Ce blog a également été publié par l'ISU
Près d’un tiers des jeunes adolescents dans le monde ont fait l’objet d’un épisode récent de harcèlement scolaire, d’après des données publiées pour la première fois par l’Institut de la Statistique de l’UNESCO (ISU). Ces données font partie d’une nouvelle publication importante de 32 indicateurs mondiaux et thématiques du suivi des avancées sur la voie de l’Objectif de développement durable 4 (ODD 4), qui comprend la mise à jour de la base données mondiale sur l’éducation de l’ISU pour l’année scolaire achevée en 2017.
Nous savons que le harcèlement scolaire affecte les capacités d’apprentissage des jeunes, peut contribuer à un sentiment d’inutilité et mène à une augmentation des taux de décrochage scolaire. C’est pourquoi l’indicateur thématique de l’ODD 4.a.2 – qui traque le harcèlement scolaire – est si important.
L'école doit être un lieu sécurisé pour tous les jeunes. Une éducation de qualité en dépend. Pourtant, les enquêtes sanitaires nous montrent que partout, les enfants sont touchés par le harcèlement scolaire. Il peut représenter un faible pourcentage, tel que 7 % de tous les adolescents au Tadjikistan ou un pourcentage énorme, tel que 74 % au Samoa, et il est répandu dans tous les pays et régions de différents niveaux de revenu. Par exemple, 44 % des adolescents en Afghanistan sont victimes de harcèlement scolaire, tout comme 35 % des adolescents au Canada, 26 % en Tanzanie et 24 % en Argentine.
Des données basées sur l’auto-évaluation
Ces données ont été recueillies à partir d’enquêtes au sein des établissements chargées du suivi de la santé physique et de l’équilibre psychique des jeunes. L’étude mondiale sur la santé à l'école (GSHS) porte sur les enfants âgés de 13 à 17 ans dans les régions à faible revenu. De même, l’Enquête sur les comportements des enfants d’âge scolaire en matière de santé (HBSC) cible les jeunes de 11 à 15 ans dans 42 pays, principalement en Europe et en Amérique du Nord.
Il est clair que l’auto-évaluation a ses limites. Certains enfants harcelés sont susceptibles de montrer quelque réticence à révéler des incidents scolaires ou de craindre d’exposer quelqu’un en situation d’autorité qui pourrait cautionner (voire exercer) un tel comportement. Cela peut signifier que dans certaines communautés, le harcèlement pourrait être passé sous silence.