Éthiopie : donner aux filles des moyens de se construire un meilleur avenir

Un programme financé par le GPE améliore l'accès à l'éducation et la rétention des filles, des enfants handicapés et des enfants déplacés dans les écoles en Éthiopie.

19 avril 2022 par Abdusemed Mussa, Save the Children Ethiopia
|
Lecture : 3 minutes
Ayelech (à droite), 18 ans, avec sa jeune sœur Medhanit. Éthiopie. Crédit : Musema Unoro
Ayelech (à droite), 18 ans, avec sa jeune sœur Medhanit. Éthiopie.
Credit: Musema Unoro

La distance à parcourir pour se rendre à l’école, la pauvreté et les normes sociales préjudiciables ne sont que quelques-unes des barrières qui entravent l’accès à une éducation de qualité pour les adolescentes comme Ayelech.

Peu de filles dans les zones rurales utilisent des protections hygiéniques, essentiellement parce qu’elles n’en trouvent pas ou parce qu’elles n’ont pas les moyens de les acheter. Elles doivent se servir de chiffons et de morceaux de tissu pour contenir leurs flux menstruels, ce qui explique leur non-assiduité à l’école, leurs mauvais résultats scolaires et les forts taux d’abandons scolaires des filles en milieu rural.

Le projet d’alimentation scolaire, d’inclusion, d’apprentissage et de développement (CHILD SFP, du sigle en anglais) est financé à hauteur de 20 millions de dollars par le GPE et mis en œuvre par Save the Children.

Le programme a pour objectif de favoriser l’accès à 499 écoles préscolaires et primaires et la rétention des élèves, en particulier les filles, les enfants handicapés et les enfants déplacés. Ce programme cherche à améliorer la rétention scolaire en mettant l’accent sur les questions de genre et l’autonomisation des filles.

Dans la plupart des cas, la non-assiduité scolaire des filles amène ces dernières à abandonner leurs études.

« Le problème commence généralement lorsqu’elles restent à la maison quand elles ont leurs règles. Cette période s’allonge peu à peu pour différentes raisons, notamment les difficultés économiques du ménage, l’éloignement de l’école et les tâches ménagères », explique Mulu Chara. Elle enseigne les langues à l’école de Boneya Chiro et a suivi une formation sur les questions de genre et l’autonomisation des filles, proposée dans le cadre du projet CHILD SFP.

Grâce aux connaissances acquises au cours de cette formation, les enseignants s’efforcent de sensibiliser la communauté scolaire, et notamment les élèves, sur la notion d’égalité des genres.

« Nous organisons des séances de sensibilisation sur l’égalité des genres. Nous demandons aux garçons d’arrêter de stigmatiser les filles à cause de leur menstruation. Nous leur parlons des préjugés sur le genre et d’autres tabous existant dans la communauté. Nous expliquons aux filles comment veiller à leur hygiène personnelle. La formation sur les questions de genre et la gestion de l’hygiène menstruelle ainsi que l’aide matérielle que nous avons reçues dans le cadre du programme nous ont permis de renforcer notre autonomie et celle des jeunes », note Tigist Markos, professeur d’éducation physique et coordinatrice des questions de genre à l’école de Boneya Chiro.

Outre qu’il dispense des formations sur le genre et la gestion de l’hygiène menstruelle, le programme aide les écoles ciblées à aménager une pièce (réservée à la gestion de l’hygiène menstruelle) où les adolescentes trouveront tout ce dont elles ont besoin, notamment des matelas et des oreillers, des draps, des poubelles, des lingettes, des lavabos pour se laver les mains, etc.

Le projet finance l’achat de tous les articles mis à disposition dans les pièces réservées à la gestion de l’hygiène menstruelle. Il a également financé l’achat des protections hygiéniques et des sous-vêtements réutilisables pour les filles en âge d’avoir leurs premières règles.

À ce jour, près de 33 000 adolescentes du second cycle de l’enseignement primaire ont bénéficié de l’aide à la gestion de l’hygiène menstruelle apportée dans le cadre du projet.

« Le milieu scolaire est désormais bien adapté. Nous ne nous inquiétons plus pour nos règles grâce aux personnes qui nous ont aidés. Je souhaite que toutes les filles de notre communauté bénéficient du soutien [pour la gestion de leur hygiène menstruelle] que j’ai reçu, et qu’elles puissent aller où elles veulent sans souci », déclare Ayelech.

Lire aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas divulguée. Tous les champs sont requis

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.

Texte brut

  • Global and entity tokens are replaced with their values. Explorer les jetons disponibles.
  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.