École par école, les choses changent au Soudan du Sud
Les histoires concernant la résilience et le développement du secteur de l’éducation au Soudan du Sud ne font pas souvent l’actualité. Au cours de sa dernière visite, Fazle Rabbani a pourtant eu le privilège d’être témoin de plusieurs de ces histoires.
25 mars 2015 par Fazle Rabbani, GPE Secretariat
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Lecture : 6 minutes
Ogolli William Orem enseigne une classe a Ayii Central Primary School au Soudan du Sud (c) PME/Fazle Rabbani

Les histoires concernant la résilience et le développement du secteur de l’éducation au Soudan du Sud ne font pas souvent l’actualité. Au cours de ma dernière visite dans ce pays, j’ai pourtant eu le privilège d’être témoin de plusieurs de ces histoires. Mon post d’aujourd’hui porte sur l’une d’entre elles.

Un enseignant engagé…

C’est donc l’histoire d’un directeur et de son école. L’école primaire centrale d’Ayii est située à environ 100 kilomètres de la capitale Juba, sur le principal axe de transport du pays, qui relie Juba au port kenyan de Mombasa en passant par l’Ouganda. L’école accueille près de 500 élèves, dont la moitié de filles et comporte 12 enseignants, dont trois femmes seulement.

Pour l’instant, l'école n'a qu'une seule pièce, utilisée pour entreposer les manuels scolaires et autres matériels pédagogiques. Les classes destinées aux petits sont faites sous les arbres et les élèves des trois années les plus avancées ont le privilège de suivre la classe sous des toits de chaume fixés au sommet de piliers de troncs d’arbres.

L’an dernier, l’école a reçu des manuels scolaires grâce à un projet mené par le Gouvernement du Royaume-Uni. Mis à part ces livres, les seuls outils pédagogiques se résument aux tableaux noirs.  

A junior class at Ayii Central Primary School near Juba, South Sudan credit: GPE/Fazle Rabbani

Une classe d’élèves du premier cycle de primaire sous un arbre, et une classe de grands au loin

A senior classroom at Ayii Central Primary School near Juba, South Sudan credit: GPE/Fazle Rabbani

Une classe de grands avec un seul tableau noir

Le directeur de l’école, Ogolli William Orem est issu de la communauté locale et travaille dans l’école depuis 2008. Il m’a clairement expliqué les besoins de son école, et comment il est parvenu à acheter 500 briques avec l’aide de la communauté pour construire des classes. Le nombre de briques étant malheureusement insuffisant, il attend à présent de recevoir davantage d’argent pour racheter d'autres briques.

M. Orem m’a fait remarquer qu’il n’existe que deux écoles primaires pour plus de 3 000 enfants dans la région d’Ayii Boma. L’autre école primaire, proche de la capitale du pays, bénéficie de meilleures infrastructures et accueille environ 800 élèves. M. Orem désirerait inscrire d’autres enfants dans son école, mais sans salle de classe, il pense que les enfants ne viendront pas.  

Le soutien du Partenariat mondial pour l’éducation

Le Soudan du Sud a intégré le Partenariat mondial pour l’éducation en 2012 avec son premier Plan stratégique général de l’éducationpréparé avec le soutien du Partenariat.

Ce plan vise à améliorer la qualité, augmenter l’accès et renforcer les capacités de l’administration en matière d’éducation au sein des ministères publics.

Lorsque le conflit s’est déclaré en décembre 2013, les activités ont été suspendues et de nombreuses hypothèses de ce plan ont dû être modifiées. 

Tandis que les combats mettent un frein aux activités dans certaines régions, il est encore possible d’atteindre les objectifs clés du programme actuel de 36 millions $US (2012 – 2016).  L’un de ces objectifs est la construction d’écoles, comme l’école primaire centrale d’Ayii. Au total, 25 écoles dans 5 états doivent être construites pour accueillir plus de 9 000 élèves par an.

Voici comment le directeur d’école, M. Orem, qualifie le soutien du Partenariat mondial pour l’éducation et les besoins futurs de son école. [En anglais]

Le programme, financé par USAID à hauteur de 30 millions $US, soutient également le Soudan du Sud dans la création d’un système éducatif plus résistant.

Le tout premier programme de cours de l’enseignement primaire a déjà été créé dans le cadre de ce programme. La prochaine étape est la conception des manuels scolaires et des guides pédagogiques.

Un programme de leadership de l’école primaire est également en préparation afin de former 9 600 directeurs à la gestion d’établissement. L’inspection scolaire des 3 600 écoles du pays bénéficient également de l’aide de ce programme.

Le Ministère central de l’Éducation, en collaboration avec les ministères des états pour le secteur, œuvre à l'élaboration de normes pour les écoles et les procédures d'inspection. Un programme de supervision et d’inspection scolaire devrait bientôt être déployé pour les agents de l’éducation des états.

Il s’agit par-dessus tout d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage.   De nouveaux matériels, des méthodes et des modes d'évaluation seront développés afin d'améliorer l'enseignement.

Malgré une instabilité périodique, qui, dans certaines zones, se trouve prolongée, l’aventure de la littératie et de la numératie dans les classes primaires bénéficie à plus de 2 millions d’élèves, et la paix a enfin fait son apparition dans les écoles du Soudan du Sud. Le Partenariat mondial pour l’éducation a le privilège de pouvoir accompagner une telle aventure.

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Hi Allison, thanks for your comment. We don't provide direct links between schools, as we work mostly with government officials in improving their education system overall. There are organizations that do though, and we hope you find a way to connect with South Sudanese students. Chantal at the GPE Secretariat

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