Des parcours éducatifs inspirants en Érythrée
05 juillet 2023 par UNICEF Eritrea |
Lecture : 6 minutes

Découvrez comment le soutien du GPE à l'Érythrée fait une différence dans la vie des élèves, des enseignants et des parents dans la région d'Anseba.


L'Érythrée, qui est partenaire du GPE depuis 2013, a bénéficié jusqu’ici de financements du GPE d’un montant total d’environ 45 millions de dollars pour soutenir l’éducation des enfants les plus défavorisés.

Le financement d’un programme sur la période de 2014-2019, dont l'UNICEF a été l'agent partenaire, a essentiellement servi à construire de nouvelles écoles, à distribuer du matériel d’apprentissage et à former des enseignants.

Ce blog présente des témoignages de première main qui dépeignent les effets de ce soutien sur les élèves, les enseignants et les responsables d’enfants issus de la région d'Anseba.

Rencontre avec Hayat Mohammed Ali Osman, élève de 8e année dans la sous-région de Habero à Carobel

Hayat Mohammed Ali Osman (à droite) dans sa salle de classe.
Hayat Mohammed Ali Osman (à droite) dans sa salle de classe.
Credit:
UNICEF/Eritrea/2023/Giuseppe

Déterminée et concentrée, Hayat Mohammed Ali Osman, 15 ans, lève la main pour résoudre un problème de mathématiques. Elle se trouve dans l'une des cinq nouvelles salles de classe de l'école primaire et secondaire de premier cycle de la ville de Carobel, dans la région d'Anseba en Érythrée.

Élève déjà brillante, Hayat résout au tableau l'équation qu’un grand nombre de ses camarades n'ont pas réussi à résoudre. C'est une jeune fille animée par la passion d'apprendre au sein d’une société qui continue de pratiquer le mariage précoce.

15-year-old Hayat Mohammed Ali Osman

« Je suis ravie qu’une école ait été construite plus près de chez nous. Sans elle, nous aurions été obligés de parcourir une distance considérable pour recevoir l'éducation dont nous avons besoin. Nous devons profiter de cette chance qui nous est offerte. Sans cette école, nous aurions été contraintes de nous marier tôt, car c'est le destin de toute fille qui n’étudie pas dans notre société. »

Hayat Mohammed Ali Osman
Élève de 8e année dans la sous-région de Habero à Carobel
Carobel School
Carobel School.
Credit:
UNICEF/Eritrea/2023/Giuseppe

L'école de Hayat, qui a été construite en 2014 par le ministère de l'Éducation érythréen et l'UNICEF grâce à un financement du GPE, donne à Hayat et à d'autres filles comme elle la possibilité d'apprendre et de prendre en main leur avenir.

Hayat veut devenir enseignante plus tard. Elle espère que d'autres filles de son âge lutteront contre les attentes traditionnelles de la société et pourront exercer leur droit fondamental à l'éducation, grâce aux services supplémentaires dans son école.

Hayat et ses amies.
Hayat et ses amies.
Credit:
UNICEF/Eritrea/2023/Giuseppe
Hayat

« J'aimerais que notre école soit entièrement équipée d'une bibliothèque, de TIC et de salles de classe supplémentaires, afin que nous puissions bénéficier d’un enseignement de qualité. Je souhaiterais également féliciter nos enseignants pour les efforts qu'ils déploient en vue de nous offrir un meilleur enseignement. Si on me donne la chance de poursuivre mes études, je veux exceller en mathématiques et devenir une enseignante capable d'enseigner à la future génération de ma communauté. [...] Lorsque j'aurai terminé dans cette école, je suis déterminée à aller dans une autre école pour pouvoir continuer mes études. »

Hayat Mohammed Ali Osman
Élève à Carobel

Rencontre avec Nura Edress, enseignante dans la sous-région de Habero, Filfele

Nura Edress

« Dès mon plus jeune âge, j'étais passionnée par l'enseignement. Mes professeurs dans cette école m'ont apporté tout le soutien et l'encouragement dont j'avais besoin pour réaliser mon rêve. Et me voici... enseignante devant vous tous aujourd'hui. […] J'ai choisi d'enseigner dans mon lieu d'origine, le district de Filfele, dans la sous-région de Habero. »

Nura Edress
Enseignante dans la sous-région de Habero, Filfele.

Nura Edrees, 35 ans, est enseignante en troisième année à l'école primaire et secondaire de Filfele, qui se trouve dans la sous-région de Habero de la région d'Anseba en Érythrée, soit dans la même école qu'elle a fréquentée de la première à la huitième année.

Elle-même originaire de Filfele, Nura a suivi toute sa scolarité dans la région, en allant à l'école d’enseignement secondaire Halhal de la neuvième à la onzième année, puis à l'école Warsay Yikealo à Sawa pour le lycée.

Nura apprend aux élèves à lire et à écrire dans leur langue maternelle, le tigré, ce qui constitue un élément essentiel pour rendre l'éducation accessible et inclusive dans les villages reculés des pays qui ont plusieurs langues nationales ou officielles.

Nura Edress

« J'adore enseigner aux enfants et je les traite comme s'ils étaient les miens. Les élèves sont également passionnés par l'apprentissage, ce qui facilite mon travail. Je souhaite qu'ils atteignent le niveau que j'ai atteint, voire qu'ils excellent encore plus. »

Nura Edress
Enseignante dans la sous-région de Habero, Filfele
Un des élèves de Nura pendant une leçon.
Un des élèves de Nura pendant une leçon.
Credit:
UNICEF/Eritrea/2023/Giuseppe

L'école où Nura enseigne a bénéficié du premier financement octroyé à l'Érythrée par le GPE, géré conjointement par le ministère de l'Éducation érythréen et l'UNICEF, qui a permis de distribuer des manuels scolaires et des guides destinés aux enseignants pour les classes de niveaux primaire et intermédiaire.

Nura utilise les deux quotidiennement pour enseigner. Néanmoins, elle s'inquiète pour ses élèves, dès lors que la demande pour un enseignement de qualité augmente dans le district de Filfele.

« L'école manque cruellement de matériel pédagogique, notamment de tableaux, d'espaces d'apprentissage et d'enseignants. Les élèves continuent d'apprendre en étant assis sur des rochers dans des classes de fortune. Ils sont constamment exposés aux vents violents et à la chaleur torride du soleil, qui sont très fréquents dans cette région. »

Nura Edress dans sa salle de classe.
Nura Edress dans sa salle de classe.
Credit:
UNICEF/Eritrea/2023/Giuseppe

En tant qu'éducatrice, Nura est également motivée et inspirée par sa communauté. Chaque membre s'engage et est prêt à apporter son soutien à l'école locale pour qu'un véritable apprentissage puisse avoir lieu.

« Les communautés de ce district soutiennent fortement l'éducation. Elles veulent que leurs enfants soient éduqués et qu'ils construisent un avenir pour eux-mêmes et pour leur société. C'est la raison pour laquelle la communauté s'est réunie pour construire des espaces d'apprentissage supplémentaires et s’efforce d’améliorer la qualité de l'éducation pour ses enfants. »

Rencontre avec Nisrit Ismael Jimmi'e, mère de 5 enfants dans la sous-région de Habero, Filfele

Nisrit Ismael Jimmi

« Nous avons vécu toute notre vie comme des nomades éparpillés dans les montagnes escarpées qui nous entourent, sans éducation. C'est à partir de 1996 que nos vies ont commencé à prendre un nouveau tournant, pour le mieux. C'était à l'époque du programme de réinstallation du gouvernement, qui visait à améliorer l’accès des communautés aux services sociaux de base. Je n'ai pas fait d'études et je ne veux pas que mes enfants subissent le même sort. »

Nisrit Ismael Jimmi
Mère de 5 enfants dans la sous-région de Habero, Filfele

Une étroite route de terre battue de 35 km partant de la ville de Keren, la capitale de la région d’Anseba, mène au village de Filfele, où Nisrit Ismael Jimmi'e et ses enfants ont élu domicile.

Filfele est l'un des districts qui a été créé en 1996 dans le cadre du programme de réinstallation du gouvernement érythréen destiné à améliorer l’accès aux services sociaux.

Nisrit Ismael Jimmi’e, Mother of 5, Habero sub-zone, Filfele

« Je pense que le service éducatif dont nous bénéficions à Filfele est meilleur que dans les autres districts de la sous-région de Habero. Comme dans tous les autres districts, nous recevons presque gratuitement toutes les fournitures scolaires nécessaires à nos enfants. Les enseignants sont engagés et travaillent dur pour s'assurer que nos enfants reçoivent l'éducation dont ils ont besoin. »

Nisrit Ismael Jimmi’e
Mère de 5 enfants dans la sous-région de Habero, Filfele

L'éducation occupe une place centrale dans tous les cœurs et les esprits de cette communauté. Grâce au financement octroyé par le GPE, le ministère de l'Éducation et l'UNICEF ont travaillé en étroite collaboration pour construire cinq nouvelles salles de classe à l'école primaire et secondaire du premier cycle de Filfele.

Les villageois exercent principalement des activités agricoles, mais ils sont toujours prêts à mettre leur temps et leurs compétences au profit des écoles de Filfele.

La communauté a réussi à construire une salle de classe supplémentaire, qui fait désormais office de bibliothèque, à se procurer de nouveaux livres et à fournir des espaces d'apprentissage supplémentaires aux élèves - tout cela dans l’intérêt de l'éducation !

Un enseignant communautaire.
Un enseignant communautaire.
Credit:
UNICEF/Eritrea/2023/Giuseppe

« Le désir de s’instruire est grand dans notre communauté et nous connaissons les bienfaits de l’éducation. C'est pourquoi nous avons accepté que nos enfants apprennent dans des classes de fortune temporaires. D'une certaine manière, c'est un pas en avant pour nous par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvions auparavant », affirme Nisrit.

« L'un de mes fils, que j'ai inscrit à l'école Filfele en 1996, est désormais enseignant dans cette même école. Je souhaite que mes autres enfants suivent ses traces. Il est réconfortant de voir que nos enfants ont un emploi et gagnent leur vie, ce qui est bénéfique pour nous tous » poursuit-elle.

Filfele est désormais une commune en pleine expansion où la population étudiante ne cesse d’augmenter. Aujourd'hui encore, certains enfants apprennent dans des classes de fortune et utilisent leurs genoux en guise de pupitres et des rochers en guise de siège, pour pouvoir bénéficier de l'éducation dont ils ont désespérément besoin.

Quant à Nisrit et ses enfants, ils n’attendent pas seulement de bénéficier d’une simple éducation, mais surtout une éducation de qualité, qui leur permettra de réussir dans le futur.

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