Éthiopie : mise à l’essai d’un enseignement professionnel utile pour les enfants non scolarisés

Un programme de formation professionnelle pour enfants et jeunes non scolarisés a été mis à l’essai en s’appuyant sur les résultats du projet « Retour à l’école » (Back2School) du Programme de Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE. Découvrez comment le projet a amélioré l'accès à l'éducation dans les zones rurales d’Éthiopie.

30 mai 2024 par Opiyo Makoude
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Lecture : 3 minutes
Une salle de classe de l'école de Yirba Yanase à Hawassa en Éthiopie. Crédit : GPE/Translieu
Une salle de classe de l'école de Yirba Yanase à Hawassa en Éthiopie.
Credit: GPE/Translieu

Une version du présent blog a été initialement publiée sur le site web du GPE KIX.

Le retour à l’école des enfants et des jeunes non scolarisés est un véritable défi pour de nombreux pays d'Afrique subsaharienne. Le manque de parcours éducatifs alternatifs, tels qu’un enseignement et une formation techniques et professionnels (EFTP) ou des programmes accélérés, constitue un obstacle majeur.

Le projet « Retour à l’école » (Back2School) du Programme de Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE a mis à l’essai un parcours professionnel pour les enfants et les jeunes non scolarisés en Éthiopie, dans le cadre de ses recherches sur l'amélioration de l'accès à l'éducation pour les filles non scolarisées dans les zones rurales d'Éthiopie, du Kenya et de Tanzanie. Le projet a testé des méthodes destinées à améliorer les taux de scolarisation, de réintégration, de rétention et de transition à l'école.

Dans deux régions d'Éthiopie, le projet pilote a mis à l’essai une formation professionnelle pour 132 enfants âgés de 13 à 17 ans. Pendant quatre mois, ils ont appris à lire, à écrire et à compter, à raison de quatre heures par semaine, avant de se voir proposer une formation dans des centres d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) pendant quatre mois supplémentaires. Parmi les compétences professionnelles enseignées figuraient la réparation de motos, la couture et la production alimentaire.

Les résultats du projet pilote

Le projet pilote a prouvé qu'il était possible d'offrir une éducation de base et une formation professionnelle aux enfants qui n'ont jamais été scolarisés. Il présente une excellente opportunité pour les enfants confrontés à la pauvreté d’initier des activités génératrices de revenus pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

En Éthiopie, sur les 132 élèves (dont 55 garçons et 77 filles) inscrits au programme, 106 élèves (dont 41 garçons et 65 filles) ont terminé leur formation. Les enfants et les jeunes qui ont été formés ont révélé qu'ils avaient trouvé l'apprentissage utile et les compétences acquises lors de la formation pertinentes.

Les membres du gouvernement éthiopien ont souhaité mettre à l’échelle le parcours de formation professionnelle, bien qu'ils aient souligné que le modèle devait encore être amélioré. Pour ce faire, ils ont rencontré la Wolaitta Development Association pour discuter de la manière de créer des parcours d’accompagnement vers l’emploi pour les jeunes qui ont reçu une formation professionnelle de courte durée dans le cadre du projet « Retour à l’école ».

L'une des organisations partenaires qui a participé au projet pilote, le Luminos Fund, est sur le point d’intégrer une filière professionnelle dans son programme d'apprentissage accéléré destiné aux enfants non scolarisés.

Students in a class in at Yirba Yanase Primary and Secondary School in Hawassa, Ethiopia. Credit: GPE/Translieu
Des élèves dans une salle de classe à l’école de Yirba Yanase à Hawassa, en Éthiopie.
Credit:
GPE/Translieu

Les enseignements tirés du projet pilote

L’idée de reproduire le projet « Retour à l’école » suscite de l’intérêt, mais les participants à un atelier régional ont mis en évidence la nécessité de prolonger la durée de l’enseignement, d’obtenir des conseils de la part des établissements de formation professionnelle et de s’adapter aux réalités du marché du travail local.

Par ailleurs, le soutien à l'accès aux services et aux marchés financiers constitue un élément clé de la conception et de la mise en œuvre de ces projets.

Dans l'ensemble, les recherches démontrent que les initiatives locales sont plus efficaces dès lors qu'elles suscitent l'adhésion et la bonne volonté, ce qui est essentiel pour déployer les interventions.

L'établissement de partenariats avec des écoles et des centres d'EFTP en Éthiopie a facilité la formation d’enfants inscrits dans des programmes d'enseignement accéléré. Par exemple, le Collège polytechnique de Hawassa a négocié avec des propriétaires de garages de motos pour permettre aux stagiaires suivant une formation professionnelle d'utiliser ces garages pour leur formation pratique.

Par ailleurs, il est essentiel d’établir des partenariats solides avec le ministère de l'Éducation. L'un des principaux enseignements de ce projet est que l'implication des membres du gouvernement dans la conception de la recherche, sa mise en œuvre, la validation et la diffusion des résultats offre de meilleures possibilités d'influencer les politiques et les pratiques.

L'engagement des parents et des responsables d’enfants pour combler les lacunes en matière d'éducation est efficace, mais nécessite du temps et des ressources. Leur reconnaissance de la formation professionnelle permet d’atténuer l'abandon scolaire.

Des entretiens avec certains jeunes du sud de l'Éthiopie ont mis en évidence le fait que ce sont les conseils et les encouragements de leurs parents et des membres de la communauté qui leur ont fait prendre la décision de participer au programme de formation professionnelle.

Il est important de documenter et de diffuser les enseignements tirés du programme pilote, afin d'éclairer la conception des prochains programmes. Des forums de réflexion structurés et réguliers pour ceux qui mettent en œuvre le programme, notamment les enseignants, permettent de saisir et de synthétiser l'apprentissage, et de le mettre en œuvre dans des programmes professionnels améliorés.

Les facteurs de réussite des parcours d'enseignement professionnel

Le recrutement, la formation et le perfectionnement professionnel continu des enseignants sont essentiels pour renforcer l'éducation. Les élèves doivent acquérir des compétences de base en lecture, en écriture et en calcul avant de pouvoir suivre une formation professionnelle.

L’enseignement fondamental de la lecture, de l’écriture et du calcul est obligatoire et fait partie du programme de formation. Même s’il est de courte durée, il permet néanmoins aux élèves de comprendre le contenu de la formation professionnelle.

Les partenariats stratégiques, les approches localisées et les politiques ciblées sont également importants pour relever les défis des enfants non scolarisés.

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