Depuis 2018, avec le soutien de l'Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad), ActionAid et ses partenaires mettent en œuvre le projet Breaking Barriers, et travaillent ensemble pour s'attaquer aux principaux obstacles à l'éducation auxquels certains des enfants les plus pauvres et les plus marginalisés du Malawi, du Mozambique, du Nigéria et de Tanzanie sont confrontés.
Dans le cadre de ce travail, les équipes du projet dans les 4 pays ont plaidé auprès des gouvernements pour qu'ils augmentent les budgets dédiés à financer une éducation publique gratuite, de qualité et inclusive.
Cela incluait non seulement de mettre l'accent pour garantir que la part des fonds alloués au secteur est conforme aux critères de financement convenus au niveau international (soit de 15 à 20 % du budget ou de 4 à 6 % du PIB), mais également de lancer un appel aux gouvernements pour qu'ils intensifient leurs efforts pour augmenter leur budget global grâce à une mobilisation juste et progressive des ressources nationales.
En outre, en aidant les organisations de la société civile et les membres de la communauté à contrôler activement la façon dont les budgets de l'éducation sont dépensés, en mettant l'accent sur l'importance de tenir compte des besoins des filles en particulier, le projet a réussi à éliminer certains des obstacles empêchant les enfants les plus vulnérables de jouir de leur droit à l'éducation.
Le Malawi accorde depuis longtemps la priorité au financement de l'éducation dans son budget national. Cependant, un ratio impôts/PIB relativement faible combiné à d'importantes pertes de recettes résultant d'incitations fiscales pour les entreprises et d'accords de double imposition, ainsi qu'à des obligations élevées en matière de service de la dette, signifie que les montants réellement disponibles pour les dépenses d'éducation sont bien inférieurs aux réels besoins du pays.
Il est donc essentiel de veiller à ce que les financements DISPONIBLES soient dépensés de la manière la plus efficace, efficiente et transparente possible. En effet, un récent rapport (en anglais) sur le budget de l'éducation de l'UNICEF note que, bien que la marge de manœuvre budgétaire pour augmenter les budgets du secteur de l'éducation reste très limitée, il est possible de faire plus avec les ressources disponibles si l’on améliore l'efficacité et l'équité des dépenses.
Parmi les nombreuses activités menées dans le cadre de ce projet, ActionAid Malawi a dispensé une formation continue à 40 membres du mouvement pour la justice fiscale du district de Ntchisi (incluant des jeunes femmes, des militants et des écoliers) sur les questions liées à la fiscalité et aux services publics sensibles au genre.
Cette formation les a doté des compétences nécessaires pour mener leur propre analyse des lacunes dans la prestation de services publics (notamment dans les secteurs de l'éducation et la santé) dans leur région. Elle les a également aidé à se mobiliser pour exiger plus de responsabilité de la part des détenteurs d'obligations, pour une imposition progressive et une utilisation responsable des impôts au profit de la communauté.
Ce petit groupe a ensuite transmis ce qu'il avait appris à 300 autres membres de la communauté, un processus qui, à son tour, a révélé des problèmes de transparence et de responsabilité en ce qui concerne l'utilisation des recettes fiscales, notamment l'incapacité à financer adéquatement les frais de scolarité d'environ 35 élèves vulnérables du secondaire dont l'éducation en a été particulièrement affectée.
Lackson Banda, Président du Kasakula Youth Activista Network, raconte comment la formation d'ActionAid Malawi a aidé les membres de la communauté à tenir les différentes parties prenantes responsables de l'utilisation des Fonds de développement des circonscriptions (CDF) :