et les dépenses sont affectées ou suivies comme des crédits bien déterminés dans le budget annuel du pays et la loi de finances.
Une assistance technique indépendante est par ailleurs proposée aux fonctionnaires des ministères de l’Éducation et des Finances, et les partenaires de développement font régulièrement réaliser des vérifications par des experts indépendants.
Renforcer la mise en œuvre
En 2021, la Guinée a formé un comité de pilotage chargé de mettre en place le fonds commun, contribuant ainsi à renforcer la coordination et la collaboration entre les partenaires. Ce comité a été maintenu après le coup d’État survenu la même année, et a pu continuer à faire avancer les objectifs du programme.
La supervision conjointe des membres de ce fonds commun amène le comité à participer, par exemple, aux dialogues techniques et aux processus décisionnels des trois ministères en charge de l’Éducation en Guinée.
La mise en place et la gestion d’un fonds commun ont été difficiles, et la Guinée a pris une série de mesures pour améliorer son processus financier, ainsi que ses capacités de planification et ses capacités techniques.
Le gouvernement et les bailleurs de fonds ont élaboré un manuel de procédures applicable au fonds commun de la Guinée afin de consolider les opérations et les dépenses. Les partenaires échangent régulièrement sur les résultats et les recommandations découlant des audits, ce qui permet de maintenir la mise en œuvre des financements sur la bonne voie.
Les représentants du comité de pilotage de la Guinée participeront par ailleurs à un événement d’échange d’expériences sur les fonds communs organisé par l’AFD au Niger afin d’améliorer l’efficience de ce mécanisme de financement.
Exploiter les atouts du partenariat
L’alignement des financements de multiples bailleurs de fonds sur les priorités du secteur de l’éducation et les systèmes publics de la Guinée reflète parfaitement le principe directeur du GPE, qui consiste précisément à travailler en partenariat à la réalisation de l’objectif commun visant à assurer une éducation de qualité.
Au-delà de ce mécanisme de financement concerté, le groupe local des partenaires de l’éducation de la Guinée regroupe les différents intervenants du secteur — pouvoirs publics, bailleurs de fonds, organisations internationales, société civile, secteur privé et fondations — afin de coordonner la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des plans d’éducation du pays. Il contribue à renforcer le dialogue sectoriel entre les trois ministères de l’Éducation de Guinée.
Le gouvernement et ses partenaires conviennent que le plan décennal de l’éducation en Guinée établit de solides bases afin d’offrir une éducation de qualité à chaque enfant. Le FCE/BAS soutient les efforts concertés des partenaires pour la mise en œuvre et le suivi du plan.
Produire des résultats à grande échelle
Une des principales priorités du pays est de rendre l’accès à l’éducation de base plus équitable. En Guinée, 1,4 million d’enfants (34 %) ne vont pas à l’école et plus d’un million d’entre eux n’ont jamais été scolarisés. Le manque d’écoles et le coût de la scolarité supporté par les ménages sont les principaux obstacles à un accès équitable.