J'ai récemment rencontré Aurélia, Maryam, Alice, Dora et Rita, cinq jeunes femmes résolument tournées vers leur avenir. Chacune a une vision bien claire de son plan de carrière.
Aurélia (étudiante en TIC) veut ouvrir le premier cybercafé de son quartier. Maryam (étudiante en mode) travaille sur une commande pour la confection de vêtements pour hommes. Alice (étudiante en plomberie) bénéficie déjà des éloges des responsables de l'hôpital de la commune dont elle a réaménagé toutes les toilettes. Dora (étudiante en mode également) veut ouvrir une petite usine et Rita (étudiante en soins esthétiques) a pour ambition de maquiller toutes les futures mariées de la ville, pour qu’elles n’aient plus besoin d’aller jusqu’à la ville la plus proche pour leurs soins de beauté.
Toutes âgées de 19 ans et sorties du système scolaire formel depuis l'âge de 9 ou 10 ans, ces jeunes femmes ont été soutenues par le projet Education for Life, mené par l’ONG Action Aid et financé par UK Aid, à travers le Girls’ Education Challenge.
Le projet paie leurs frais de formation annuels, soutient le fonctionnement d’une crèche sur place et plaide en faveur de leur admission malgré leur non-scolarisation formelle préalable.
Trois de ces jeunes femmes sont mères. Les autres travaillaient avec leur famille dans des exploitations agricoles ou effectuaient des travaux occasionnels, sans réelle perspective d'emploi solide et durable.
Toutes affirment qu'avant de rejoindre le projet, elles ne pensaient pas avoir d’avenir et qu'il était peu probable que leur vie change. Elles considéraient l'université et les carrières comme quelque chose de réservé aux autres et pas à elles.
Elles sont toutes pensionnaires du centre de formation, ce qui signifie qu'elles sont plus en sécurité et n'ont pas à parcourir de longues distances pour se rendre à l’école (ce qui est parfois particulièrement difficile pour des jeunes filles mères).
La garde des enfants est proposée pendant les heures de cours. Cependant, il n’est pas rare de voir certains bébés dans les salles de classe ou sur le dos de leur mère dans la cour du centre de formation.
Avec l'aide de conseillers d'orientation, chacune d’elle a identifié ses centres d’intérêts et les compétences dont elle avait besoin.
Aurélia, par exemple, a toujours trouvé l'usage de la technologie comme étant intuitive et facile. Elle a donc choisi cette voie, avec en projet d'ouvrir un cybercafé pour servir la communauté locale.
Elle est certaine que la demande de personnes ne disposant pas de connexion Internet à la maison et qui souhaitent utiliser Facebook, se tenir au courant de l’actualité nationale, postuler à des emplois ou simplement rester en contact avec des proches en ligne, est forte.
Dans le même temps, elle comprend que cette ambition s'accompagne de défis et de dépenses. Elle est déjà à la recherche de conseils et de soutien sur les coûts de démarrage et les prêts potentiels.